accueilradio  actualités  musique  langue française  presse  pro
radio
Liste des rubriques
MFI HEBDO: Sport Liste des articles

04/02/2003
Chronique Football

(MFI) Football de pays en crise : quand le canon tonne, le ballon s’arrête de rouler… Le sport en général et le football en particulier cessent aussi de fonctionner quand il y a conflit dans un pays. Dans la plupart des pays africains en proie à des conflits armés, toute activité liée au football a cessé entièrement ou partiellement. Voici quelques cas de pays africains où les conflits armés ont affecté ces dernières années le déroulement des compétitions.

Algérie : les islamistes se montrent à la CAN 90

(MFI) Les envoyés spéciaux attentifs qui ont couvert la CAN 90 avaient remarqué avec une certaine surprise la présence de spectateurs un peu particuliers à l’occasion des matches de la sélection nationale d’Algérie. Les slogans entonnés dans le stade du 5 juillet préfiguraient déjà les événements politiques des années 90 qui vont avoir leurs conséquences sur le football. La situation socio-politique du pays va agir sur le football sous diverses formes. On note par exemple quelques réticences quand il s’agit d’aller jouer en Algérie pour certains pays. Ensuite, les chances algériennes d’accueillir des compétitions se réduisent lorsque est brandi le prétexte de la sécurité. D’ailleurs, le fait que l’Algérie soit le seul pays du Nord de l’Afrique à ne pas présenter de candidature pour le Mondial 2010 est révélateur à cet effet. Car à l’exception de l’argument sécuritaire, elle a autant d’arguments que les autres pays africains candidats. La situation du pays a agi indirectement sur le niveau du football qui n’est plus en mesure depuis sa victoire en CAN de rivaliser avec les meilleurs du continent.

Burundi : des progrès entravés par le conflit

(MFI) Considéré comme le « Kenya » de l’athlétisme en Afrique francophone, le Burundi a aussi montré de réelles dispositions en football. En 1992, la surprenante équipe du Vital’o parvenait en finale de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupe. Bien que défait par le club abidjanais Africa, le club de Bujumbura illustrait la montée en puissance du football africain. Trois ans plus tard, lors du championnat d’Afrique juniors au Nigeria, le Burundi se hissait en finale. Mais depuis plus rien, le conflit à l’intérieur des frontières a porté un coup de frein à l’ensemble des activités dont le football. Aujourd’hui, la direction du football burundais est confrontée à des problèmes de gestion, la fédération est à la fois contestée par certains clubs et les pouvoirs publics. A l’origine de ces querelles, l’argent versé à la fédération nationale par la FIFA (1 million de dollars en quatre ans). Ceux qui contestent la fédération se demandent où est passée cette manne…

Congo Brazzaville : trois guerres civiles ont « tué » le football

(MFI) Les trois conflits des années 90 ont eu une influence dans la vie du football congolais, l’un des meilleurs en Afrique dans les années 70-80 avec la sélection nationale, les Diables rouges, lauréate de la CAN en 1972 et le club du CARA de Brazzaville, vainqueur de la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1974.
Présent à la CAN 1992 à Dakar, le Congo ne réapparaîtra à ce niveau que lors de l’édition 2000 de Nigeria/Ghana. Son niveau de jeu avait beaucoup baissé, les M’Pelé, Moukila, Ndomba et autres n’avaient pas été remplacés. Conséquences des guerres : le principal stade du pays, le Stade de la Révolution construit par les Chinois tombe en ruines, des footballeurs ont perdu la vie dans les conflits, seuls les plus chanceux avaient émigré vers des cieux plus cléments. Le retard pris avec les guerres a été très important. Et aujourd’hui à l’heure de la reconstruction, le sport ne fait pas partie des « sur-priorités ».

Liberia : L’ambassadeur Weah prend ses distances avec les vainqueurs de la guerre civile

(MFI) Dans son pays déchiré par la guerre civile à la fin des années 90, George Weah estimait à l’instar du prélat catholique de Monrovia que « le football est l’un des moyens les plus importants pour faire accepter et connaître le Liberia dans le monde entier ». Sur les terrains du monde entier, Weah était une sorte d’ambassadeur itinérant qui donnait une image éloignée de la guerre civile qui y faisait rage. Officiellement, il était le vice-président de la Fédération chargé des affaires internationales. Il jouait aussi pour le compte de la Lone Star (appellation de l’équipe nationale) dont il était le capitaine mais surtout le « grand frère » de ses jeunes co-équipiers et l’intendant qui payait sur sa cassette personnelle les frais de voyage et de regroupement. C’est à lui qu’on doit en grande partie (et aux expatriés) les deux qualifications du Liberia en CAN (1996 et 2002). Après une lune de miel avec le régime du président Charles Taylor, Weah s’en est éloigné depuis un an. Il a juré de ne plus mettre les pieds dans son pays tant qu’il sera dirigé par le pouvoir actuel qui, d’après l’ancienne star du Milan AC, l’aurait intimidé et menacé.

Somalie : la guerre civile est partie du stade de Mogadiscio

(MFI) Le 6 juillet 1990, le président Siad Barre est conspué lors d’un match de football à Mogadiscio, ses soldats apeurés tirent sur la foule. On relève une soixantaine de morts. C’était le coup d’envoi de la guerre civile dans un pays où le football était assez populaire. Les clubs somaliens participaient sans prétention aux compétitions des clubs africains. Dans le cadre de la coopération, la République populaire de Chine avait édifié dans la capitale somalienne comme dans maints pays du continent qui le lui avaient demandé un grand stade de football de 60 000 places. Depuis la guerre civile, on ne connaît du football somalien que le président de sa fantomatique fédération, Farah Addoh, installé au Caire. Ancien arbitre international de football, Addoh est devenu vice-président de la Confédération africaine de football mais surtout homme fort de la commission des arbitres. A ce titre, il désigne les hommes chargés de diriger les rencontres de football. Un pouvoir exorbitant qui lui vaut une cour assidue.

Kouassi Guesdet

retour

Qui sommes nous ?

Nos engagements

Les Filiales

RMC Moyen Orient

Radio Paris-Lisbonne

Delta RFI

RFI Sofia