Côte d’Ivoire : un championnat national avec des « clubs déplacés »
La crise politique ivoirienne a des conséquences sur le football national. Les équipes de l’élite ne sont pas certaines de recevoir comme d’habitude une subvention de la fédération . Mais le fait le plus notable du championnat qui a démarré en février est la la présence de clubs dits « déplacés ». Ce sont des équipes du Nord du pays occupé par la rébellion. Il s’agit du Sabé Sports de Bouna et du club omnisports de Korhogo. La principale ville occupée, Bouaké, n’a pas d’équipe parmi l’élite. Ces deux équipes vont jouer en zone sud. A noter que huit des seize équipes de l’élite ivoirienne sont d’Abidjan, la capitale économique.
Côte d’Ivoire : Retour au pays natal de Joël Tiehi
A 38 ans, Joël Tiehi vient de mettre fin à sa carrière professionnelle qui a duré plus d’une dizaine d’années. Elle l’a conduit à porter les couleurs des clubs français du Havre, Lens, Martigues et Toulouse. Ces deux dernières saisons, il avait émigré vers les Emirats arabes. Tiehi qui pourrait faire quelques « piges » pour l’Africa Sports d’Abidjan a aussi d’autres projets, notamment dans le domaine de la musique. Il possède un studio d’enregistrement à Abidjan. Il ne lui déplairait pas de faire comme d’autres footballeurs, c’est à dire de s’engager dans la chanson. Mais pour l’instant, il est présent auprès de son ami Blé Goudé, le leader de l’Alliance des Jeunes Patriotes qui soutient le président Laurent Gbabo et qui organise les rassemblements de foule dans Abidjan. Dans une récente interview recueillie par un journal abidjanais, l’ancien goléador a demande à la rébellion de déposer les armes.
Nigeria : Rashidi Yekini aussi ….
Le meilleur buteur de l’histoire de la sélection nationale du Nigeria (39 buts), Rashidi Yekini est lui aussi de retour dans son pays après une longue carrière professionnelle qui l’a mené dans plusieurs clubs européens et africains. Après une halte l’an dernier à l’Africa Sports d’Abidjan, Yekini (39 ans) vient de signer une licence en faveur du club Julius Berger de Lagos. Il aura ainsi l’occasion de disputer la Ligue des champions 2003. La sélection du Nigeria n’a pas retrouvé un attaquant aussi efficace que Yekini depuis que ce dernier a quitté les Super Eagles après la Coupe du monde 1998 en France. Yekini a évolué pendant une quinzaine d’années en sélection.
Gambie : Une dizaine d’expatriés pour contrer le Sénégal
Le football gambien qui n’a jamais participé à une phase finale de la Coupe d’Afrique des nations rêve de prendre part à l’édition de Tunisie 2004. Il lui faudra pour cela battre le Sénégal, la meilleure équipe africaine des deux dernières années. En effet, après avoir largement submergé la troisième équipe de la poule, le Lesotho (6-0), la Gambie accueille le Sénégal, fin mars prochain à Banjul. Pour ce duel fratricide entre ces deux pays, les Gambien misent sur une armada de joueurs professionnels évoluant aux Pays Bas, en Belgique, en Autriche et en Allemagne.
Même s’ils sont moins connus que les professionnels sénégalais, les Jatto Ceesay (Willem 2/Pays Bas ), Edrissa Sonko (Roda FC/Pays Bas ), Seyfo Soli (Genk/Belgique ), Arthur Gomez (Royal d’Anvers/Belgique ), Momar Njie (SV Horn /Autriche), Abou Njie (Berlin FC/Allemagne) et Kemo Ceesay (Tossneck/Allemagne) constituent des éléments de grande valeur susceptibles d’inquiéter les Lions.
Sénégal : la sélection nationale fait recette auprès des fils d’immigrés en France
Depuis sa brillante participation en Coupe du monde, la sélection nationale du Sénégal fait recette auprès des fils d’immigrés qui vivent en France. Beaucoup de footballeurs évoluant en France ont fait parfois spontanément acte de candidature auprès de la fédération sénégalaise. Deux joueurs ont intégré la sélection récemment : Djibril Diawara du Havre Athletic Club et Diomansi Kamara, sociétaire de Modène, un club italien. Né de parents sénégalais, Diawara qui est défenseur a été aligné pour la première fois, contre l’Afrique du Sud en novembre dernier. Quant à Kamara, un attaquant, dont la mère est française et le père sénégalais, il a joué son premier match au stade de Charléty, à Paris, contre le Maroc, en février 2003. Il est loin le temps où les jeunes d’origine sénégalaise vivant en France snobaient l’équipe nationale. Parmi les cas célèbres de joueurs ayant refusé de répondre à une convocation de la sélection du Sénégal, figurent l’ex-Stéphanois Etienne Mendy ou l’actuel Marseillais Lamine Sakho. Il est vrai que le football sénégalais n’avait pas sa cote actuelle et ces joueurs rêvaient de la grande équipe de France.
Côte d’Ivoire : Guillou-Ouegnin , un autre combat vingt ans après
C’est le divorce entre l’entraîneur de football français Jean Marc Guillou et le président du club ivoirien de l’ASEC d’Abidjan, Me Roger Ouegnin. Ils ne s’entendent plus au sujet du centre de jeunes footballeurs dénommée l’Académie qu’ils avaient créé et qui a produit, selon de nombreux spécialistes, des éléments surdoués. Les problèmes sont survenus entre les deux hommes quand il a fallu vraisemblablement se partager les produits du placement des petits footballeurs dans les clubs professionnels européens. Déjà, le Français avait quitté la Côte d’Ivoire où il s’ était installé pour le club belge de Beveren qui avait accueilli quelques uns des « académiciens ». Les tribunaux ivoiriens ont lourdement condamné le Français (5 ans d’emprisonnement) dans ce différend pour lequel la décision de la FIFA devrait finalement prévaloir puisqu’il s’agit avant tout de football. Il y a une vingtaine d’années, les deux hommes s’étaient opposés assez durement sur un autre dossier : le transfert de la vedette du football ivoirien de l’époque, Youssouf Fofana, de l’ASEC à l’AS Cannes dont l’entraîneur était Jean Marc Guillou. Me Ouegnin, avocat, défendait alors les intérêts de l’ASEC qui s’estimait lésée dans cette affaire. Par la suite, les deux hommes sont devenus des amis au point de monter ensemble le centre de jeunes footballeurs. Guillou, un partisan pur et dur du football offensif qui vivait ces dernières années en Côte d’Ivoire, même s’il n’a jamais eu à s’occuper réellement de l’équipe-fanion de l’ASEC, était devenu un conseiller influent de Me Ouegnin. Le Français a eu récemment des propos durs pour son ex-ami dans la presse abidjanaise : « En matière de sport, c’est un nain, il n’a aucune éthique ».
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