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05/06/2003
Le sport il y a 20, 25 ou 30 ans
7-14 août 1983 : Athlétisme : premiers championnats du monde à Helsinki, le profil bas des athlètes africains


La Fédération internationale d’athlétisme amateur (IAAF) inaugure le 7 août 1983 les championnats du monde, au stade olympique de Helsinki. C’est une innovation majeure dans son histoire. L’Afrique est présente en nombre, puisque sur les 47 fédérations enregistrées dans le continent, 37 sont présentes. Chaque délégation a droit gratuitement à la prise en charge entière, y compris le titre de transport, de trois personnes (un athlète, une athlète et un dirigeant). L’athlétisme africain n’est pas au mieux de sa forme, il a subi de plein fouet les boycotts de 1976 à Montréal et de Moscou 1980. La dernière fois qu’il était au grand complet, c’était aux Jeux olympiques de 1972 à Munich.
La semaine finlandaise s’avère peu fructueuse pour les Africains. Ceux-ci ne récoltent que trois petites médailles : des accessits sur le 1 500 hommes, le marathon et le triple saut masculin. Ceux qui ont sauvé l’honneur de l’athlétisme africain sont le Marocain Said Aouita, 3ème sur 1 500 m, l’Ethiopien Kebede Balcha, second au marathon et le Nigérian Ajayi Agbebaku au triple saut.
Aouita aurait pu réussir une meilleure performance, aux yeux des spécialistes, s’il était resté fidèle à sa tactique d’aller rapidement au lieu de courir ce jour là à un train lent. Le Marocain qui détient avant la compétition la meilleure performance mondiale (3’32”54) est devancé par son grand rival le Britannique Steve Cram, champion du monde devant l’Américain Scott. L’Ethiopien Balcha, un militaire de 32 ans, digne héritier des Abebe Bikila et Mamo Wolde a gardé longtemps la tête du marathon avant de la céder sur la fin à l’Australien De Castella.
La performance du Nigérian Agbebaku, un étudiant de 27 ans aux Etats-Unis, est remarquable avec 17,18 m. Quelques semaines plus tôt, il avait terminé à la première place des championnats du monde universitaires d’Edmonton au Canada.
La question qui est sur tous les lèvres est de savoir ce que sont devenus les coureurs de fond d’Ethiopie et surtout du Kenya. Pour ce pays, c’est un retentissant échec, c’est la première fois depuis fort longtemps que les Kenyans rentrent bredouilles d’une compétition d’athlétisme de niveau mondial. Même sur leur distance favorite, le 3 000 m steeple, ils n’ont été que des figurants. Aux dires de certains observateurs, ils sont émoussés et ont laissé le meilleur de leurs forces dans les meetings estivaux d’Europe où ils ont couru après les cachets.
Quant aux Ethiopiens, pourtant mieux organisés dans la gestion de leur élite, ils sont victimes de conditions de préparation précaires effectuées chez leurs « amis » en Europe de l’Est. A l’époque, l’Ethiopie qui a un régime marxiste entretient les meilleurs rapports avec les démocraties populaires européennes. Leurs deux coureurs du 10 000 m, Mohamed Kedir et Bekele Debele, tous deux champions du monde de cross, pour n’avoir pas su doser leurs efforts se classent respectivement 9 et 10ème en finale alors qu’on les voyait tous sur le podium.
Pour les féminines africaines, la participation est un véritable désastre, elles ont mesuré l’écart qui les sépare des meilleures mondiales. Seul bémol à cette appréciation, la Marocaine Nawal El Moutawakil (21 ans) s’est montrée assez compétitive en accédant en demi-finale du 400 m haies dames. Mais pour les observateurs, au final, le comportement de l’athlétisme africain est peu en rapport avec ses grandes potentialités. Il lui faut repasser et faire ses preuves.

Kouassi Guesdet

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