(MFI) Tunis accueille pendant deux semaines, du 17 au 31 juillet 1981, le 4ème championnat d’Afrique féminin. La compétition est âprement disputée. Le Congo-Brazzaville l’emporte de justesse (11-10) face au pays organisateur. Les Congolaises doivent leur succès à leur volonté de vaincre et à leur expérience. C’est leur deuxième victoire d’affilée après celle de 1979 à Brazzaville. L’équipe évolue au plus haut niveau continental depuis cinq ans. Des joueuses comme Solange Koulinka (absente cette fois-ci pour cause de blessure), Angélique Abemane, Victorine Mouélé, Yvonne Makouala et Micheline Okemba ont une grande notoriété sur les terrains d’Afrique. Elles sont les sportives les plus connues de leur pays depuis l’effacement des footballeurs de la scène continentale. Elle sont la fierté de tous leurs compatriotes. Ambassadrices et héroïnes de la « Révolution », les handballeuses congolaises sont toutes recrutées par la fonction publique congolaise.
L’empreinte du Congo-Brazzaville sur le handball est assez étonnante. Il y a près de vingt ans, avant le double succès des féminines, ce sport ne se jouait pas dans le pays. D’ailleurs pour les premiers Jeux africains de 1965 tenus à Brazzaville, le pays n’avait même pas de sélection pour l’épreuve de handball. La discipline a pris de l’essor après les Jeux dans les lycées et les casernes. Les grands clubs de la capitale comme Etoile du Congo, Diables noirs, Patronage et Cheminots ont formé des sections de handball. Dans les quartiers de la capitale aussi, des équipes de handball ont été créées. Le Congo-Brazzaville a joué les premiers rôles au début des années 70. En 1976, les filles ont enlevé le tournoi des Jeux de l’Afrique centrale. La sélection féminine est devenue ainsi le principal vecteur de la promotion du handball dans le pays. Il n’est pas étonnant que le régime politique ait cherché à récupérer le succès du handball. Les matches internationaux disputés à Brazzaville attiraient un public nombreux et enthousiaste. Si bien qu’il a fallu aménager le principal stade de football de la capitale pour abriter les matches de la sélection qui se jouaient devant des foules qui atteignaient parfois près de 30 000 spectateurs. Un fait sans précédent sur le continent.

Kouassi Guesdet