Afrique-France : six joueurs originaires de l’Afrique noire en même temps en équipe de France contre Chypre !
Avec six joueurs (Marcel Desailly, Claude Makélélé, Patrick Vieira, Olivier Kapo, Djibril Cissé et Sydney Govou), il n’y avait jamais autant de joueurs originaires de l’Afrique noire en équipe de France que lors de son match des éliminatoires de l’Euro 2004 contre Chypre à Nicosie, début septembre.
Les fils du Ghana (Desailly), de la RD Congo (Makélélé), du Sénégal (Vieira), de Côte d’Ivoire (Cissé et Kapo) et du Bénin (Govou) ont été appelés en même temps par le nouvel entraîneur des Bleus. Si la carrière de Desailly (34 ans/ 99 sélections) tire vers sa fin, les Cissé, Kapo et Govou, tout juste sortis des juniors il y a deux ans, constituent l’avenir de l’équipe de France s’ils confirment leurs excellentes qualités. Kapo (22 ans), le dernier venu en équipe de France (premier match contre Chypre), est issu comme son « frère » Cissé d’une famille qui a produit de bons footballeurs dans leur pays d’origine, la Côte d’Ivoire.
Afrique : la CAF excommunie les supporters de Blatter
Les dirigeants de la Confédération africaine de football ont la rancune tenace, ils ont exclu de leurs instances les anciens footballeurs Roger Milla, Abedi Pelé et Basile Boli. On leur reproche d’avoir soutenu Blatter contre le Président de la CAF, Issa Hayatou, candidat à la présidence de la FIFA en mai dernier à Séoul. Milla, Pelé et Boli faisaient partie de la commission des joueurs, une instance mise sur pied ces dernières années par la Confédération.
Il est vrai que Pelé et Boli avaient manifesté de manière voyante leur soutien au Président de la FIFA en l’accompagnant dans ses voyages en Afrique. Pourtant, le président de la CAF déclarait alors que ces anciens footballeurs qui ne votaient pas n’étaient pas décisifs au moment du décompte des voix. D’autres anciens footballeurs, le Camerounais Joseph Antoine Bell et le Libérien George Weah, avaient été eux aussi présents dans le duel Blatter-Hayatou aux côtés du Président sortant et réélu de la FIFA.
Cameroun : guerre ouverte contre la fraude sur l’âge des joueurs
Les dirigeants du football camerounais ont décidé de lutter contre la fraude sur l’âge des joueurs, une pratique répandue dans beaucoup de pays de l’Afrique subsaharienne et encouragée par des parents, des dirigeants et parfois même par des entraîneurs. Près de dix joueurs de la sélection des moins de 20 ans ont été récemment bannis par le ministre des Sports du Cameroun qui entend préserver l’image de son pays et éradiquer cette pratique frauduleuse. Nombreux sont les joueurs qui déclarent un âge qui n’a aucun rapport avec la réalité dans les compétitions locales africaines. Avec la complicité des personnels de l’état civil contre espèces sonnantes et trébuchantes, se procurer un faux bulletin de naissance en réduisant son âge réel est un jeu d’enfant dans quelques pays d’Afrique.
Côte d’Ivoire : les bons points pour l’organisation de la CAN 2006
Le comité ivoirien de pilotage de la candidature de la CAN 2006 s’est bien préparé pour décrocher l’organisation. Les Ivoiriens font le lobbying nécessaire pour l’attribution de l’épreuve. Soutenus dans leur campagne par les plus hautes autorités du pays, ce comité dirigé par le président de l’ASEC d’Abidjan, Me Roger Ouegnin, a rendu visite au président de la CAF, Issa Hayatou à Yaoundé.
La seule candidature qui pouvait rivaliser avec la Côte d’Ivoire aux yeux de certains observateurs était celle du Sénégal. Elle n’a pas été confirmée, la fédération et le ministère se rejetant la responsabilité de ce manque de suivi. Les autres candidats ont moins de chances de passer, ils sont tous de la même zone géographique que la Tunisie qui abrite l’édition de 2004. Ensuite l’Algérie, l’Egypte et la Libye ont déjà organisé la compétition. Les Ivoiriens qui ont déjà choisi les villes qui vont abriter le tournoi auront surtout à construire des stades de compétition, ce qui manque actuellement dans leur pays. Selon certaines sources, ils ont affirmé qu’ils avaient les moyens de faire aussi bien que les Maliens lors de la CAN 2002.
Sénégal : des sachets d’eau balancés sur Elhadj Diouf
Venue selon ses dires à Dakar pour voir un parent malade alors que ses camarades étaient en route pour le Lesotho pour disputer un match de qualification de la Coupe d’Afrique des nations, la vedette sénégalaise Elhadj Diouf a été accueillie avec des jets de sachets d’eau par des fans mécontents de son attitude dans le plus grand marché dakarois. Le marché Sandaga, au cœur de Dakar, est le pouls du Sénégal. C’est là que l’on prend la température du pays. Les vedettes du sport, en particulier celles du football et de la lutte traditionnelle, comptent beaucoup de fans et d’admirateurs. Ils n’hésitent pas à y faire un tour pour tester leur popularité. La vedette des Lions regrettera le tour qu’il y a fait.
Pour la vedette sénégalaise, très proche de l’ancien entraîneur français du Sénégal Bruno Metsu, les autorités sénégalaises doivent accéder à la demande de ce dernier qui envisageait de reprendre son rôle de sélectionneur du Sénégal après un contrat de dix mois dans un club des Emirats arabes unis. Le nouveau joueur de Liverpool avait menacé de boycotter l’équipe, au cas où Bruno Metsu ne serait pas suivi dans sa demande.
Kouassi Guesdet
« Sénégal-France : une affaire d’Etat »
(MFI) Eric Maitrot et Karim Nedjani, deux journalistes français, viennent de publier un ouvrage sur l’équipe de France de football sous le titre : 1993-2002, de la gloire à la désillusion, l’histoire secrète des Bleus (Flammarion, Paris).
Pour les auteurs, qui consacrent un long chapitre au match d‘ouverture intitulé « Autour de Sénégal-France : une affaire d’Etat », la défaite des Français a eu des « conséquences politiques, sportives et économiques ».
Ils rapportent quelques passages révélateurs de l’ambiance qui a régné après le match perdu par les Français (0-1). Ainsi, lorsque Barthez trouve un journaliste attablé en train d’écrire un article intitulé : « Les raisons d’un bide », le gardien français lâche : « Je vais te dire, moi, je t’en écris dix pages sur ce thème ».
Les auteurs du livre se font aussi l’écho des propos tenus par l’entraîneur du Sénégal qui s’exclame dans les vestiaires après la victoire de son équipe : « Il y a eu un tremblement de terre à Séoul ». Ils évoquent « l’agacement » de Jacques Chirac, le président français qui est « déçu, énervé et brassé » par la performance des champions du monde.
Le président de la fédération française de football Claude Simonet trouve que « c’est un accident de parcours. Le Sénégal nous a rappelés à l’ordre ».
L’entraîneur de l’équipe de France Roger Lemerre, lui, est surpris par la qualité de l’organisation et de la préparation des Sénégalais et reconnaît : « Athlétiquement, on a souffert de la comparaison, au milieu et derrière, les joueurs ont traité d’égal à égal individuellement ».
Au plan économique, si dix millions de téléspectateurs ont regardé le match, la défaite de l’équipe de France contre le Sénégal ne fait pas les affaires de la première chaîne française de télévision (TF1) qui avait misé gros sur la compétition et qui a vu son titre s’effondrer à la Bourse.
K. G.
|