Spécial candidature organisation Coupe du monde de football 2010
(MFI) Le 30 mai prochain, les six pays africains candidats à l’organisation de la Coupe du monde devront confirmer à la FIFA leur volonté d’abriter la manifestation sportive la plus célèbre. L’organisation du Mondial acquise à l’Afrique reviendra en avril 2004 à un de ses six pays. Atouts et handicaps des six candidats dans l’ordre alphabétique.
Afrique du Sud : les faveurs malgré tout
(MFI) Malgré les obstacles qui peuvent lester sa candidature, comme l’insécurité ou la propagation du sida, l’Afrique du Sud recalée pour une seule voix pour la Coupe du monde 2004 a les meilleures chances d’être désignée. Elle a déjà pris le départ avant les autres candidats en reconduisant la plupart de ses structures qui avaient servi pour sa candidature de 2004. Elle a déjà confirmé sa volonté d’abriter l’événement. L’organisation peut s’appuyer sur la force économique du pays et les infrastructures qui sont identiques à celles des pays occidentaux. Son parc de stades (une cinquantaine) est supérieur à celui de l’ensemble des autres candidats.
L’ un de ses handicaps sera sans doute les mauvaises relations que le football sud-africain a avec l’actuelle direction de la Confédération africaine de football qui lui en veut de « parrainer » la candidature du Botswanais Ismaël Bhamjee contre Issa Hayatou au mois de janvier 2004.
Egypte : les réticences de l’Etat
(MFI) L’Etat égyptien serait très réticent à soutenir le projet d’abriter la Coupe du monde. Il le juge très coûteux. Car il faudrait construire des stades, refaire les télécommunications. L’organisation de la CAN 2006 est déjà un défi à relever car il y a près de vingt ans (en 1986) que le pays n’a pas abrité cette compétition et c’était au moment où il n y avait que huit équipes contre le double maintenant. Economiquement, le pays ne se porte pas bien et a des priorités plus urgentes.
Le seul atout de l’Egypte est que ce pays touristique qui a l’habitude de recevoir de forts contingents de touristes a une expertise lorsqu’il s’agit de recevoir du monde. Mais cet argument à lui seul ne semble pas suffisant pour avoir des suffrages.
La Libye handicapée par son isolement
(MFI) Le pays a des moyens substantiels et un supporter zélé de cette organisation qui se trouve être le fils du Guide de la Jamahirya, Saadi Kadhafi, qui a annoncé qu’une enveloppe de 6 milliards de dollars est disponible pour l’événement.
Mais le principal obstacle pour la Libye est son isolement. En dehors de quelques rares pays, il lui sera difficile de mobiliser des voix pour sa cause. Même si elle peut se targuer à travers Saadi Kadhafi d’avoir des amis au sein de la Juventus de Turin (à travers la Libyan Arab Foreign Investment Company qui a 5,3 % du capital du club italien). Saadi Kadhafi a, en outre, ostensiblement soutenu Joseph Blatter lors de l’élection de l’année dernière contre Issa Hayatou. Autre handicap, le pays a un football peu compétitif malgré les moyens qui lui sont consacrés. La Libye n’a participé qu’à une seule Coupe d’Afrique des nations, celle qu’elle a abritée en 1978.
Maroc : l’expérience des candidatures
(MFI) Le Maroc a déjà a fait acte de candidature à trois reprises (1994, 1998 et 2006). On pouvait penser qu’il allait hésiter avant de se déclarer pour un nouveau challenge. Il sait les nombreux écueils qui se dressent sur le chemin d’un prétendant. Cette expérience peut lui servir mais le plus important (et cela lui a sans doute barré le chemin) c’est de montrer les réalisations qui lui permettront de relever le défi. Pays qui tire des recettes du tourisme, le Maroc a beaucoup d’atouts dans le domaine de l’accueil et de l’hébergement. L’hospitalité de ses populations et la douceur de vivre du pays ne sont pas négligeables. Mais les spécialistes estiment que ce sont les infrastructures (télécommunications et stades) qui constituent le point faible de son dossier. C’est pourquoi certains considèrent que ses meilleures chances seraient dans une co-organisation avec la Tunisie.
Nigeria : une image chargée
(MFI) Le pays le plus peuplé du continent (120 millions d’habitants) a une image chargée et, parfois à tort, des préjugés pèsent sur lui. Reste que le climat social instable du pays (émeutes religieuses ou manifestations pour une juste répartition de la manne tirée du pétrole) est une réalité susceptible de plomber la candidature du « géant » de l’Afrique.
Le comité de candidature conduit par un excellent footballeur des années 80, Segun Odegbami, est sur la brèche depuis longtemps. Il a sorti de ses cogitations une forme de co-organisation qui impliquerait quatre autres pays : Bénin, Cameroun, Ghana et Togo.
Idée originale pour certains, projet farfelu pour d’autres. Dans ce groupe de pays, le Bénin et le Togo n’ont encore jamais organisé la Coupe d’Afrique des nations. Le Cameroun n’a pas de stades à la hauteur de la réputation de son football. Mais déjà le patron du football mondial Joseph Blatter, a tué cette idée dans l’œuf, en déclarant qu’elle n’avait aucune chance de prospérer au niveau des instances du football mondial.
Tunisie : des chances réelles
(MFI) Aux yeux de beaucoup d’observateurs, la candidature tunisienne est sérieuse et devrait disputer finalement l’organisation à l’Afrique du Sud. Elle a le soutien des autorités politiques du pays. Les indicateurs économiques du pays sont bons, les infrastructures existent (stades cependant à améliorer hors de Tunis, hôtels, routes). Tunis reliée aux grandes villes Européennes, est à une heure d’avion de certains pays. Autant d’atouts qui plaident pour la candidature tunisienne.
Il faut aussi relever que le pays a organisé d’importantes manifestations sportives, la dernière étant les Jeux méditerranéens en 2001. Il va abriter en 2005 le Championnat du monde de handball messieurs, une organisation qu’il arrachée à l’Allemagne. Avant cela, il accueillera en 2004, la Coupe d’Afrique des nations en football.
Bâtir une sélection digne de ce nom est la seule exigence qui reste aux Tunisiens pour crédibiliser plus encore leur candidature.
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