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29/04/2005
La chronique de Gérard Dreyfus :
C’était un destin


(MFI) Lance Armstrong a annoncé cette semaine sa prochaine retraite. Le Tour de France sera sa dernière course. Quoi qu’il arrive, il ne remontera plus sur son vélo de compétition au soir du 24 juillet, terme de l’arrivée du Tour de France sur les Champs-Elysées, après avoir signé, peut-être, une septième victoire consécutive dans l’épreuve phare du calendrier international.

Etrange champion que ce Lance Armstrong. Hors du commun, c’est une certitude ; charismatique, populaire, pas vraiment. Ceux qui ont réussi à vaincre la maladie, à sortir vivant d’un combat impitoyable, ne sont plus tout à fait les mêmes. En 1996, Lance Armstrong n’avait, d’après les médecins, qu’une chance sur deux de vivre. Et il a vécu.
Et il a repris son vélo. Plus fort que jamais, intraitable, patron absolu d’un Tour de France dont il fera pendant six ans, à partir de 1999, sa course, sa chasse gardée, devenant l’unique propriétaire du nombre de victoires, distançant d’une longueur les grands anciens : Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain.
D’Armstrong, on a oublié la première vie, celle des débuts, celle de son premier Tour de France et de sa première victoire d’étape en 1993, celle de son titre mondial la même année à Oslo – il n’avait pas 22 ans – celle du champion précoce qui semble se destiner aux courses d’un jour, celles qu’on appelle les classiques. Et puis Armstrong rencontre la maladie. Il revient à force de travail, de volonté et de soif de victoire sur le Tour de France pour y asseoir sa phénoménale suprématie. Armstrong est donc un champion unique, un champion qui aura suscité la compassion, l’admiration, plus récemment la lassitude. Celle de le voir toujours vêtu de jaune au mois de juillet à Paris.

Un champion qui écrase sa discipline

Ces dernières années, on lui a cherché des poux dans la tête, plus exactement des traces de produits dopants dans les urines et des anomalies dans les analyses sanguines. Comment un miraculé aurait-t-il pu revenir plus fort après la terrible maladie si… ? Certains de ceux qui avaient travaillé avec et pour lui ont laissé entendre l’inaudible, l’inacceptable. Sans suite, pour le moment, mais contribuant à entretenir largement le doute. Un champion qui écrase sa discipline dérange toujours. Non seulement Armstrong n’est pas comme les autres, mais, de plus, il aura construit toute sa carrière sur une seule épreuve, contribuant à affaiblir les courses auxquelles il ne participait pas.
Sextuple vainqueur du Tour de France, il paraît pour beaucoup inaccessible, d’autant qu’il signera peut-être une septième victoire dans trois mois. Dans quelques années, lorsqu’on évoquera la carrière de l’Américain, on dira : c’était un destin, sous-entendu exceptionnel. Ce que l’on dit généralement de ceux qui, en dépit des embûches et parfois des drames personnels, à force de ténacité, de courage, d’ambition et de détermination, ont réussi superbement dans leur entreprise, bien au-delà de ce qui paraissait leur être promis.

Gérard Dreyfus




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