Spécial Confédération africaine d’athlétisme (CAA) : la succession de Lamine Diack est ouverte
La Confédération africaine d’athlétisme (CAA) élira lors de sa réunion du Caire programmée du 13 au 15 avril prochain, le deuxième président de son histoire. Créée en janvier 1973, en marge des Jeux africains de Lagos, la CAA a toujours été dirigée par le Sénégalais Lamine Diack. Elu président de la Fédération internationale des associations d’athlétisme (IAAF) en 1999 suite au décès du titulaire l’Italien Primo Nebiolo, Diack quitte définitivement la CAA. Cinq candidats sont en lice pour sa succession. Il s’agit de Abdul Karim Amu (Nigeria), Ahmed Malboum Kalkaba (Cameroun), Isiah Kiplagat (Kenya), Théophile Montcho (Bénin) et Sam A. Nelson (Ghana).
Abdul Karim Amu (Nigeria) : des chances très réduites
Cet ancien président de la fédération d’athlétisme du Nigeria est un compagnon de route de Diack. Septuagénaire, « El Hadj » (il a fait le pèlerinage de la Mecque) comme certains l’appellent est l’inamovible premier vice-président de la Confédération. Ancien membre de commission à la fédération internationale, il ne reste à M. Amu que ses fonctions à la Confédération. S’est-il porté candidat pour rester à son poste actuel ? En tout cas, les spécialistes lui accordent peu de chances pour la présidence.
Ahmed Malboum Kalkaba (Cameroun) : le favori
Ancien président de la fédération camerounaise d’athlétisme, Ahmed Malboum Kalkaba est le président du comité olympique camerounais. Il a réussi son examen de passage au sein de la Confédération après avoir organisé avec succès en 1996 les championnats d’Afrique d’athlétisme. Une première en Afrique centrale car jusque-là les championnats d’Afrique étaient organisés dans le Nord ou l’Ouest de l’Afrique. Deuxième vice-président de la Confédération, le Camerounais est aussi président de la région Centre c’est à dire celle qui regroupe tous les pays de l’Afrique centrale. Pour nombre de connaisseurs, Ahmed Malboum Kalkaba fait figure de favori. Colonel de l’armée camerounaise, il est soutenu dans sa candidature par les plus hautes autorités de son pays. Ce quinquagénaire qui porte des scarifications traditionnelles au visage a un avantage sur les autres candidats, il est le seul à s’exprimer en français et en anglais.
Isiah Kiplagat (Kenya) : l’outsider
Ce Kenyan de 58 ans est l’un des quatre représentants de la Confédération africaine d”athlétisme au sein de la Fédération internationale où il est entré il y a quatre ans environ. Il siège dans la commission marketing de l’IAAF. Atout : il dirige l’athlétisme le plus performant dans le continent – il est président de la fédération nationale du Kenya – mais il n’est pas très connu au sein des autres fédérations. Son compatriote et athlète de légende Kipchoge Keino aurait fait sans doute un candidat plus crédible que ce professeur de sports de formation. Kiplagat pourrait cependant être le candidat des Anglophones si ceux-ci décidaient d’aller aux élections en groupe linguistique.
Théophile Montcho (Bénin) : le francophone
Le président de la fédération béninoise d’athlétisme aura du mal à triompher dans cette compétition. Son handicap est d’être issu d’un pays qui ne compte pas encore dans la première discipline olympique en Afrique. L’homme est cependant très actif au sein de la Confédération africaine d’athlétisme où il est considéré comme l’un des proches de l’actuel président Diack. Cet ancien député est présenté par certains comme le candidat des francophones mais ce serait une grosse surprise si on le retrouvait à la tête de la Confédération à la mi-avril 2003.
Sam A. Nelson (Ghana) : le candidat sans illusion
Ancien dirigeant de l’athlétisme du Ghana, le très effacé quatrième vice-président de la Confédération n’a en réalité aucune chance d’accéder aux plus hautes charges de la CAA. D’aucuns disent d’ailleurs que cet ancien ministre ne doit son poste qu’au souci du président de la Confédération d’attribuer quelques responsabilités aux pays qui comptent le plus en athlétisme. La situation a même changé pour son pays qui n’est plus aux premières loges africaines. Ensuite, ce septuagénaire ne représente plus l’avenir pour la confédération qui a besoin d’un sérieux lifting.
Kouassi Guesdet
Jeux olympiques 2012 : ça se bouscule au portillon
Extrêmement déçu par le camouflet essuyé lors de la désignation de la ville organisatrice des JO 2008 (Paris termina seulement troisième malgré un dossier technique considéré comme le meilleur), la capitale française attend le bon moment pour déclarer une nouvelle candidature. Elle devra le faire avant le 15 juillet, date limite d’inscription. La concurrence risque d’être acharnée. En Allemagne, cinq villes se disputent la représentation allemande (Düsseldorf, Francfort, Hambourg, Leipzig, Stuttgart). Eliminé au premier tour pour 2008, La Havane veut tenter de nouveau sa chance. A Londres, il reste à convaincre le premier Tony Blair de la viabilité économique d’un projet lourd. Moscou devrait annoncer prochainement sa candidature. Rio de Janeiro et Sao Paulo vont se battre pour obtenir l’investiture de leur comité olympique. Toronto retente sa chance, après son échec pour 2008. Enfin, New York, sorti vainqueur des « primaires » américaines a déjà annoncé qu’elle entrait dans la danse, dont le vainqueur sera désigné en juillet 2005. Ces deux dernières villes risquent d’être les grands adversaires de Paris. Surtout la seconde qui annonce des moyens « sans limite » et dont le comité de candidature va, bien sûr, jouer sur l’émotion créée par l’attentat du 11 septembre 2001. Malgré de sérieux problèmes budgétaires, la municipalité a déjà entériné des investissements de 6 milliards de dollars en termes d’infrastructures et un budget de fonctionnement de 3,5 milliards. Plus qu’ailleurs, l’enjeu apparaît bien au delà. Rudolf Giuliani, l’ancien maire, pèse tout ce qu’il peut. Michael Bloomberg, son successeur, multiplie les coupes dans son budget mais se jette déjà dans la bataille. « Les difficultés actuelles ne concernent que le court terme. L’impact des Jeux correspond à une année pleine de travail pour 100 000 personnes ». Quant au président du comité de candidature, Dan Doctoroff, il entend se présenter aux municipales 2005, l’année de la désignation de l’hôte des JO 2012… Le budget 2002 de la ville accuse pourtant un déficit d’1 milliard de dollars.
– M. R.
Boxe : Roy Jones entre dans l’histoire
A 34 ans, Jones est devenu le deuxième mi-lourds de l’histoire à réussir une montée victorieuse dans la catégorie-reine après son compatriote Michael Spinks en 1985 aux dépens de Larry Holmes. Mieux encore, il est le deuxième poids moyens, catégorie au sein de laquelle il a débuté en professionnel, à conquérir une ceinture chez les lourds après Bob Fitzsimmons… en 1897. « Je suis venu des moyens au titre mondial des lourds. Seul Ali pouvait choquer le monde comme je l’ai fait », lançait Jones après sa 48e victoire (pour 1 défaite). Depuis quelques années déjà, beaucoup le considéraient déjà comme le meilleur boxeur toutes catégories confondues. Cette fois, sa prestation a valu à Jones les compliments du Britannique Lennox Lewis, le roi des lourds même s’il ne possède plus que la ceinture WBC : « Ce que Roy a accompli ce soir fait partie de l’histoire ». Rendant quinze kilos à son adversaire, le Floridien a montré sa science du combat. Avant sa victoire, Mike Tyson déclarait : « Roy Jones est probablement le meilleur boxeur actuel mais une grand mère rentrant dans un supermarché avec son petit fils ne le reconnaîtrait pas. En revanche, si elle me voyait elle crierait :“Eloignez les enfants, c’est Mike Tyson !” ». Désormais, de grands combats devraient lui être proposés. Et son statut devrait vite évoluer.
– M. R.
Dopage : les instances tentent de s’unir
Il est parfois difficile de voir clair dans la lutte antidopage. Lois différentes selon les pays, sanctions différentes selon les sports… Créée en 1999, l’Agence Mondiale Antidopage avait pour mission de créer un code fixant une liste commune des substances interdites, des normes en matière de contrôle et des sanctions. Logiquement tout devrait être réglé pour les Jeux de 2004. Rien n’est simple. Les fédérations ne montrent pas toutes le même enthousiasme. Un exemple : quand le cyclisme se prête aux contrôles sanguins, le football s’y refuse. Les Etats eux mêmes n’ont pas le même niveau d’engagement politique : si la France a payé sa contribution (504 978 euros) au budget de l’AMA pour 2002, ce n’est le cas ni des Etats-Unis (800 000), ni de l’Italie (504 978). En matière de contrôle même, le code de l’AMA ne va même pas jusqu’au bout de son objectif de « coordination » pour « éviter des doublons entre les diverses organisations antidopage ». Il préconise qu’« une organisation unique, et elle seule, [soit] responsable d’initier et de réaliser des contrôles lors d’une manifestation donnée ». Au sujet des contrôles inopinés, il ne tranche pas plus entre l’AMA, le CIO, les fédérations internationales et nationales ou les organisations antidopage nationales. « Il n’y a pas d’harmonisation, juge Hein Verbruggen, président de l’Union cycliste internationale (UCI). Pour éviter de revivre sur le Tour de France des situations où les coureurs sont contrôlés par le ministère des sports, l’UCI et l’AMA, il faut une seule instance avec une seule procédure pour tous les athlètes dans tous les pays. ». Le 5 mars dernier, un pas vers l’harmonisation a été effectué lors de la conférence de Copenhague. Soixante-dix pays ont approuvé le principe d’un Code mondial anti-dopage. Mais le chemin est encore long…
– M. R.
Football : L’Italie s’enfonce dans la crise
(MFI) Chaque semaine apporte son lot de mauvaises nouvelles dans le football italien. Après l’affaire des faux passeport, il y a deux ans, le report du début de saison de trois semaines, en septembre dernier, les sombres affaires de dopage qui ne cessent de remonter à la surface, une recrudescence de la violence des supporters est venue ternir un peu plus le tableau du Calcio. Même les arbitres n’échappent pas au marasme. Franco Sensi, président de l’AS Rome, les a traité de « bande de mafieux » sans la moindre sanction. Son entraîneur Fabio Capello a lui menacé de porter plainte contre Alfredo Trentalange, coupable selon lui de l’avoir injustement expulsé... Pour réagir, certains arbitres ont décidé de suivre des cours de communication donnés par Maurizio Costanzo, le roi du talk-show télévisé dans la Péninsule pour être capables d’avancer leurs arguments devant les caméras de télévision ! Bref, on a déjà dépassé les frontières du n’importe quoi depuis longtemps. Et ce n’est sans doute pas fini. En septembre dernier, le chantage orchestré par les clubs auprès du gouvernement et des chaînes de télévision concernées au sujet des droits de retransmission en baisse a laissé des traces. En plaine panade financière (l’endettement global des clubs se situe autour de 2,6 milliards d’euros et dépasse de cinq fois leur fonds propres!), les clubs italiens au bord de la banqueroute pure et simple, bien que continuant à creuser leur tombe, ont récemment bénéficié de l’intervention divine du président du conseil, Silvio Berlusconi, également propriétaire du Milan AC, faut-il le rappeler… Si, en septembre, les parlementaire avaient repoussé toute idée d’aide pour des clubs qu’ils accusaient d’entretenir des milliardaires en crampons (les salaires représentent 82 % des budgets des clubs), Berlusconi, lui, a imposé grâce aux députés de son bord d’étaler sur dix ans, en cas de pertes financières, le coût de la dévaluation de leurs joueurs. Clairement, si un joueur revendu pour la moitié de la somme qu’il a coûté, le club aura dix ans pour amortir la moins value. Une bouée de sauvetage estimée à 855 millions d’euros ! On n’est évidemment jamais aussi bien servi que par soi même. Encore plus grand guignol, Berlusconi, via son président délégué au Milan AC (Adriano Galliani), également président de la ligue professionnelle et accessoirement accusé de fraude fiscale sur les droits d’images des joueurs du club de 1991 à 1995, propose de supprimer les descentes, de créer des playoffs, d’intégrer les clubs de Série B en Série A pour faire un super championnat ! Tout est bon pour se tirer d’affaires. Le commissaire européen à la concurrence a annoncé qu’il allait se pencher sur le « crédit » accordé par le gouvernement Berlusconi. La suite promet…
M. R.
|