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13/02/2003
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Le sport il y 20, 25 ou 30 ans
Avril 1983 : Basket : Les Zaïroises détrônent les Sénégalaises et sont championnes d’Afrique pour la première fois
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Le 3 avril 1983 à Luanda est donné le coup d’envoi du 9ème championnat d’Afrique de basket féminin. Deux ans après le précédent à Dakar qui avait enregistré la montée en puissance des féminines du Zaïre et d’Angola. Ces dernières avaient terminé respectivement deuxième et troisième au classement. Les Sénégalaises avaient souffert avant de s’imposer pour la quatrième fois dans la compétition continentale.
Dans la capitale angolaise, où on espérait battre le record de participants, il n’en a rien été. Parmi la dizaine d’équipes annoncées, seules cinq effectuent le déplacement. Il s’agit du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mozambique, du Sénégal et du Zaïre. Le Ghana, la Guinée et le Mali, bien qu’engagés, ne sont pas là.
Le tournoi qui devait regrouper une dizaine d’équipes réparties en deux poules se trouve donc ramené à un groupe unique avec six équipes. Le public est venu en masse à la « Citadela » des sports de Luanda : près de 14 000 spectateurs, une première dans l’histoire du basket féminin africain pour le match inaugural. Le match d’ouverture entre le pays organisateur et les Sénégalaises n’est pourtant qu’une formalité pour les championnes d’Afrique, les Lionnes qui s’imposent largement par 86 à 38. Le public local est déçu par son équipe, il n’empêche qu’il est fidèle àt la compétition (une moyenne de 11 000 spectateurs par match est enregistrée).
Le 8 avril se joue le match qui va décider de l’issue du tournoi entre les Sénégalaises et les Zaïroises, finalistes en 1981 à Dakar. Les Zaïroises ont pour l’essentiel conservé l’ossature de leur équipe conduite par l’entraîneur Ngoie Wa Ngoie’s. Quant aux Sénégalaises, elles sont toujours dirigées par leur emblématique entraîneur Bonaventure Carvalho, aux commandes depuis une vingtaine d’années. Celui-ci a déplacé une équipe qui comprend de nouvelles joueuses.
Le duel tourne finalement à l’avantage des Zaïroises qui s’imposent sur le fil par une différence de deux paniers (72-68). Les vedettes de l’équipe d’Afrique centrale, les Longanza Kamimbaya alias « Petit Poisson », Komichelo Kayumba, Nguya Narwété et Lingenga Liyoko récoltent les fruits d’une meilleure préparation. Le Président Mobutu en personne est intervenu à plusieurs reprises pour mettre à la disposition de l’équipe nationale les moyens de travail réclamés par son encadrement. A Luanda, les Zaïroises ont mené aussi une bataille psychologique qui a eu raison des Sénégalaises assez mal préparées pour évoluer dans un tel contexte.
Fait anecdotique mais révélateur de l’ascendant psychologique des Zaïroises : le jour du match, les deux équipes partagent le même bus pour aller au stade. L’entraîneur Ngoie Wa Ngoie’s demande à ses joueuses de s’asseoir sur les banquettes où sont déjà installées les Sénégalaises. Ce qui est de nature à troubler ces dernières qui, si elles débutent mieux le match, sont vite débordées par les Zaïroises qui ont une avance de sept points à la pause (37-30). Longanza (meilleure réalisatrice du tournoi avec 130 points) et ses co-équipières vont creuser encore l’écart à 13 points (51-38) à la 30ème minute de la rencontre.
La défaite du Sénégal a plus d’impact que la victoire du Zaïre pour certains observateurs qui mettent en avant le fait que les Lionnes avaient gagné toutes les compétitions mises en jeu dans le continent depuis leur première succès en Championnat d’Afrique en 1974 en Tunisie.
Le succès zaïrois a tout de même un éclat particulier car pour sa deuxième participation, l’équipe d’Afrique centrale remporte le trophée continental.
L’échec le plus retentissant est celui de l’Angola, classé 6ème, soit dernière après le Cameroun (3ème), le Mozambique (4ème) et la Côte d’Ivoire (5ème).
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Kouassi Guesdet
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