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12/09/2003
La chronique de Gérard Dreyfus :
Mondiaux d’athlétisme 2003 : l’esprit olympique était là


(MFI) Cette semaine, Gérard Dreyfus nous propose un dernier regard sur les championnats du monde d’athlétisme qui ont fait l’unanimité tant du point de vue de l’organisation que de celui de l’ambiance festive qui a régné dans le stade. Une réussite totale qui a promené comme un vent de jeunesse sur un milieu pas toujours très à l’aise dans ses baskets.

Si Pierre de Coubertin avait eu le loisir de s’asseoir à nos côtés dans les tribunes du stade de France, il aurait, à coup sûr, aimé follement ces championnats du monde d’athlétisme.
La compétition qui célébrait son vingtième anniversaire a glorifié pendant dix jours adresse, force, vitesse et courage, vertus olympiques par excellence. Les hommes étaient beaux dans l’effort; les femmes n’étaient pas moins belles et beaucoup pourraient faire la une des magazines people.
Lointains héritiers du Baron, tous ces athlètes renouaient avec une tradition d’esprit chevaleresque qui, progressivement, a déserté les terrains de sport devenus terrains de jeu privilégiés des capitaines d’industrie et des apprentis-sorciers. Oui, ces championnats à la sauce française ont été un véritable hymne aux corps et aux âmes.
Des félins et des gros costauds. Des gabarits minuscules et des géants tout entier faits de muscles. Des adolescents et des presque quadragénaires. Les uns et les autres communiaient dans une allégresse collective. Les uns, quelques uns seulement, étaient venus se battre pour les médailles. Les autres, la grande majorité, avec la volonté de se surpasser.
On a pu s’étonner de la baisse de certaines performances, en retrait sensible par rapport aux records ; mais les luttes ont toujours été acharnées, indécises, empreintes d’un grand respect mutuel.
Il y avait de la joie, mieux un grand bonheur, dans le stade, équitablement répartis entre acteurs et spectateurs. Il y avait une solidarité qui n’était pas feinte ; une fraternité évidente ; souvent une complicité. Comment ne pas avoir la chair de poule lorsque les décathloniens ou les heptathloniennes se donnaient l’accolade une fois leurs travaux d’Hercule terminés.
Rarement au cours de ces dernières décennies on avait ressenti pareille émotion joyeuse et semblable enthousiasme festif.
Grâce, en grande part, à un public merveilleux, chauvin juste ce qu’il faut, encourageant tous les athlètes sans distinction, acclamant à l’identique vainqueurs et vaincus, honorant les grands champions à l’aune de leurs exploits passés, présents et à venir, applaudissant chaleureusement ceux venus à Saint-Denis faire leurs adieux à la compétition.
Il y a en France une culture des Dieux du stade sur leur seule valeur sportive, qu’ils soient Français ou non. Sans doute parce que les Français ont été le plus souvent éloignés des podiums.
Coubertin voulait, voilà plus d’un siècle, en relançant les Jeux Olympiques, réaliser l’Humanité dans l’homme. Les Mondiaux d’athlétisme, dans leur quête de beauté, de vérité, de loyauté et de fraternité, ont été un rendez-vous du sport parfaitement accompli. Formidable alliage d’esprit de victoire et d’esprit de fête. Un moment comme on en connaît hélas trop rarement depuis que le jeu est devenu d’abord un enjeu. Finalement, un extraordinaire bain de jouvence et de pureté.


Gérard Dreyfus

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