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30/09/2005
Chronique Musique

Zimbabwe musical

(MFI) Producteur spécialiste des musiques d’Afrique australe, le label Sheer Sound a récemment décidé de donner à écouter les multiples paysages musicaux du Zimbabwe (Tales of Zimbabwe). Dans une scène dominée par deux styles, le jit (musique urbaine apparue dans les années 1950) et le chimurenga (combinaison de rythmiques congolaises, de mélodies Shona et de rock lancé dans les années 1960), l’album insiste sur le versant plus électrique incluant influences jazz, afropop et funk. Mais le roi de la musique zimbabwéenne est bien ici le mbira, piano à pouce du peuple shona. Pratiqué traditionnellement par des musiciens médium, les maridzambira, cet instrument joue un rôle-clé sur la scène musicale nationale car deux de ses virtuoses, Nehnda et Kagubi, luttèrent contre le pouvoir britannique au 19e siècle et furent pendus. Nombreux sont ceux qui ont mis le mbira au centre de leur création : Oliver Mtukudzi lui associe les lignes de basse du mbaqanga zoulou, les polyphonies des xylophones du Mozambique et la rumba congolaise. Jonas Sithole (« Chenjerera Upenyu ») transpose à la guitare sa technique de jeu. Les Bhundu Boys (« Hemedzevana» ) combinent rythmes traditionnels, groove, chimurenga et styles occidentaux soutenus par une basse tonique. Robson Banda y mêle jit et chimurenga. Enfin, le Zig Zag Band introduit des éléments reggae.

Renaissance du balafon sur la scène camerounaise

(MFI) La renaissance du Richard Band de Zoetele, qui vient de signer son troisième album, Couple heureux (Energy Nedis Production), coïncide avec la politique de revalorisation du patrimoine musical traditionnel du Cameroun. Ce groupe, qui s’emploie depuis 1963 à populariser le jeu du balafon, a donné une nouvelle vie à cet instrument très vivant dans les années 1950-1960 : le balafon y était même intégré aux musiques d’église ! La disparition de l’instrument, détrôné dans les années 1970 par le synthé, a entraîné Richard Band dans une traversée du désert de plus de quinze ans. Le mérite de ce groupe fondé par Richard Ze Ngbwa (disparu en 2001) est d’avoir su former une nouvelle génération d’instrumentistes. Après la disparition de son fondateur, Bernard Ngbwa a repris les commandes de la formation et Daniel Ngbwa, celles du « medjang ». Le Richard Band, qui compte trois balafons et des tambours, s’illustre également par une belle section vocale et des castagnettes appelées menyas. Lors de son passage au Fespam (Festival des musiques panafricaines), la chanteuse afro-péruvienne Susana Baca a reconnu un rythme pratiqué dans son pays, le « Elak» , appelé au Cameroun le « Ekang », l’une des branches du bikutsi. Elle a même exécuté, devant les musiciens ravis, une danse pratiquée lors des fêtes populaires, un bel exemple des liens qui unissent l’Afrique et sa diaspora.

Dorsaf Hamdadi et Khaled Ben Yahia : le duo virtuose

(MFI) Le duo du chanteur Dorsaf Hamdani et du oudiste Khaled Ben Yahia est l’une des belles réussites d’un genre majeur du Maghreb : la musique arabo-andalouse. Virtuose des « mawels» (improvisations vocales), Dorsaf Hamdani s’affirme comme un grand mélodiste au grain très particulier et aux vocalises tout en émotion, magnifiant la poésie et la profondeur de ce genre musical. Cette richesse vocale est servie par le oud aventurier, capable de surprenantes improvisations, de Khaled Ben Yahia, un tour de force pour un instrument qui ne manque pas d’histoire ni de virtuoses. Cet artiste diplômé en musique arabe du Conservatoire National de Musique de Tunis a fait souffler sur l’univers de la musique arabo-andalouse la poésie du soufisme et l’esprit du jazz. Aux improvisations vocales de Dorsaf Hamdani, il répond par des taqsim (improvisations instrumentales) faisant revivre des atmosphères d’un autre âge. Accompagné du saxophoniste lyonnais Daniel Mirabeau, de Serge Sana (piano), Lassad Hosni (percussions) et Béchir Selmi (violon), Khaled Ben Yahia a fait de ce sextet une expérience créative et vivifiante.

Cheikh Lô, adepte du mandingo-mbalax

(MFI) Produit par Nick Gold, le directeur de World Circuit (Ali Farka Touré, Buena Vista Social Club), Cheikh Lô s’offre aujourd’hui pour son troisième album, Lamp Fall, une belle ouverture musicale. D’autant qu’après « Ne La Thiass » (1996) et « Bamba Gueej » (1999), cette nouvelle œuvre de « l’homme du xiin » (rythme spécifique aux baye fall, une confrérie religieuse) ne démérite pas, loin s’en faut. La première qualité de ce multi-instrumentiste (batterie, guitare, percussion), est d’avoir su concilier avec subtilité mbalax et musique mandingue dans des titres rythmés et langoureux comme « Sou », un morceau originellement enregistré par le Bembeya Jazz. Le fils de Ouza (dont il fut le batteur) a aujourd’hui élargi ces horizons musicaux en intégrant dans une musique spirituelle des couleurs comme le reggae, le funk, le flamenco, la rumba congolaise, les gajiras cubaines et les rythmes brésiliens. A ses fidèles compagnons de route (le guitariste Lamine Faye, le joueur de tama Samba Ndockh, le percussionniste Thio Mbaye), Cheikh Lô s’est adjoint les services de musicien émérites comme le saxophoniste Pee Wee Ellis (directeur musical de James Brown) et le bassiste camerounais Etienne Mbappé. Le résultat est une belle aventure sonore, festive et chaloupée où Cheikh Lô s’offre même quelques reprises insolites comme « Ngaloula », chanté voici trente ans par l’orchestre Elégance Jazz du Congo.

Arthur H : l’onirisme fait homme

(MFI) Enregistré entre Paris et Montréal, Adieu Tristesse (Polydor/Universal), le nouvel album d’Arthur H, est avant tout un voyage entre amis dans un univers onirique teinté d’humour. Le fils de Jacques Higelin, héritier du rock anglais et de Gainsbourg, a cette distinction que confère une écriture fine et une saine curiosité musicale. Dans ce disque coréalisé avec le producteur québécois Jean Massicote et Nicolas Repac, Arthur H s’est entouré de plusieurs « stars » : M (Mathieu Chedid), la chanteuse Feist et son père, Jacques Higelin. Sculpteur de sons, peintre musical amateur d’ambiances multimédia où les arts se croisent dans une liberté subtilement décadente et une errance calculée, Arthur H cultive un style fantasque entre conte, poésie et musique. Composé dans la froidure neigeuse du Canada, sa musique aux samples de musique classique et aux voix subtilement croisées a la chaleur et la sérénité des soirées d’hiver, quand l’esprit divague dans les ciels étoilés et les imaginaires de vieux films en noir et blanc. Une confession intime, en quelque sorte.

Sylvie Clerfeuille

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