J.O : Athènes enfin à l’heure olympique
La Grèce aborde les J.O avec confiance. Pour les détails et la facture, qui ne manquera pas d’être un peu « salée » pour le contribuable, on verra une fois la fête terminée. Mais à quelques semaines de l’inauguration, ce n’est pas la panne de courant qui a paralysé Athènes début juillet qui peut ternir l’optimisme béat des Grecs, en lévitation depuis le titre européen de leur équipe nationale de football. Si elle se reproduisait pendant les Jeux, une telle panne n’affecterait pas les sites olympiques, assure-t-on d’ailleurs du côté des organisateurs. Peut-être… De toute façon, la grande affaire des Jeux demeure la sécurité. Il y a ceux qui se demandent si les 70 000 hommes et les 1,2 milliard d’euros dépensés seront suffisants. Mais, désormais, il y a aussi ceux qui, comme Amnesty International, pensent que cette « dérive sécuritaire » nuit aux libertés. Depuis mi-juillet, un ballon dirigeable équipé de caméras à haute-résolution surveille en tout cas les faits et gestes des habitants de la capitale. Autre mauvaise note : celle du Fonds mondial pour la nature qui a décerné à l’organisation un zéro pointé en matière de protection de l’environnement. Mais ce qui inquiète le plus les organisateurs, c’est la vente de billets plutôt languissante. La présidente du comité d’organisation (Athoc), Gianna Angelopoulos-Daskalaki, a même dû lancer un appel au sursaut patriotique. « Remplir les stades, et pas seulement pour les finales, c’est aider nos athlètes à se surpasser, c’est aussi un devoir d’hospitalité ». Et, aussi, d’image… Bonne nouvelle quand même : même si tout ne sera sans doute pas parfait, les installations devraient être terminées.
NBA : Shaquille O’Neal redonne du poids à la conférence Est
Ils se sont longtemps détestés et se sont quittés en très mauvais termes. Après un naufrage lors des dernières finales NBA, Shaquille O’Neal et Kobe Bryant, par ailleurs accusé de viol, n’auront plus donc à se supporter. Le premier vient de signer à Miami, se rapprochant de sa demeure d’Orlando. Ce transfert (pour un salaire de 27,7 millions de dollars la saison prochaine et 30,6 la suivante) est le plus gros depuis de longues années. Après une cohabitation mouvementée et marquée par un célèbre knock-down, pas mal d’invectives et des polémiques rendues souvent cocasses par le sens de l’humour de O’Neal, le « couple » le plus célèbre des Etats Unis se sépare donc au grand profit de Bryant, qui garde la jouissance de la maison des Los Angeles Lakers. Après avoir fait craindre aux dirigeants qu’il allait peut être lui aussi partir, ce dernier s’est en effet décidé à signer le contrat de 136 millions de dollars sur 7 ans qui lui était proposé. Bryant voulait régner seul. O’Neal a été chassé, de même que le coach Phil Jackson, qui tentait de limiter son invraisemblable appétit de shoots pour sauvegarder un semblant de jeu collectif. Les Lakers ont parié sur le talent et la jeunesse de leur numéro 8. « Cela m’agace, me met en colère et me fait mal quand on dit que ma signature a quelque chose à voir avec les départs de Phil Jackson et de Shaquille O’Neal » En tout cas, à lui de prouver qu’il est capable de faire ce qu’il a toujours souhaité : gagner seul… En attendant, son procès pour viol présumé débute fin août.
Tennis : André Agassi ne veut pas quitter le tennis après l’US Open
Huit cents victoires ! André Agassi a franchi la barre mythique et entre ainsi dans le club fermé auquel appartiennent seulement six joueurs. Du coup, l’Américain, 34 ans, qui traîne pourtant une blessure récurrente à la hanche, a exclu l’idée de prendre sa retraite à l’issue de l’US Open le mois prochain. « Je n’ai pas pour projet de me retirer après l’US Open. Je ne pense pas encore à planifier la fin de ma carrière », a déclaré le vainqueur de huit titres du Grand Chelem. Actuellement 10e du classement mondial de l’ATP, Agassi a dû déclarer forfait il y a un mois pour le tournoi de Wimbledon. Il venait d’être éliminé dès le premier tour du tournoi du Queen’s (Angleterre), après une autre déconvenue au premier tour de Roland-Garros. De quoi le pousser vers la sortie ? Non. « Le repos était nécessaire pour mon corps, surtout pour ma hanche. J’aurais pu considérer l’autre option, c’est-à-dire souffrir sur le court, en bougeant à 50 %. Entre la (saison sur) terre battue et le gazon, j’étais à 30 % de mes capacités. » Agassi s’amuse toujours autant sur un cours malgré son âge. Son objectif est maintenant de pouvoir disputer l’US Open, ultime étape du Grand Chelem prévue fin août. Tournoi qu’il a déjà remporté deux fois, en 1994 et 1999.
Athlétisme : Ala, seule femme irakienne à Athènes
Elle a 19 ans et risque bien de devenir aussi célèbre que Lima Azimi, la jeune Afghane qui attendrit le monde entier lors du dernier mondial d’athlétisme. Ala Hikmat courra le 100m, mais aussi le 200 m. Elle sera surtout la seule femme parmi les trente-trois athlètes que la délégation irakienne présentera aux Jeux Olympiques. Troisième d’une famille de quatre enfants, Ala n’a jamais imaginé se retrouver au milieu des stars internationales. Sous Saddam Hussein, seuls les athlètes du sérail du fils du dictateur, Oudaï, pouvaient prétendre à ce droit. Mais à la chute du régime, Ala a été repérée lors d’une compétition universitaire. Invitée en équipe nationale, elle se retrouve dès le mois d’août 2003 en finale des Jeux interarabes. Evidemment, il ne faudra pas voir en sa présence plus qu’un symbole. Difficile pour elle d’améliorer ses modestes performances, étant donné les conditions dans lesquelles elle s’entraîne. Le petit stade de Kashafa, qui servait de dépôt de munitions aux troupes de Saddam Hussein juste avant l’intervention américaine, est en ruine. Quant au stage qu’elle devait effectuer en Allemagne, elle a dû y renoncer faute de visa. Pis, percutée par une voiture en juin, elle est restée quelques heures dans le coma, perdant au passage une dent et un bout d’oreille. Mais il en faudrait plus pour l’arrêter. « C’est le rêve de n’importe quel athlète de représenter son pays aux Jeux, même si je sais que mes chances de remporter une médaille sont quasi inexistantes car mes conditions d’entraînement son nulles. » On peut rêver mieux comme préparation. Mais Ala, étudiante en informatique, ne se plaint pas. Elle a même l’intention de courir encore longtemps. « Mes deux grandes sœurs sont déjà mariées et elles préféreraient bien sûr que je me marie comme elles plutôt que de perdre mon temps à courir ! Mais si j’épouse un Irakien, il m’empêchera de faire du sport et me forcera à rester à la maison, alors… »
Matthias Rimane
Les grands basketteurs africains (1)
(MFI) Moins médiatisées que les stars africaines du football ou même de l’athlétisme, de nombreux basketteurs africains ont marqué l’histoire de la balle au panier en France ou même sur le continent. Première partie d’une série de douze profils de grands basketteurs africains.
Mathieu Bisséni : un pivot venu du Cameroun
Né en Centrafrique en janvier 1950, Bisséni est venu en France à l’âge de 21 ans pour faire du basket alors que son père voulait qu’il devienne médecin après son bac. Bisséni était un sportif complet, aussi performant au basket qu’au volley ball. Il est international camerounais et fait partie de l’équipe qui joue le championnat continental à Dakar en décembre 1971. En France, il est dirigé par une relation vers le club d’Orthez dans le Sud-Ouest de la France. Il est l’un des pivots (2,03 m) les mieux cotés du championnat de France. Il est sélectionné en équipe de France en 1976 ; il enfilera à 96 reprises le maillot de la sélection. Toute sa carrière se passe à Orthez. Il fait partie de ceux qui font la notoriété du club, lequel tutoie les sommets européens. En 1984, Bisséni remporte la coupe Korac avec Orthez. Deux ans après, il termine une riche carrière avec un titre de champion de France. Bisséni qui vit à Bordeaux est le père de deux sportifs de très haut niveau. Il s’agit de Brice, qui joue en championnat de France de basket et d’Eva, une judoka sélectionnée en équipe de France pour les jeux d’Athènes.
Dié Drissa : la star ivoirienne de la décennie dorée (1975-1985)
Avec ses 2 mètres, Dié Drissa n’est pas un basketteur très grand. Mais quelle efficacité aux alentours de la raquette ! Pendant une dizaine d’années, il a été le principal réalisateur de la sélection de Côte d’Ivoire qui a joué les premiers rôles dans le basket masculin africain entre 1975 et 1985. Ce basketteur précoce est international en 1975, à l’âge de 15 ans. On le découvre à Dakar dans un championnat continental où son pays surprend en parvenant en finale. Avec l’actuel secrétaire général de la Confédération africaine de basket, Alphonse Bilé, talentueux meneur de jeu lui aussi, ils sont parmi les révélations de ce tournoi. Dié Drissa émigre ensuite en France et joue dans de nombreux clubs, notamment à Limoges lorsque ce club domine le basket français au début des années 1980. Il trouve toujours le temps de jouer pour la sélection de son pays ; il est l’élément décisif de l’équipe qui remporte le premier championnat continental en décembre 1981 à Mogadiscio. Ce basketteur assez réservé, qui ne sortait de sa coquille que sur le parquet, est devenu agent de joueurs de basket en France.
Appolo Faye : la fusée sénégalaise
De son vrai nom Serigne Cheikhou Faye, Appolo doit ce surnom à un officier de l’Armée sénégalaise impressionné par sa grande taille (2,08 m). C’était dans les années 60, du temps des premières fusées Appolo et le futur joueur de basket faisait ses classes dans l’armée. C’est là, d’ailleurs, que Faye (qui chaussait du 54) va apprendre le basket et faire ses premiers matches avec l’Association sportive des forces armées du Sénégal, un club qui a sorti de nombreux internationaux. Après l’armée, Faye émigre en France, à Cabourg dans un petit club. C’est la rampe de lancement vers le prestigieux Cercle Saint Pierre de Limoges où il joue treize saisons. Il est sélectionné en équipe de France après avoir obtenu aisément la nationalité française : il est né avant les indépendances en 1951. Jouant au poste de pivot, il est sacré meilleur marqueur français durant la saison 78-79 avec une moyenne de 28,5 points par match. A son palmarès, notamment : deux victoires en coupe européenne Korac (1982 et 1983).
Bengaly Kaba : le Dakarois d’Orthez
Né le 17 février 1959 dans la capitale sénégalaise, il débute dans le sport en tapant plutôt dans un ballon de football. Il se voyait jouer dans l’équipe de l’US Gorée. Mais ses copains, qui avaient un goût plus prononcé pour la balle au panier, vont le faire changer de trajectoire. Il est doué pour le basket. A 19 ans, il est appelé dans la sélection qui dispute et remporte le tournoi des Jeux africains d’Alger en juillet 1978. Désigné meilleur basketteur du Sénégal en 1979, il est remarqué par un entraîneur français qui séjourné à Dakar et qui le recommande au club de Vichy. C’est le début d’une brillante carrière pour cet intérieur de 1,98 m. Ce basketteur, dont le point fort est le slalom dans les défenses adverses, a aussi une très belle technique individuelle. En France, il opte pour la nationalité française et joue pour la sélection de son pays d’adoption à 17 reprises. Mais il s’épanouit surtout dans le club d’Orthez, aux côtés d’un autre Africain, Mathieu Bisséni. Aujourd’hui, Kaba donne un peu de ce qu’il a reçu. Avec une association d’anciens basketteurs, il organise des stages pour former de jeunes joueurs africains.
Kouassi Guesdet
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