Coupe du monde de Rugby : la solution diaspora pour l’équipe du Sénégal
Les supporters de l’équipe nationale de rugby du Sénégal n’en reviennent pas. Leur sélection a récemment sorti le Nigeria et le Cameroun en éliminatoires de la prochaine Coupe du monde programmée en France. Le secret de cette réussite assez surprenante, pour ceux qui connaissent le niveau du rugby sénégalais, est que l’équipe du Sénégal est presque exclusivement composée de joueurs nés et évoluant dans les championnats français. Ces joueurs ont été sollicités par internet ou petites annonces dans les journaux spécialisés du Sud-Ouest de la France. Fait cocasse : il est arrivé au moins une fois que les fédérations sénégalaise et ivoirienne aient démarché un même joueur du fait de la consonance de son nom, qu’on trouve dans les deux pays. Fils de Sénégalais, certains de ces joueurs rêvaient du XV de France. Ils sont revenus de leurs illusions et ont répondu à l’appel du pays de leurs ancêtres. Ils ont trouvé de nombreux supporters parmi les sportifs sénégalais sensibles au fait qu’ils aient spontanément répondu à l’appel de la patrie. Le président de la République du Sénégal leur a envoyé un message de félicitations lorsqu’ils sont allés gagner à Douala contre les Camerounais.
Rugby :Yannick Nyanga, un espoir français prometteur venu de la RD Congo
Le XV de France, version 2005, a enregistré la venue d’un tout jeune troisième ligne (21 ans) : Yannick Nyanga. Capitaine de l’équipe de France des moins de 21 ans en 2004, ses premières apparitions ont démontré qu’il avait du talent. Il est sans doute parti pour un long bail en équipe de France. En une année, la carrière de Nyanga a pris une trajectoire surprenante : appelé en équipe nationale française, il a été également promu capitaine de son club, Béziers. Pour certains spécialistes de la discipline, il constitue « la garde noire » du XV de France avec un autre Africain originaire du Cameroun, Serge Betsen. Nyanga a quitté le pays de ses aïeux avec ses parents, alors qu’il n’avait que 18 mois. Il n’y est plus retourné. Il souhaite pourtant retrouver ses racines. Quand il évolue avec l’équipe de France, tous ses proches de Kinshasa se massent autour du poste de télévision pour le voir jouer.
Basket : Abdou Ndiaye, ancien pro en France, dirige la sélection du Sénégal
Le Sénégal entend revenir au premier plan du basket africain, qu’il a longtemps dominé. Il s’est attaché les services de l’ancien professionnel Abdou Ndiaye. A 52 ans, cet ancien joueur qu’on surnommait dans son pays « Adidas », a eu une longue carrière – une vingtaine d’années – entamée dans son pays et qui s’est poursuivie en France de 1974 à 1990. Elégant meneur de jeu au registre varié, il a remporté le championnat d’Afrique des nations avec le Sénégal à 18 ans. Ensuite, pendant dix ans (de 1979 à 1989), il sera un joueur inamovible de Caen Basket Calvados. C’est dans ce club qu’il a commencé sa carrière d’entraîneur marquée notamment par une victoire en coupe de France avec les féminines d’Aix en Provence en 2000. Ndiaye, qui vit en France, ne devrait pas avoir trop de mal à tenir ses joueurs qui pour l’essentiel évoluent à l’étranger, notamment en France et aux Etats-Unis. L’Etat du Sénégal prend en charge la rémunération de Ndiaye qui a la nationalité française.
Basket : une centaine de joueurs camerounais évoluent à l’étranger
Une centaine de basketteurs camerounais évoluant hors de leur pays ont été dernièrement recensés. C’est le plus fort contingent de joueurs africains expatriés, après les Nigérians et les Sénégalais qui ont chacun plus de deux cents de leurs ressortissants répartis à travers le monde. Près de la moitié des basketteurs camerounais jouent aux Etats-Unis, dans les collèges et les universités. Ce qui assure à ce basket, qui n’a pas encore gagné de titre majeur en Afrique, un avenir prometteur. Une demi-douzaine de féminines sont inscrites dans les collèges américains. Le deuxième pays de destination des Camerounais est la France, où l’on trouve des joueurs dans les différentes divisions, de l’élite (Pro A et Pro B) aux ligues inférieures. En Pro A, sont licenciés Mkanda Etogo Cirill (Pau), Pelle Stéphane (ASVEL) ou Sannick Victor (Paris Basket). Autre pays de prédilection : l’Allemagne. Sans compter une multitude d’autres points de chute : Israël, Corée du Sud, Ukraine, Suisse et Portugal.
Kouassi Guesdet
JO : statu quo au programme
Pendant que les cinq villes finalistes se déchirent en coulisses pour obtenir l’organisation des JO 2012, les fédérations, elles, se battent pour se maintenir dans le programme. On sait que le CIO étudie la possibilité de supprimer l’un des vingt-huit sports pour le remplacer par l’un des cinq souhaitant faire son entrée aux JO : le golf, le rugby, le karaté, le squash et le roller. Mais on sait que le CIO a toujours été très frileux : aucun sport n’a été supprimé du programme des Jeux d’été depuis le polo en 1936. En 2002, le président du CIO, Jaques Rogge, avait proposé que le base-ball, le softball et le pentathlon moderne soient supprimés pour que le golf et le rugby soient ajoutés, mais les membres du CIO avaient résisté. Rogge reste persuadé que les Jeux olympiques ne doivent pas accueillir plus de vingt-huit sports et 10 500 athlètes. Aucun sport ne sera donc ajouté sans la suppression d’un autre. « Nous ne pouvons pas avoir plus de vingt-huit sports, mais il n’y a pas d’obligation que nous en ayons vingt-huit. On pourrait s’arrêter à vingt-six ou vingt-sept. » En vertu du système adopté récemment par la commission exécutive du CIO, les membres du mouvement se prononceront à bulletin secret le 8 juillet sur les vingt-huit sports représentés aux JO d’Athènes l’été dernier. Le CIO compte 117 délégués ayant le droit de voter. Pour rester au programme olympique, un sport devra obtenir une majorité de 51 %. Si un ou plusieurs sports sont rayés de la liste, la commission exécutive du CIO se réunira pour décider quels sports parmi les cinq en attente doivent être proposés pour l’admission. Le jour suivant, l’assemblée du CIO votera à bulletin secret. Une majorité des deux tiers est requise pour qu’un sport soit considéré comme discipline olympique.
Business : Nike s’auto célèbre
Très critiqué dans le passé par les ONG au sujet des conditions sociales de ses usines délocalisées, l’équipementier américain a décidé depuis cinq ans de surveiller lui-même les conditions dans lesquelles travaillent les employés d’Asie et d’Amérique Latine. Après un premier audit interne en 2001, la marque vient de rendre public le second. Quatre-vingt dix personnes y travaillent en permanence dans les usines Nike, a expliqué Hannah Jones, vice-présidente en charge de la responsabilité sociale. Ce qui permet de noter cette « responsabilité sociale » des usines au même titre que des critères plus industriels. Il ne fallait évidemment pas s’attendre à une auto-critique très poussée mais, sans doute afin d’anticiper les critiques récurrentes, Nike a avoué quelques péchés. Aveu dont la société se déleste, il est vrai, sur ses fournisseurs ! Employés non rémunérés au tarif convenu, absence de liberté syndicale, harcèlement sexuel, « prélèvement » de la direction d’une partie du salaire des employés… « En Chine, par exemple, a expliqué Mme Jones, après contrôle de nos inspecteurs, la direction de l’usine a été obligée de restituer 720 000 dollars aux ouvriers pour l’année 2004. » Bref, ce n’est pas la faute du précurseur de la délocalisation. En revanche, Nike est fier d’annoncer que le problème du travail des enfants « serait » résolu, précisant qu’il reste moins de 1 % de cas de violation des normes d’âges (18 ans minimum pour les chaussures, 16 pour le textile). Encore un peu et les jeunes Pakistanais ou Chinois pourront peut-être même se payer les belles chaussures fluo qu’ils fabriquent…
Athlétisme : Michael Johnson modèle la Chine
Waco, fabrique de champions. Waco, Texas, demeure de l’homme le plus rapide de l’histoire sur 200 et 400 m et de son successeur, Jeremy Wariner, double médaillé d’or à Athènes sur 400 m et 4 X 400 m. Waco, terre d’asile studieuse pour trois Chinois. Ils s’appellent Jiang Bo (400 m), Zhou Jiamin (100 m), Hu Chengjiang (400 m), Yang Zaozou (200 m), et viennent d’intégrer le groupe d’entraînement créé par Johnson et Clyde Hart, pompeusement baptisé « Ultimate Performance ». L’arrivée des Chinois à Waco est la suite logique d’une première prise de contact de Hart et Johnson avec la Chine lors d’un séjour sur place en juin dernier. Depuis, le quintuple champion olympique a effectué un voyage régulier tous les mois pour former de jeunes talents. Avides de conquêtes économiques et sportives, les Chinois sont prêts à dépenser beaucoup pour s’approprier les recettes du succès. Les JO de Pékin ne sont plus que dans quatre ans ! Johnson et sa petite entreprise l’ont bien compris. Même si les progrès de ses nouveaux élèves sont modestes, Johnson ne tarit pas d’éloges sur eux. « Ils ont l’habitude de souffrir à l’entraînement. Il est dont facile de les faire travailler sur ce qu’ils doivent améliorer ». Hart ne demande en effet que 90 minutes d’efforts quotidiens à ses stagiaires chinois qui ont, pour leur part, l’habitude de s’entraîner trois heures tous les jours. Mais la différence réside dans la méthode imposée par l’entraîneur américain : peu de repos entre plusieurs sprints, beaucoup d’intensité dans l’effort... La même préparation que le maître du tour de piste. « C’est très intense, reconnaît Yang. Les deux premières semaines étaient très difficiles pour moi parce que je n’étais pas habitué à ce genre d’entraînement. Mais les choses s’améliorent et nous commençons à voir des effets sur notre force physique. »
Tennis : Noah, gourou tranquille
« Je suis le grand frère ». On n’en sait guère plus. Appelé à la rescousse de la joueuse française Amélie Mauresmo, en janvier dernier, Yannick Noah ne veut rien révéler de ses petits secrets de préparation psychologique. A quarante-quatre ans, le Franco-camerounais est très sollicité. Image d’une récente campagne publicitaire pour des sous-vêtements, chanteur devenu populaire, il est aussi le conseiller mental de l’équipe nationale de football du Cameroun. Son succès, la bonne humeur qu’il véhicule toujours et son discours « mystico-cool » séduisent. En 1996, il était déjà présent dans les coulisses de la victoire du Paris Saint Germain en Coupe d’Europe. Il fut le rassembleur des énergies des joueurs de tennis français pour remporter la Coupe Davis, en 1991. En France, Noah, c’est cool et ça gagne ! Comme Mauresmo s’est révélée trop friable pour aller au bout de son ambition – remporter Roland Garros –, elle a décidé de faire appel à son « grand frère ». Ce qui ne doit pas ravir Loïc Courteau qui demeure le coach d’Amélie Mauresmo, même s’il n’en dit rien. Mais Noah a la classe de ne rien dire non plus, pour ne pas gêner. « Vous ne saurez rien ! Je vais essayer de lui donner tout ce que j’ai. J’aime beaucoup parler. J’aime qu’il y ait une véritable confiance. J’aime l’aventure humaine. » Un indice ? Des bribes à glaner derrière l’écran de fumée « On sera tous les deux, on fera sortir des trucs qui ne sont jamais sortis. On va s’alléger. », ou : « On va travailler la relaxation. C’est une forme d’intimité. On essaie d’avoir une ligne directe. Je ne veux pas de grésillements sur la ligne. J’ai toujours très peur de l’extérieur. » C’est en se coupant du monde que Noah avait préparé sa victoire à Roland-Garros en 1983. Un match qui avait donné envie à Amélie Mauresmo de devenir championne de tennis…
Matthias Rimane
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