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16/01/2004
Athlétisme : février 1974
Le Tanzanien Filbert Bayi accède à la notoriété avec le record du monde du 1 500 m


A vingt et un ans et demi, le demi-fondeur tanzanien Filbert Bayi entre enfin dans l’histoire de l’athlétisme, le 2 février 1974 à Christchurch, en Nouvelle Zélande. L’occasion lui est fournie par les Jeux du Commonwealth. En finale de l’épreuve du 1 500 m, il est en lice avec le Néo-Zélandais John Walker et le Kenyan Ben Jipcho. John Walker est le digne continuateur des grands coureurs du mile de la Nouvelle Zélande dont le pays accueille les compétitions. Le demi-fond est ici considéré comme l’essence même de l’athlétisme. Le Kenyan Ben Jipcho est, lui, le successeur de Keino ; il a déjà montré à plusieurs reprises que cette réputation n’est pas surfaite.
Sur le stade de Christchurch, lorsque le coup d’envoi de la course est donné, les spectateurs n’ont d’yeux que pour Walker. Ils ne doutent pas un seul instant de la victoire de l’enfant du pays. Mais c’est un petit bonhomme noir au maillot blanc qui mène le peloton. Le train est soutenu. Bayi, qui s’est porté à l’avant, ne cédera plus l’initiative malgré les tentatives de Walker, soutenu par son public, et la tactique des Kenyans.
A l’arrivée, le record du monde est battu par Bayi (3’32’’2). Ses deux suivants, le Néo-Zélandais Walker (3’32’’ 5) et le Kenyan Ben Jipcho, améliorent aussi les records de leurs pays.
C’est un jour de gloire pour le petit Tanzanien qui n’avait jusque-là remporté que la médaille d’or du 3 000 m des Jeux africains de Lagos, un an auparavant il est vrai devant Kipchoge Keino, la légende vieillissante du Kenya.
Fils d’un ouvrier agricole, Bayi pense trouver un meilleur avenir dans l’armée. C’est là qu’on découvre ses aptitudes pour la course à pied. A dix neuf ans, il est sélectionné pour les Jeux olympiques de Munich. C’est un apprentissage pour lui car son nom ne figure nulle part dans les archives de cette compétition. Les J.O. ne sont d’ailleurs pas une grande référence dans son palmarès. En 1976, la Tanzanie du président Nyerere est le premier pays du continent à annoncer son boycott des Jeux olympiques de Montréal. Un mouvement suivi par la quasi-totalité des pays africains à l’exception du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. C’est un coup dur pour une génération exceptionnelle d’athlètes africains comme lui qui devront patienter quatre ans encore pour prétendre à un podium olympique.
En 1980, la Tanzanie fait partie des rares pays africains à ne pas boycotter les Jeux olympiques de Moscou. Bayi est sur le déclin, un état accentué par de fréquentes crises de paludisme. Il s’en sort tout de même avec un accessit sur le 3 000 m steeple : il est médaillé d’argent. En dépit d’un palmarès assez maigre par rapport à ses qualités, Bayi fait partie des chefs de file de l’athlétisme africains des années 1970 comme Keino, Ben Jipcho, l’Ougandais John Akii Bua ou l’Ethiopien Miruts Yfter. Depuis son départ, son pays, la Tanzanie, n’a jamais plus généré un champion de sa trempe.

Kouassi Guesdet

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