Athlétisme : le Kenya en guerre contre les pays qui « volent » ses athlètes
(MFI) Les dirigeants de l’athlétisme kenyan ont décidé de mettre fin à l’exode de leurs meilleurs éléments. Un comité a été chargé de faire des propositions pour enrayer la fuite des élites sportives vers d’autres pays. C’est la dernière affaire de naturalisation d’un de ses meilleurs athlètes, Bernard Lagat, vice-champion olympique du 1 500 m qui a mis les dirigeants kenyans en colère. Ils accusent les autres pays de leur « voler » leurs athlètes. Lagat a révélé récemment qu’il avait pris la nationalité américaine. Seul Wilson Kipketer avait troqué sa nationalité kenyane contre celle du Danemark avant 2003, année au cours de laquelle ses anciens compatriotes Stephen Cherono (3 000 m steeple) et Albert Chepkurui (10 000 m) sont devenus Qataris contre des espèce sonnantes et trébuchantes. Selon les observateurs, la seule solution qui pourrait permettre au Kenya de garder « ses enfants » sous ses couleurs serait que la fédération internationale n’autorise pas le changement de nationalité sportive, une fois que l’athlète a choisi de porter le maillot d’un pays. Sinon, les nombreux athlètes kenyans qui se révèlent chaque année seront tentés par les sirènes des pays qui leur offrent des paquets de dollars.
Athlétisme : la course de Nawal El Moutawakil fait recette
(MFI) L’ancienne championne olympique du 400 m haies, la Marocaine Nawal El Moutawakil, se taille une belle réputation avec sa course annuelle réservée exclusivement aux femmes, et dénommée « Courir pour le plaisir ». Des filles et des femmes de 17 à 75 ans, au nombre de 20 000, ont parcouru pour la dernière édition (22 avril 2005) les artères de la ville de Casablanca. En dix ans, le nombre de participantes a été multiplié par quatre. « Nous voulons à travers cet événement encourager les jeunes à participer au sport et à veiller à la préservation de leurs droits, leur dignité et leur respect », a dit l’ancienne championne marocaine. Ses nombreuses relations lui permettent de rassembler les célébrités de l’athlétisme en faveur de son action. Sa compatriote Nezha Bidouane, l’Américain Edwin Moses (le roi du 400 m dans les années 1980) et le sprinter namibien Frankie Frederiks ont fait la promotion de la dernière édition.
Basket : Jean Jacques Conceicao, premier vice-président de la fédération angolaise
(MFI) Après une très longue carrière qui a duré vingt ans au plus haut niveau, le plus connu des basketteurs angolais, Jean Jacques Conceica (41 ans), devient dirigeant. Il a été élu vice-président de la fédération. L’ancien sociétaire du Cercle Saint-Pierre de Limoges a évolué parmi l’élite jusqu’à l’âge de 39 ans. Il était de l’équipe angolaise qui a gagné le 7è titre continental en 2003. A cette occasion, il avait établi un record qui ne sera pas battu de sitôt, puisqu’il a participé aux sept victoires angolaises. Lors d’une de ses rares absences lors d’un championnat continental, son pays avait perdu le titre. C’était en 1995. Conceicao fait partie des nombreux dirigeants qui viennent d’arriver aux commandes de plusieurs fédérations de basket. L’Angola, l’Egypte, le Gabon, le Sénégal ont tous changé de président. Cette instabilité inquiète d’ailleurs les principaux responsables de la Confédération africaine de basket. Son président, l’Ivoirien Alain Ekra, a déploré récemment ce phénomène et n’exclut pas que la FIBA-Afrique s’inspire du football : la FIFA soumet tout changement à des élections organisées entre dirigeants des clubs.
Omnisports : Lansana Palenfo veut présider les comités nationaux olympiques africains
(MFI) Le président du Comité national olympique ivoirien et président de l’Union africaine de judo, Lansana Palenfo, sera candidat au poste de président de l’association des comités nationaux olympiques africains (ACNOA) lors du congrès d’Accra (17-18 juin 2005). A 64 ans, ce général de l’armée ivoirienne qui vit le plus clair de son temps en France depuis la crise politique survenue dans son pays, vise le poste occupé par le Guinéen Alpha Ibrahima Diallo (73 ans). Palenfo, qui a été le numéro deux du général Guei à l’époque du coup d’Etat de décembre 1999, est populaire dans les milieux du judo. Il avait été également le dernier ministre de la Sécurité d’Houphouët-Boigny (1991-1993). Palenfo a un programme ambitieux pour l’ACNOA, dont la création dans les années 1980 avait été encouragée par l’ancien président du Comité international olympique, l’Espagnol Samaranch. L’ACNOA est considérée par certains observateurs comme une « machine électorale » au service du CIO.
Kouassi Guesdet
Football : le diable McGlazer !
(MFI) Il est petit, barbu, presque chauve et à soixante quinze ans, il ne connaît absolument rien au football. Malcom Glazer rôdait autour de Manchester United depuis plusieurs années. Déjà patron de l’équipe de football américain des Tampa Bay Bucaneers, il a réussi à s’offrir 74,81 % du gâteau « mancunien ». A l’automne dernier, les supporters du club de football le plus célèbre de la planète avec le Real Madrid avaient déjà organisé de nombreuses manifestations pour tenter de le maintenir à l’écart, le menaçant de ne pas renouveler leur abonnement ou de boycotter la vente de produits dérivés, à l’origine de la richesse du club (dont la valeur est estimée aujourd’hui à 1,156 milliards d’euros). Mais cette fois, rien n’a pu empêcher le raid boursier du milliardaire américain. « Le farfadet », comme on l’a déjà surnommé en Angleterre, est soupçonné de vouloir faire un simple coup financier. On annonce déjà un changement de nom du club, celui du stade qui pourrait être vendu à Nike, l’augmentation du prix des places, la multiplication des loges de luxe dans les tribunes et, très vite, une revente très lucrative. Alex Fergusson et quelques joueurs qui s’étaient publiquement opposés à ses précédentes tentatives sont susceptible de partir. Plus généralement, la ligue de football professionnelle peut craindre également que Glazer n’essaie de négocier seul les droits télés du club, alors que le principe d’une mutualisation a jusqu’ici été maintenu. Les supporters, regroupés au sein d’une association actionnaire du club, ont décidé de faire front par tous les moyens possibles, faisant brûler son portrait dans la rue, alertant les médias… Mais face au cynisme du bonhomme qui ne passe pas pour un ange dans le milieu de la finance, la bataille semble difficile à gagner.
JO 2012 : New York décidément mal parti
(MFI) Le dernier passage de la commission d’évaluation du CIO à New York avait déjà jeté un froid en mettant en lumière le fait qu’il n’y avait pas encore de terrain pour l’éventuel futur stade olympique. Cette fois, c’est carrément le président du Comité olympique américain (USOC), Peter Ueberroth, qui fait officiellement part de ses doutes au sujet des chances de New York. L'ancien responsable des Jeux de Los Angeles en 1984 a écrit dans une lettre adressée au président de l'Assemblée de l'Etat de New York, Sheldon Silver, et au président du groupe républicain au Sénat de l'Etat, Joseph Bruno, que si le plan de construction du stade n'était pas adopté, « la candidature de New York et le mouvement olympique américain » en pâtiraient. Le Comité international olympique « a clairement fait comprendre que sans l'approbation totale du projet de stade olympique avant le vote du CIO, la candidature de New York ne gagnerait pas », écrit M. Ueberroth dans cette lettre datée du 5 mai. La lettre aurait évidemment dû rester confidentielle mais le quotidien Daily News en a obtenu copie. D’un coût de 2 milliards de dollars, le stade dispose du soutien du gouverneur George Pataki et du maire Michael Bloomberg, et est destiné à devenir celui de l’équipe de football américain des Jets. A quelques semaines du vote qui désignera la ville organisatrice, tout cela fait un peu désordre et ne rassure certainement pas les membres du CIO…
Dopage (1) : la confession de Kelly White
(MFI) C’était à l’assemblée générale de l’agence mondiale antidopage, à Montréal. Suspendue pour dopage dans le cadre de l’affaire Balco, la sprinteuse Kelly White y a, pour la première fois, confessé le processus qui l’avait conduite à se doper. « On m'a proposé tout un tas de choses en me demandant de les tester et de voir si je répondais mieux à certains produits », a-t-elle expliqué. « J'étais comme un cobaye. J'ai essayé beaucoup de stimulants et le Modafinil me convenait parfaitement. Même chose pour la THG, qui m'a fait prendre de la masse musculaire très rapidement. » Pendant les championnats du monde d'athlétisme de Paris Saint-Denis, en 2003, White est contrôlée positive au Modafinil. Elle affirme alors souffrir de troubles du sommeil afin de justifier la prise de ce produit qui lui avait été prescrit par le Dr Brian Goldman, consultant pour le laboratoire Balco de Victor Conte. « Cette histoire a été mise au point par Victor Conte et le docteur Goldman dans l'urgence », a reconnu White à Montréal. « Je n'ai jamais souffert de narcolepsie, j'ignorais même l'existence de ce mot quelques heures avant l'annonce de mon contrôle positif... Ce sont eux qui ont tout manigancé. » Victor Conte a, lui, déjà affirmé qu'il avait également fourni en produits dopants les vedettes de l'athlétisme Marion Jones et Tim Montgomery. Pendant que ces derniers continuent de nier, White, elle, a choisi de tout avouer. Revenant sur les symptômes engendrés par la prise de produits dopants, elle a raconté : « J'avais mes règles tous les quinze jours. J'ai souffert d'acné, tant sur mon visage que sur mon thorax, et ma voix s'est transformée de manière incroyable. J'étais enrouée constamment. Et puis, le plus grave probablement, ma tension artérielle est montée en flèche. Elle a mis beaucoup de temps à se stabiliser et à se normaliser ensuite. » Première repentie de l'affaire BALCO, White multiplie désormais les interventions pour dénoncer le dopage.
Dopage (2) : Marion Jones devant les tribunaux
(MFI) C’est certainement le début d’une longue histoire judiciaire. Après avoir une nouvelle fois nié les accusations de Victor Conte, qui a affirmé qu’elle et son compagnon Tim Montgomeray avaient eu recours au dopage selon un protocole conçu par ses soins, lors d’une émission de télévision américaine, mi-mai, Marion Jones a décidé d’assigner Conte en justice. Elle a déposé une plainte pour diffamation auprès d'un tribunal de San Francisco et réclame 25 millions de dollars de dommages-intérêts. La triple médaillée d'or des Jeux de 2000 continue de crier au complot, affirmant encore et encore qu'elle n'a jamais consommé le moindre produit interdit, ses 160 contrôles antidopage, tous négatifs (dont cinq à Sydney) étant pour elle la meilleure garantie de sa bonne foi. Marion Jones, qui rappelle qu'elle est passée au détecteur de mensonges devant le Grand Jury américain, réclame que son accusateur soit soumis au même test sur les questions suivantes rédigées par son avocat : a-t-il vu Jones s'injecter des produits dopants le 21 avril 2001 comme il l'a affirmé à la télévision ? A-t-il organisé des fuites concernant des témoignages devant un grand jury ou d'autres preuves liées à l'enquête Balco ? L’a-t-il déjà vu prendre de façon illicite des produits dopants ? Des questions qui ne semblent pas inquiéter Victor Conte plus que ça ! Il renvoie la balle dans le camp Jones, affirmant que la plainte de Jones n'est « rien de plus qu'une acrobatie de la part d'une femme désespérée qui a régulièrement pris des médicaments tout au long de sa carrière ». Bannie des meetings européens par les organisateurs, la carrière de l’Américaine paraît aujourd’hui bien menacée.
Matthias Rimane
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