Athlétisme : une nouvelle piste en tartan pour Dakar
Les athlètes sénégalais n’avaient plus qu’un seule piste, celle du grand stade de football (le stade Léopold Sedar Senghor) où les Lions du football reçoivent leurs adversaires . La piste du stade Iba Mar Diop posée en 1979 lors des premiers championnats d’Afrique d’athlétisme était devenue inutilisable depuis une dizaine d’années. Employé aussi pour les combats de la lutte traditionnelle où il n’est pas rare de voir les adeptes du sport national sénégalais creuser des trous pour y enfouir leurs amulettes censés les rendre invincibles, le stade avait été déserté par l’athlétisme. La fédération internationale des associations d’athlétisme (IAAF) va financer dans les prochaines semaines la pose d’un nouveau revêtement pour l’athlétisme. La condition posée par l’IAAF aux autorités du Sénégal est que le stade soit affecté à l’athlétisme. Les pouvoirs publics ont marqué leur accord pour cette condition. Le stade Iba Mar Diop construit pendant la période coloniale et niché au cœur de la médina dakaroise est un cadre idéal pour l’athlétisme. Il épouse les mêmes contours que les stades d’athlétisme qu’on rencontre dans le Nord de l’Afrique ou en Afrique du Sud. – K. G.
Football : Michel Platini veut supprimer la Ligue des champions
Il s’est toujours fait le champion et la voix du terrain au sein des instances du football. Et l’ex-patron de la Coupe du monde 1998, actuel vice-président de la fédération française de football, membre de l’UEFA et de la FIFA, entend plus que jamais la faire entendre. Il y a quelques jours, il a déclaré au journal allemand Welt am Sontag qu’il réformerait de manière très drastique la coupe d’Europe s’il devenait président de l’UEFA, ce qui est toujours dans ses ambitions malgré des apparences parfois débonnaires… « Je souhaite une seule compétition avec deux cent cinquante six équipes opposées selon le système de l’élimination directe. Aujourd’hui, la coupe européenne n’est qu’un cirque fermé. Plus il y a de matchs, plus il est important que les grands l’emportent. Mais le Bayern de Munich doit aussi jouer à Malte et en Géorgie. » Position réaliste ? Les dix huit clubs européens les plus puissants, regroupés au sein du G14, le pensent. Ils militent depuis plusieurs années pour une maximisation des revenus liés à la Champion’s League et surveillent d’un œil toujours attentif les tentatives de création de compétitions privées très lucratives. Une position qui leur donne aujourd’hui un rôle de lobby extrêmement puissant. Impossible de faire une compétition attractive sans eux. Pourtant, Platini, décidément vindicatif, n’entend pas leur faciliter la vie. Allant à l’encontre de la tendance actuelle, il veut même les repousser. « Il faut parler avec le G14 mais jamais, ô grand jamais, il ne doit obtenir une fonction officielle. Seules l’UEFA et la FIFA ont la légitimité pour regrouper les Fédérations nationales. » – M. R.
Athlétisme : le Congo en lice pour organiser les prochains championnats d’Afrique
La fédération congolaise d’athlétisme a manifesté auprès de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) son intérêt pour organiser les prochains championnats d’Afrique d’athlétisme à Brazzaville. La demande qui avait été faite mais sans insistance en août dernier lors des précédents championnats à Tunis vient d’être renouvelée. Si les Congolais obtiennent le feu vert de la Confédération, ce serait un moyen de relancer leur élite absente de la scène africaine depuis quelques années. L’organisation des championnats continentaux suppose la mobilisation de moyens importants. Les championnats d’Afrique ont été organisés le plus souvent par les pays du Nord (Egypte et Algérie surtout) que ceux de l’Afrique subsaharienne, à l’exception de quatre éditions tenues à Dakar (1979 et 1999), une fois à Durban et une fois à Yaoundé. Le Congo a déjà organisé dans le passé des championnats continentaux de handball et surtout les premiers Jeux africains en 1965. – K. G.
Basket : Jordan, clap de fin troisième
Cette fois, ça devrait être la bonne. A 40 ans, et après deux vrais faux départs à la retraite (1993 et 1999), Michael Jordan semble quitter les parquets en paix avec lui même. Les atteintes de l’âge et un arrêt cette fois choisi par lui même devraient être une garantie après deux ans passés sous les couleurs de Washington. Jordan n’a pas atteint le but qu’il s’était fixé : qualifier son équipe pour les playoffs. Mais, au moins aura t-il rendu son équipe célèbre dans le monde entier. « Personne ne parlait des Washington Wizards, témoigne l’entraîneur Dough Collins. Et tout d’un coup, tout le monde regarde les Wizards à la télé. C’est ce que Michael apporte. ». De même que le remplissage de la salle de Washington sans discontinuer depuis deux ans, ou celles des adversaires (les Wizards sont l’équipe n°1 à l’extérieur en terme de spectateurs) et des caisses du club que les ventes du maillot N°23 (toujours cinquième vente des maillots de joueurs) a bien garni. Après quelques crises de nerfs, la perspective d’une non participation aux playoffs se faisant sentir, Jordan accepte donc ce qu’il avait refuser de croire il y a quatre ans. Sorti sous les ovations du public de Washington, à deux minutes de la fin du match face à New York, pour son dernier match à domicile, Jordan a pu constater, comme lors de tous ses matchs de la saison où les hommages se sont multipliés, que sa légende était bien vivante. « Les fans ont été très respectueux à tous les matches. Ce qu’ils ont fait n’était pas nécessaire, mais ils l’ont fait et j’en suis reconnaissant ». « Tu vas nous manquer », « On t’aime », en passant par « Merci Dieu d’avoir donné Michael Jordan »… Les marques étaient multiples. Même le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, s’était déplacé dans la salle des Wizards pour remettre un drapeau américain à Jordan ! Ces deux ans de prolongation n’auront rien ajouté à sa gloire, bien au contraire. Restent ses six titres NBA, ses titres olympiques de 1984 et 1992, ses multiples distinctions de meilleur joueur, des tonnes d’images plus magiques les unes que les autres… L’année prochaine, il devrait redevenir le président des Wizards qu’il était déjà en 2001. – M. R.
Championnats du monde d’athlétisme : des logements à des standings différents
Les frais d’hébergement, de nourriture et de transport (international et interne) des prochains Championnats du monde d’athlétisme de Paris (dernière semaine du mois d’août 2003 ) seront complètement pris en charge par les organisateurs et l’IAAF. Les Africains et les représentants des autres pays seront logés à la même enseigne. La seule différence concerne le standing de l’hébergement. Tous les athlètes seront logés à la cité internationale universitaire bien connue des tout premiers étudiants africains en France pendant la période coloniale. Le comité d’organisation avait demandé aux différents pays de venir faire leur choix des résidences où ils aimeraient héberger leurs athlètes. Ce sont les fédérations les mieux organisées qui ont accompli ce geste. Dans le lot, on trouve surtout les pays développés. Elles ont jeté leur dévolu sur les résidences les plus fonctionnelles, les autres dont de nombreuses fédérations africaines devront se contenter du reste. – K. G.
Marathon : les femmes bientôt les égales des hommes ?
Neuf minutes et quarante sept secondes ! Autant dire rien du tout rapporté à la distance d’un marathon (42,195 km). Il n’y a plus que ça qui sépare la meilleure femme (la Britannique Paula Radcliffe en 2h15mn25s) du meilleur homme (Khannouchi en 2h5mn38s) depuis le marathon de Londres, du 13 avril dernier. Le nouveau record du monde de Radcliffe est à ranger près des exploits de Bob Beamon à la longueur en 1968 (8,90 m) ou de Michael Johnson sur 200 m en 1996 (19’’32). C’est la discipline dans laquelle les femmes sont le plus proches des hommes. Avec sa performance, Radcliffe aurait terminé quinzième de la course masculine ! En 1992, une étude du magazine scientifique Nature annonçait que les femmes y rattraperaient les hommes en 2055. Aujourd’hui, on se dit que le terme pourrait être nettement plus court. En tout, les organisateurs du marathon de Londres ont tout fait pour qu’il le soit ! Avec les 180 000 euros mis en jeu pour faire tomber le record, ils avaient une pression énorme que les lièvres hommes, engagés pour emmener Radcliffe, ont rendu publique, voire déplacée… Une présence dont l’athlète, un peu gênée, se serait d’ailleurs bien passée. Il n’en reste pas moins que son exploit demeure énorme. Préparation scientifique, mode de vie entièrement vouée à la performance (elle vit en altitude, en France), seuil de souffrance repoussé toujours plus loin… Les explications des progrès de Radcliffe sont connues. Mais il existe aussi des raisons physiologiques qui ont trait exclusivement au sexe dit faible qui, sur une telle distance, aurait tendance à devenir le plus fort, les qualités de puissances et d’explosion n’y intervenant pas. Selon les scientifiques, la masse graisseuse supérieure des femmes constituerait une réserve précieuse qui leur permettrait d’épargner le glycogène (carburant du muscle), donc de durer plus longtemps. De plus, sur de telles distances, l’aspect psychologique est primordial. Et sur ce point, certains sont persuadés que les femmes sont plus courageuses et plus prêtes à souffrir que les hommes. – M. R.
Basket : Digbeu et Sonko, deux Franco-Africains dans l’élite espagnole
Alain Digbeu (Real Madrid) et Moustapha Sonko (Unicaja Malaga), originaires respectivement de Côte d’Ivoire et du Sénégal sont aussi deux sociétaires de l’équipe de France de basket. Ils ont trouvé un excellent cadre d’épanouissement avec le championnat espagnol, le plus relevé d’Europe. Ils font partie de la dizaine de basketteurs de nationalité française à se frotter à l’élite espagnole. Digbeu et Sonko trouvent que le basket de haut niveau en Espagne n’a rien à voir avec ce qui se passe en France, dans un récent article publié par le quotidien parisien L’Equipe. « C’est le jour et la nuit avec la France », dit un de leurs co-équipiers. Le basket est soutenu dans le championnat d’élite ibérique par de grandes entreprises privées. Le club de Moustapha Sonko a un budget de 12 millions d’euros (près de 8 milliards de francs CFA). – K. G.
Jeux olympiques : Athènes inquiète encore une fois !
Le feuilleton Athènes 2004 continue. Un coup complimenté, une autre fois tancée, la Grèce avance tant bien que mal vers ses Jeux olympiques. Mais les épisodes se multiplient et ça en devient drôle. On se souvient qu’au moment des élections pour la présidence du comité olympique, tout allait miraculeusement mieux, de l’avis même de Jacques Rogges, alors superviseur du dossier Athènes… et futur président du CIO. En février dernier, Athènes recevait pourtant une sérieuse mise en demeure du CIO. Et début avril, avant même qu’une délégation ne visite les sites, on apprenait de la bouche de Denis Oswald, nouveau superviseur de l’organisation, que les responsables des JO 2004 à Athènes devraient sans doute « établir des priorités » du fait du retard pris en matière de préparatifs, « car tout ne sera pas prêt à temps ». C’est dire la situation… Les responsables grecs devaient notamment décider du sort réservé au projet controversé de construction d’un toit en verre pour le stade Olympique. « Nous ne voulons pas supprimer des compétitions, affirmait Oswald, mais pour les spectateurs cela (les sites, ndlr) ne devrait pas être aussi pratique que prévu ». Répondant aux questions du magazine allemand Der Spiegel, il s’avançait sur un terrain glissant : « Après (l’exemple d’Athènes), certains préféreront un organisateur avec lequel on ne court pas de risques. Les Allemands ont la réputation de faire ce qu’ils ont promis (l’Allemagne envisage de poser sa candidature pour les JO 2012). Bien sûr, la mentalité grecque a aussi ses aspects attachants. Mais les responsables préfèrent toujours quand il y a un peu moins d’improvisation. » Quelques jours plus tard, le même Oswald était pourtant ravi de sa dernière visite, mi avril, dans la capitale grecque : « Si les choses avancent avec la même rapidité que nous avons constatée dans les deux derniers mois, nous sommes sûrs que tout sera mis en place pour de très beaux JO ». Tout s’est donc arrangé en quelques jours. Et Gianna Angelopoulos, responsable de l’organisation, d’assurer : « Nous les grecs avons les jeux dans le sang. On ne mettra jamais leur qualité en danger ». Récemment inquiet, Oswald a donc quitté Athènes rassuré : « Evidemment, il y a toujours beaucoup de travail à faire. Nous avons atteint un point crucial dans la préparation des Jeux avec moins de cinq cents jours devant nous. Tout est faisable ». La suite au prochain épisode. – M. R.
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