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29/08/2002
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Le sport il y a 20,25 ou 30 ans
1er octobre 1977 : Football / Le Roi Pelé tire sa révérence
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Le 1er octobre 1977, le Brésilien Pelé fait ses adieux au football au Giant Stadium de New York, lors d’un match entre Santos et le Cosmos de New York. C’est la fin d’une carrière qui a commencé vingt ans plus tôt. C’est à l’âge de 16 ans, en 1956, que le jeune Edson Arantes Do Nascimento se révèle sur la pelada (terrain vague), d’où il tire son nom de Pelé. Le gamin est un virtuose du dribble qui exécute les actions les plus invraisemblables avec un ballon. Il est encouragé par son père Joao Ramos, joueur professionnel de niveau modeste. Le Football Club de Santos va l’engager au début de la saison 1957. Quelques mois plus tard, à la fin du championnat, il est le meilleur buteur de la compétition. Sa renommée commence à faire le tour du monde. Après cette entrée tonitruante dans le club aux couleurs noir et blanc, le saint des saints, la célèbre sélection auriverde (or et vert, les couleurs du Brésil) l’accueille. Il est appelé en sélection le 7 juillet 1957 à 16 ans et demi.
Pays reconnu en matière de football, le Brésil n’a cependant pas encore gagné le trophée de la Coupe du monde. En 1950, il a perdu la finale face à l’Uruguay à domicile. C’est à la fois un deuil national et une suprême humiliation. Pelé n’a que dix ans alors. Il voit le jour le 23 octobre 1940 à Três Corações (Trois Cœurs), une petite ville de l’Etat de Minas Gerais. Un journaliste de son pays a écrit « que celui qui allait mettre tant de cœur à faire battre les cœurs du monde entier, soit né à Trois Cœurs est pour beaucoup de Brésiliens un signe indiscutable ». Le jeune Noir va laver l’affront et restaurer l’honneur de tout un peuple. A dix sept ans et demi, Pelé ravit la vedette aux valeurs consacrées comme Garrincha, Didi et Gilmar. « Dieu est noir » pour le Brésil, pays où la première religion est le football. En 1958, en Suède, Pelé est le chef de file de l’équipe sud-américaine qui vient dominer pour la première fois les sélections européennes sur leur continent. Il est l’auteur de six buts au cours de cette compétition, dont trois en demi-finale contre la France des Kopa et Fontaine, sortie sur la marque de 5 buts à 2.
Une formation constellée de stars
Quatre ans plus tard, le même scénario se reproduit au Chili où Pelé, même s’il ne va pas jusqu’au bout en raison d’une blessure, montre la voie et permet au Brésil de remporter la Coupe du monde pour la deuxième fois d’affilée. En 1966, en Angleterre, dans cette Coupe du monde qui est la référence pour le Brésil, c’est le coup d’arrêt pour les auriverde dès le premier tour après le jeu de massacre auquel se livrent les Portugais contre Pelé. Mais en 1970 au Mexique, Pelé, qui a trente ans, conduit pour la troisième fois le Brésil à son plus beau sacre mondial dans une formation constellée de stars comme Tostao, Carlos Alberto, Rivelino ou Jairzinho.
En octobre 1974, même s’il est encore meilleur buteur du championnat de Sao Paulo, à l’âge de 34 ans, Pelé décide de mettre fin à sa carrière.
Mais en 1975, le président du club du Cosmos de New York le persuade, avec un contrat de 2,8 millions de dollars, de venir lancer le football professionnel dans la première puissance économique du monde.
Son palmarès avec la sélection du Brésil est impressionnant. En 108 matches, il a marqué la bagatelle de 90 buts et il est le seul joueur à avoir gagné trois fois le trophée de la Coupe du monde. Pelé, désigné dans plusieurs pays du monde comme le champion du XXe siècle, a joué 1 363 matches et inscrit au total 1 281 buts. Après son départ, certains spécialistes ont déclaré, comme à regret : « Le football ne sera plus tout à fait le même ».
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Kouassi Guesdet
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