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05/08/2005
Chronique Football

Les noms des stades africains : de Charles de Gaulle à Nelson Mandela

(MFI) Les appellations des stades en Afrique tirent leur origine de l’histoire, de la politique ou de la géographie. Petit tour d’horizon.


Noms de localités : Surulere, El Menzah, Radès…

Stade Surulere de Lagos, le principal stade de la capitale économique du Nigeria tire son nom du quartier où il est situé, en plein cœur de la ville. D’une capacité d’environ 80 000 spectateurs, ce site a été inauguré à la veille de la 12ème édition de la Coupe d’Afrique des nations en 1980. C’est l’un des stades les plus « chauds » du continent, théâtre de plusieurs incidents en compétitions internationales provoqués par les supporters fanatisés du Nigeria.
D’autres stades portent le nom du quartier où il sont situés : les stades de Tunis, El Menzah et Radès. Le second, construit lors des Jeux méditerranéens de Tunis, a abrité le match d’ouverture et la finale de la dernière édition de la Coupe d’Afrique des nations en 2004. Les stades des deux principales villes du Ghana sont simplement dénommés Accra stadium et Kumasi stadium.

Noms historiques : Algérie, Libye , Guinée, Mali…

Pour ce qui est des stades, l’Algérie est l’un des pays d’Afrique les plus dotés. L’autre caractéristique de ces enceintes sportives est qu’elles portent souvent des noms liés à l’histoire politique du pays. On trouve un chapelet de stades identifiés par des dates comme celui du 5 juillet à Alger (date de l’indépendance en 1962), le 19 juin à Oran (coup d’Etat en 1965 de Boumediene contre Ben Bella), le 1er novembre à Tizi Ouzou (Jour de la Toussaint 1954, date du déclenchement de la guerre de libération). Les deux principaux stades libyens situés à Tripoli et Benghazi portent respectivement les dates du 11 juin et du 28 mars, célébrant le départ des Anglais. A Conakry, le seul stade guinéen où évolue la sélection nationale (le Syli) tire son nom de la date (le 28 septembre) à laquelle le pays est devenu politiquement indépendant de la France lors d’un referendum. Le dernier stade malien construit à Bamako à l’occasion de la CAN 2002 porte la date du 26 mars (26 mars 1991, chute du régime des militaires).

Noms d’hommes politiques : une pratique étendue en Afrique

De nombreux stades africains portent des noms d’hommes politiques. Gamal Abdel Nasser et Haïlé Sélassié, autrefois au Caire et à Addis Abeba, sont redevenus aujourd’hui respectivement stade international et stade national. En Ethiopie, c’est avec la « Révolution rouge » des militaires marxisants dans les années 70 et la destitution de l’Empereur que le nom a disparu. Inauguré en 1972, à la veille de la 8ème édition de la CAN, le stade omnisports de Yaoundé est devenu plus tard le stade Ahmadou Ahidjo. A Dakar, l’ancien stade de l’Amitié inauguré en 1985 a été baptisé du nom du premier président sénégalais Léopold Sedar Senghor en 2001. A Abidjan, le grand stade porte aussi depuis son vivant le nom du premier président de la République, Félix Houphouët-Boigny. Le stade de Libreville porte le nom du président Bongo. L’homme politique auquel a été attribué le plus de noms de stades en Afrique est sans doute Nelson Mandela. Jusque dans les coins les plus reculés de l’Afrique subsaharienne, il n’est pas rare de trouver de petites enceintes de fortune affublées du nom du premier président de l’Afrique du Sud post-apartheid.

Noms venus de France : les stades de la période coloniale

Après la seconde guerre mondiale, à partir de 1947 exactement, une compétition de football qui connut un succès considérable réunissait chaque année des équipes venues des territoires de la Côte d’Ivoire, du Dahomey (actuel Bénin), de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), du Niger, du Sénégal, du Soudan français (actuel Mali) et du Togo. Cette compétition qui a préfiguré les actuelles épreuves continentales de clubs s’appelait la Coupe d’AOF (Afrique occidentale française). Elle se disputait sur des stades mis à la disposition des équipes par l’administration coloniale. En dehors du principal stade de la capitale fédérale à Dakar, appelé le Parc des Sports et où se jouaient les finales, ces stades portaient des noms venus de France. Ainsi, le stade Géo André (Abidjan), Pleven (Cotonou), Frédéric Assomption et Père Bouvier (Bamako) ou Charles de Gaulle (Porto Novo). La quasi-totalité de ces stades ont été débaptisés avec les indépendances, comme par exemple le stade du Père Bouvier de Bamako qui porte actuellement le nom de Mamadou Konaté, un homme politique malien qui a lutté pour l’indépendance.

Les stades de l’amitié sino-africaine

Dans les années 1970 et 1980, la République populaire de Chine a parsemé l’Afrique de stades. C’est ainsi qu’on retrouve ces fameux stades de l’Est à l’Ouest du continent, de Mogadiscio à Dakar, en passant par Rabat, Nouakchott, Banjul, Freetown, Ouagadougou, Cotonou ou Niamey. Ils sont construits selon deux modèles assez proches. Le premier, le plus grand, a une capacité de 60 000 spectateurs et le second de la moitié environ. Seuls les Marocains à Rabat ont apporté une touche artistique au style de construction assez austère des entrepreneurs chinois. Ces stades comportent aussi une piste d’athlétisme. Dans un premier temps, la plupart de ces enceintes sportives, fruits de la coopération sino-africaine, ont pris le nom de stade de l’Amitié avant d’être pour certaines progressivement débaptisées.

Les stades d’Afrique : des enceintes aux multiples fonctions

Les fonctions des stades africains sont multiples. Ils ne servent pas seulement de cadre aux rencontres de football, ils accueillent aussi d’autres disciplines puisque la plupart sont omnisports. En l’absence de grandes salles de spectacle capables d’accueillir un nombreux public, ces stades sont utilisés pour des manifestations populaires comme les meetings politiques, les shows musicaux ou les chants religieux islamiques dans certains pays d’Afrique subsaharienne. Le défunt pape Jean Paul II a célébré de nombreuses messes dans les stades africains. Pour ces temples du football, il existe cependant un problème de taille : la maintenance. En dépit des investissements importants consentis pour les édifier, l’entretien reste le point faible. La pelouse est souvent la première victime de cette absence de maintenance. Ce qui a pour conséquence de fausser le jeu. Gênant, surtout dans les compétitions internationales !

Kouassi Guesdet

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