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17/02/2006
CAN 2006
Une édition médiocre


(MFI) Les lampions se sont éteints, le 10 février au Caire, sur la XXVe édition de la Coupe d’Afrique des nations de football. A l’heure du bilan, on est partagé entre frustration et inquiétude.

L’Egypte consacrée pour la cinquième fois (le nouveau record) et la troisième à domicile, ce n’est pas une surprise. La Côte d’Ivoire finaliste, c’est réconfortant et pour la Côte d’Ivoire absente de la précédente édition et pour la participation africaine à la Coupe du monde. Le Nigeria, décidément abonné à la troisième place après celles de 2002 et de 2004, a démontré sa permanence au plus haut niveau et a apporté la promesse d’un retour prochain au sommet, sans doute pour 2010. Le Sénégal, en dépit d’un parcours chaotique, a repris du poil de la bête. Le Cameroun est demeuré égal à lui-même, ne s’inclinant en quart de finale qu’après une longue série de tirs au but.
Au total, pas de vraie révélation, pas de grosse surprise; mais un sentiment mêlé de frustration, de déception et d’inquiétude. Les Mondialistes, à l’exception de la Côte d’Ivoire et à un moindre degré de la Tunisie, n’ont pas tenu leur rang.

Où étaient les Mondialistes ?

Il n’est naturellement pas question de remettre en cause le mode de qualification pour la Coupe du monde, quand tout le monde, au mois d’octobre dernier, se félicitait de la densité des éliminatoires qui avaient tenu en haleine le continent. On pouvait légitimement se féliciter, à l’époque, de l’avènement de pays inédits aux palmarès jusque-là inconsistants.
En Egypte, hélas, ils n’ont pas fait mieux que lors de leurs précédentes tentatives; l’Angola et le Togo ont été incapables de franchir le cap du premier tour, et ce qu’ils ont montré sur le terrain n’a pas manqué d’être très inquiétant dans la perspective du déplacement en Allemagne. Le Ghana, avec au moins deux absences de marque, celles de Michaël Essien et de Sulley Muntari, a, lui aussi, été écarté dès la phase initiale du tournoi, sans faire la démonstration d’un gros potentiel.
La Tunisie n’a échoué que dans l’épreuve des tirs au but contre les Super Eagles. Depuis deux ans, le groupe de Roger Lemerre s’est stabilisé; mais il n’est pas sûr qu’il ait progressé. Le Mondial lui servira de révélateur. En cas de bonne performance, les « Aigles de Carthage » seront garantis d’un avenir serein; en cas de contre-performance, ils risqueraient de connaître une régression. Maintenir leur identité sera un des enjeux du rendez-vous de juin.
Reste la Côte d’Ivoire. Il est indéniable que cette formation, au gros potentiel, est arrivée avec une étiquette prématurée de favori qu’elle ne devait pas être. Sans aucun doute, le tournoi lui a fait un bien énorme. Tous les joueurs ont progressé. D’abord du point de vue mental. Leur partie contre les « Lions Indomptables » a démontré qu’ils étaient capables de tenir un duel physique et de subir, sans jamais céder, le travail de sape de guerriers très aguerris. Avec un brin de réussite, ils auraient d’ailleurs pu remporter le titre. Ils sont à créditer d’un bon parcours ; mais la Coupe du monde qui leur propose l’Argentine, les Pays-Bas et la Serbie/Monténégro se situera un ton, voire deux tons au-dessus. Pour la première fois, les « Eléphants » ont vécu un bon mois ensemble, répétition parfaite de leur futur déplacement.

Ne tirez pas sur les arbitres!

En définitive, c’est d’abord et essentiellement parce que les Mondialistes ont été largement absents des débats qu’il faut qualifier cette édition de passable. Il y a eu de bons moments, en particulier avec deux équipes, Guinée et RD Congo, qui ont donné des émotions positives aux spectateurs, des phases de jeu palpitantes – trop rares hélas ! – mais aussi des rencontres insipides.
Certains persisteront à incriminer l’arbitrage, comme tous les deux ans. C’est une antienne. Des décisions nous ont paru douteuses, comme toujours. Les penalties en étaient-ils tous ? Et les hors-jeu ? Les arbitres, toujours contestés à la CAN, ne peuvent être constamment frappés d’infamie; c’est toujours l’alibi le plus facile et le plus commode. S’ils ne sont pas bons, alors pourquoi sont-ils sélectionnés ? Et par qui ? Laissons là ce débat, généralement stérile.
Quant à l’idée de faire diriger les rencontres de la CAN par des hommes venus d’autres continents, elle est absurde. Car ceux-là qui seraient meilleurs sont accablés des mêmes accusations dans leurs pays respectifs.

Ahmed Hassan, numéro un

Un mot encore des joueurs dont un grand nombre évolue en Europe. A l’unanimité, la palme est revenue au capitaine égyptien, Ahmed Hassan, qui a éclipsé, par son rayonnement, sa lucidité, ses qualités techniques, sa tenue de balle, l’ensemble de ceux qui ont joué cette CAN. Au départ, on pensait que ce rôle serait celui de Mohamed Barakat, très bon lui aussi, mais Hassan a été l’inspirateur du jeu égyptien.
Samuel Eto’o a donné un nouvel élan à la ligne d’attaque camerounaise. Il y a apporté un peu du football qu’il développe au Barça. Didier Drogba, amoindri par une blessure au genou, n’a pas autant pesé sur l’adversaire qu’on l’attendait. L’équipe-type publiée, pour la première fois par le site de RFI, indique clairement quels sont ceux qui, à nos yeux, se sont distingués à l’occasion des trente-deux rencontres de la CAN. On aurait pu en citer d’autres. Quelques noms viennent spontanément à l’esprit : les Ivoiriens Yaya Touré – qui a gagné ses galons de titulaire – et Jean-Jacques Tizié, le Sénégalais Diomansy Kamara, les Nigérians Yusuf Ayila et le tout jeune John Mikel Obi, le Congolais Matumona Zola. D’autres ont tiré leur révérence, le vétéran Hossam Hassan qui aura inscrit son dernier but de CAN contre la RD Congo, et Augustine Okocha qui, pour cause de blessure, n’a, pour ainsi dire, pas joué.
En définitive, personne ne peut, sur cette édition, contester son titre à l’Egypte, équipe la plus complète, la mieux équilibrée. Mais, comme on le sait depuis quelques années, aucune formation n’est actuellement dépositaire d’un leadership absolu. Celles du haut sont à peu près d’égale valeur. En revanche, celles de la seconde moitié de tableau ont marqué un recul par rapport à celles qui les avaient précédées en 2004. Une des raisons pour lesquelles le bilan général nous est apparu médiocre.

Gérard Dreyfus, envoyé spécial

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