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19/03/2004
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La chronique de Gérard Dreyfus :
JO 2012 : Paris ne manque pas de ressources
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(MFI) Huit grandes entreprises françaises (Accor, Bouygues, Crédit Agricole, EDF, France Telecom, Lagardère, RATP, Renault) ont fait connaître leur engagement derrière la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques de 2012.
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Un investissement financier et humain de la part de ces sociétés du secteur public et privé. Un soutien indispensable pour un projet qui a déjà rassemblé les politiques de tous bords. Dans une bataille qui s’annonce sévère avec des adversaires de poids comme New York, Londres et Moscou, plus quelques autres à ne pas négliger, cette mobilisation du monde économique et industriel est de bon augure.
L’esprit d’entreprise
J’écoutais, il y a quelques jours, d’éminents économistes, discourir sur le chômage en France. Il est récurrent, avançait l’un ; la France fait moins bien que la plupart de ses partenaires européens, quelles que soient les circonstances, analysait un autre. Un troisième d’expliquer que le chômage d’aujourd’hui était la conséquence de la frilosité des entreprises. Que ces dernières, depuis dix ans, pour des raisons x, y ou z, avaient freiné des quatre fers à l’heure d’investir.
A quelques heures près, on apprenait que huit grosses, même très grosses entreprises du pays, avaient décidé de miser financièrement et humainement dans le projet Paris 2012. Rien que du beau monde, bâtiment public, transport, constructeur automobile, hôtellerie, banque, communication et télécommunications, énergie électrique.
Je ne sais si cet engagement derrière la candidature parisienne à l’organisation des Jeux Olympiques de 2012 sera générateur d’emplois à court, moyen et plus long termes. C’est possible, même probable. C’est un engagement capital en faveur de la candidature de Paris.
Nous voulons prouver au Comité International Olympique que le monde économique français est motivé par le projet et qu’il s’engage pour faire gagner Paris.
Au-delà des moyens financiers – les huit représentent ensemble un chiffre d’affaires de l’ordre de 180 milliards d’euros – nous pouvons y apporter nos réseaux commerciaux et nos savoir-faire, disait leur porte-parole. A eux huit, ces mastodontes de l’économie représentent 720 000 salariés dans le monde.
C’est un atout de poids pour Paris qui trouve sur sa route des adversaires de poids : Londres, Madrid, Moscou et New York en particulier.
De vraies chances
Paris a toute sa place dans la course qui ne répond pas qu’à des critères sportifs. Loin s’en faut. Le choix est au moins autant, sinon davantage, économique et politique.
Paris a de la suite dans les idées et c’est plutôt bon signe. Et cette fois elle a des atouts.
Qu’elle n’avait pas en 1992 contre Barcelone, ville du président d’alors du CIO.
Qu’elle n’avait pas plus pour 2008 contre Pékin. Le jour où la Chine s’éveillera. C’était il y a un quart de siècle le titre d’un ouvrage très lu d’un ancien ministre de la république. Elle s’est éveillée ; elle s’est réveillée. Il n’était plus possible d’attendre pour y faire un tour.
Sans faire preuve d’un patriotisme arrogant, Paris a légitimement toutes les raisons de penser que cette fois sera la bonne. Son dossier sportif est cohérent. Son rôle politique, en Europe et dans le monde, n’est pas un rôle subalterne quoi qu’on en dise parfois.
Enfin son poids économique n’est pas négligeable.
Les huit entreprises en question ont fait le bon choix, à un peu plus de deux mois de la première sélection. Le choix de la culture, de la philosophie d’entreprise : dépassement de soi, sens de l’équipe, solidarité. Si ces trois piliers ne sont pas ceux du sport, alors nous ne savons pas ce qu’est l’esprit olympique. Et dans ce domaine, sans forfanterie, le pays de Pierre de Coubertin sait de quoi il parle.
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Gérard Dreyfus
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