J’aurais pu dauber cette semaine le signore Lucciano Gaucci qui a jeté son dévolu sur deux footballeuses suédoises avec l’intention de les faire jouer dans le Calcio aux côtés des hommes. Elles ont dit non au président de Pérouse qui fait sa pub à coup d’excentricités, la dernière en date étant le recrutement du fils Kadhafi.
Sert-il son club, le football, le sport ou son propre ego ? Vous connaissez la réponse.
Non, j’ai choisi de vous parler d’une réunion qui s’est tenue en France, à Lyon, la réunion du G 14, les plus grands clubs européens – j’en cite quelques uns, Manchester United, Arsenal, le Real, Barcelone, la Juventus, le Milan AC et l’Inter, le Bayern de Munich, l’Ajax d’Amsterdam, Marseille, Paris et Lyon pour la France. Au total, ils ne sont pas 14 mais 18. Mais ils n’étaient que quatorze au départ.
Trois revendications
Ce syndicat qui n’en est pas un, plutôt un consortium de grands patrons a une fois de plus frappé du poing sur la table, présentant trois revendications :
- première revendication : le calendrier international est organisé de manière anarchique ; il faut le repenser ;
- deuxième revendication : la suppression du championnat du monde des clubs décrété et voulu par la fédération internationale
- troisième revendication : elle est majeure. Les clubs qui sont tous bardés de diplômes, à l’exception de Lyon, le seul à n’avoir pas gagné une Coupe d’Europe, réclament (« exigent » serait le terme le mieux approprié) une compensation pour la libération des joueurs sélectionnés dans leurs équipes nationales.
Les grands patrons, chefs des plus grosses entreprises de football ont fait leurs comptes. Un international consacre environ un mois par an à son équipe nationale. Ils ont calculé que l’indemnisation devrait tourner autour de 5 000 euros par jour et par joueur.
Qui prendrait en charge le défraiement ? L’Union Européenne (UEFA) pour l’Euro, par exemple, la FIFA pour la Coupe du monde. Pour l’heure, les clubs concernés ne parlent pas des autres continents, même si la FIFA devra payer pour les Africains libérés par leurs clubs pour la Coupe du monde. Rien n’est apparemment stipulé pour la Coupe d’Afrique des Nations, mais tout est possible. Alors, prudence.
Ils sont forts, ils sont puissants. Ils font le football en Europe et dans le monde. Ils revendiquent depuis plusieurs années. Ils connaissent souvent des fins de mois difficiles…Ils seraient sur le point d’aboutir avec l’instance européenne. La FIFA, jusqu’à présent, a refusé ne serait-ce que de l’envisager. Mais elle risque de se voir traîner devant les tribunaux pour abus de position dominante.
Le G14 en position de force
Le bras de fer est ainsi engagé entre les patrons et les super-patrons. Tout se passe comme si les premiers organisaient une grosse manifestation dans la rue aux cris de : « Il faut faire payer les riches ! ». Sinon que cela ne se passe pas dans la rue, mais dans des immeubles ou hôtels cossus, dans une ambiance feutrée et discrète.
La détermination des uns aura-t-elle raison de la résistance des institutions suprêmes ? Vraisemblablement, dans la mesure où les premiers font le football au quotidien et qu’ils sont incontournables. Eh oui, le pouvoir du football est sur le terrain, pas chez ceux qui se croient intouchables parce qu’ils doivent leur position à quelques grands électeurs.
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