Afrique du Sud : les Bafana Bafana scrutent l’horizon 2010
« A choisir entre des résultats en 2010 où nous serons le pays organisateur et des résultats aux éliminatoires d’Allemagne 2006, je choisis 2010. L’enjeu est sans comparaison pour le football sud-africain ». Ces propos sont de Stuart Baxter, un Britannique appelé à la tête de la sélection sud-africaine il y a un an environ (mars 2004). Il reste que ça ferait mauvais effet si l’Afrique du Sud, qui organise le Mondial 2010, n’était pas qualifiée pour 2006. Mais les choses sont bien engagées car à l’issue des matches aller pour la qualification du Mondial, les Bafana Bafana étaient en tête de leur groupe. En dehors de ces résultats, l’entraîneur britannique a réussi à faire revenir des joueurs qui avaient boudé la sélection comme Benni Mc Carthy (FC Porto), Quinton Fortune (Manchester United) et Shaun Bartlett (Charlton). Des joueurs au talent et à l’expérience avérés qui n’appréciaient pas l’intransigeance de l’ancien sélectionneur Ephraim « Shakes » Mashaba. A noter enfin que depuis l’attribution de la Coupe du monde au pays de Mandela, une douce euphorie s’est emparée du football local. On a noté un regain d’intérêt autour des clubs et des recettes plus importantes grâce à la télévision.
Cameroun : retour à l’ancienne formule du championnat
Le championnat du Cameroun avait expérimenté une formule de championnat à deux poules comprenant chacune huit équipes. Mais apparemment, l’expérience n’a pas été probante selon les responsables des clubs qui ont aussi déploré le nombre relativement peu important de rencontres. Les habitudes ont la vie dure : retour cette année à l’ancienne formule à une poule. Mais le hic, c’est que le nombre d’équipes s’accroît ; elles sont au nombre de 18 pour la présente saison. Il est prévu de les réduire à 16 dès la saison prochaine. Ainsi, quatre équipes vont être rétrogradées à l’issue de cette saison, deux équipes de la division inférieure accéderont parmi l’élite. En outre, les responsables des clubs demandent aux pouvoirs publics de leur allouer plus de moyens. Comme dans beaucoup de pays de la sous-région, les meilleurs éléments du football ne restent pas sur place. Avec l’indigence des clubs locaux, ils n’hésitent pas, dès qu’ils en trouvent le moyen, à monnayer ailleurs leur talent. Mais le football camerounais a aussi la particularité d’attirer de bons éléments venus du Tchad et de la République centrafricaine.
Afrique : le continent en 3ème position au nombre de matches joués en 2004
Avec 18 % de rencontres disputées sur le continent en 2004, l’Afrique figure en 3ème position du nombre de matches joués par les sélections nationales masculines, selon la publication officielle de la Fédération internationale FIFA Magazine. Elle est devancée par l’Europe (25 %) et l’Asie (23 %). Pour les femmes, le continent se classe 4ème avec 11 % de rencontres. L’équipe nationale féminine du Nigeria figure parmi les sélections à avoir disputé le plus grand nombre de matches (16) et n’est devancée que par quatre autres pays. L’année 2004, qui est celle du centenaire de la FIFA, détient le record de matches disputés (1066) devant l’année 2000 pendant laquelle il y avait eu 1044 rencontres. Ce nombre important de matches s’explique par le fait que presque tous les championnats continentaux (Asie, Afrique, Amérique du Sud et Europe) ont eu lieu en 2004, phénomène auquel il faut ajouter le début des éliminatoires de la Coupe du monde 2006.
Sénégal : les Lions ont dépensé 90 millions de francs CFA en pratiques mystiques
Le rapport de la Cour des comptes du Sénégal sur la gestion de l’argent du football pendant la CAN et la Coupe du monde 2002 révèle que 90,5 millions de francs CFA ont été consacrés aux pratiques mystiques appelées « khons » au Sénégal ou « juju » dans les pays d’Afrique anglophone. Ces dépenses ont été intégrées par la fédération dans ses comptes sous les rubriques « environnement psychologique » et « affaires sociales ». Dans le rapport, il est noté que « sur les fonds mobilisés et les ressources régulières de la fédération ont été imputées des dépenses d’une nature assez particulière (…). Le vice-président chargé des compétitions internationales et des équipes nationales a reçu à lui seul 34,5 millions sur simple décharge, à charge pour lui de trouver des personnes qualifiées pour veiller sur "l’environnement psychologique" de l’équipe ».
Les gestionnaires du football sénégalais au Mondial 2002 épinglés par la Cour des comptes
Un an après la publication par la Cour des comptes du rapport sur la gestion des fonds de la Coupe du monde 2002, trois dirigeants de la fédération nationale (Bounama Dièye, Boubacar Gaye et Oumar Ndiaye, respectivement vice-président, trésorier et directeur administratif au moment des faits) et l’agent marketing de la fédération (Papa Massata Diack) ont été récemment placés sous mandat de dépôt. Papa Massata Diack, qui est le fils de Lamine Diack, président de la fédération internationale d’athlétisme, a dû payer 100 millions de francs CFA pour bénéficier d’une liberté provisoire au bout de neuf jours d’emprisonnement.
L’opinion sénégalaise s’inquiétait des retombées financières de la belle aventure des Lions en Asie en 2002. Elle n’avait constaté aucune amélioration dans le football national : les matches du championnats se déroulent toujours sur des terrains en mauvais état, sans gazon et sans les commodités les plus élémentaires comme des vestiaires pour les joueurs.
Le Mondial n’a pas eu d’effet non plus sur le standing de l’équipe nationale elle-même. Les observateurs les plus optimistes espéraient que l’argent généré pourrait servir à l’édification d’un centre d’entraînement pour les Lions. Mais comme avant la Coupe du monde, la sélection nationale prépare ses matches à domicile, logeant dans des hôtels.
Pour d’autres, la fédération elle-même a perdu une occasion de s’affranchir de la tutelle étouffante des pouvoirs publics, sollicités pour la moindre petite dépense. La réalité est dure : aucun investissement n’a été fait avec les 4,7 milliards de francs CFA ( environ 7,2 millions d’euros) engrangés pendant la Coupe du monde.
Le rapport de la Cour des comptes est accablant pour la fédération considérée comme « peu soucieuse de ses intérêts », et dont les principales tares sont : le laxisme, le manque de fiabilité des informations financières, le défaut de justification des dépenses, le gaspillage de ressources, etc.
L’histoire repasse les plats. En 1986, après vingt ans d’absence à la CAN, le Sénégal s’était déplacé au Caire avec une équipe impressionnante sur le papier et conduite par un certain Jules Bocandé, terreur des défenses en championnat de France. Au fiasco sur le terrain (élimination dès le premier tour), s’était ajoutée une gestion calamiteuse des fonds dont une partie avait été levée par souscription populaire. L’affaire avait fait grand bruit et quelques aigrefins avaient été sanctionnés.
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