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19/09/2003
La chronique de Gérard Dreyfus :
Euro à la sauce américaine


(MFI) Il y a encore une douzaine d’années, solidement installés dans leurs certitudes, les Américains se considéraient – sans doute n’avaient-ils pas tort – comme les maîtres du monde, les rois incontestés du basket-ball. Aujourd’hui, les choses ont (un peu) changé.

Il fut un temps où les meilleurs joueurs américains, ceux de la NBA, la Ligue professionnelle, n’envisageaient pas une seule seconde de participer aux Jeux Olympiques. Pas question de brader leur talent !
Désormais, les règles ont changé. L’olympisme s’est ouvert aux sportifs professionnels. Il y a eu Barcelone. Il y a eu la Dream Team, les Magic Johnson, Michael Jordan – pas encore Air Jordan – Larry Bird, Scottie Pipen, Karl Malone, Charles Barkley et quelques autres extra-terrestres.
Sans doute y avait-il une vision à moyen terme des dirigeants de la Ligue : celle de sortir leur épreuve de son ghetto doré, en lui trouvant des adeptes hors du continent nord-américain. Tentative à moitié réussie : certes chacun reconnaissait la stature de ses champions, mais cette reconnaissance ne valait pas adhésion.
Oui, le basket américain était bien le meilleur du monde.
Oui, le spectacle était incomparable.
Pour autant, il ne parvenait pas vraiment à sortir de ses frontières.
Les jeunes basketteurs des autres continents étaient plein d’admiration pour les étoiles yankees, mais la NBA leur semblait un univers inaccessible ;
Et puis la Ligue a connu une grève interminable de plusieurs mois.
Et puis son audience a fléchi.
Et puis les dirigeants ont compris qu’ils n’exporteraient pas leur jeu et la conception qu’ils en avaient.
Alors ils ont changé de méthode.
Alors ils ont commencé à ouvrir leurs portes aux étrangers, aux Européens - en particulier ceux de l’ancienne Yougoslavie -, mais pas seulement à eux. C’est ainsi qu’il y a environ un an a débarqué à Houston le Chinois Yao Ming. Opération sportive – son talent est bien réel –. Plus encore opération commerciale. La NBA a ouvert un bureau à Pékin, chargé du marketing, de la vente des droits de télévision, du sponsoring et des événements sur place comme les matches exhibition. Et la Chine s’est mise à l’heure du basket américain. Ils étaient 17, les Euro-Américains, au coup d’envoi du championnat continental qui s’est déroulé en Suède. Parmi eux, quatre Français dont le capitaine Tony Parker. A 21 ans, il s’est imposé la saison passée au sein du cinq majeur des San Antonio Spurs, champion des Etats-Unis. Il est devenu le chouchou des médias et du public, supplantant tous les footballeurs en activité à l’exception de Zidane toujours numéro un en France. Quatre mousquetaires qui n’ont toutefois pas suffi. Pas de podium, pas de médaille, pas de Jeux Olympiques non plus car réservés aux trois premiers de l’Euro.
L’Amérique a compris que l’ultra protectionnisme, dans certains cas, n’était pas bon pour les affaires. Et que la mondialisation était salutaire pour s’ouvrir des marchés, surtout quand on a un produit sans concurrence. C’est le cas pour le basket.


Gérard Dreyfus

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