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25/11/2005
L’Afrique du Nord courtisée

(MFI) L’Afrique du Nord est courtisée par les Européens, les Américains et même les Russes, mais aussi par les organisations internationales comme le FMI, la Banque mondiale ou l’OCDE. Cet intérêt a des motivations économiques autant que politiques, telles que la lutte contre le terrorisme dans des pays arabes et méditerranéens liés à leurs voisins du Moyen-Orient, ou l’immigration qui touche l’Europe. D’où l’importance de l’intégration régionale, freinée notamment par la rivalité entre l’Algérie et le Maroc et le problème du Sahara occidental qui les divise.

Le Fonds monétaire international (FMI) a lancé une « Initiative Maghreb » pour faciliter les échanges commerciaux entre pays de la région et s’est notamment penché sur la situation économique du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. Une récente réunion, à Alger en novembre 2005, a ainsi mis l’accent sur la nécessité de la relance et de l’accroissement des échanges commerciaux au sein du Maghreb. Un programme d’action a été décidé, qui devrait être mis en place d’ici les prochaines réunions : conférence régionale en novembre 2006 au Maroc, qui aura pour thème les réformes et l’intégration du secteur financier, suivie d’une réunion similaire en novembre 2007 à Tunis consacrée au développement du secteur privé. La Libye et la Mauritanie devraient être associées à ce processus dans le cadre de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
Le directeur général du FMI, Rodrigo de Rato, a affirmé que la facilitation des échanges commerciaux entre le Maroc, l’Algérie et la Tunisie contribuera à « l’intégration économique avec l’Union européenne et le reste du monde ». Il a également souligné, dans des déclarations à la presse marocaine, que la « réouverture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc contribuerait fortement à stimuler les échanges commerciaux entre les deux pays et dans la région », déplorant la faible part des échanges intermaghrébins dans le commerce extérieur des pays de la zone – à peine 2 % du total. Il s’est toutefois félicité des résultats des dernières années, notant à cet égard que « le Maroc et la Tunisie ont continué à réduire leur dépendance envers l’agriculture et qu’en Algérie, les secteurs autres que celui des hydrocarbures enregistrent une croissance élevée grâce au rôle accru du secteur privé ». Il a toutefois préconisé l’accélération des réformes économiques pour relever la croissance et réduire la pauvreté et le chômage (18 % en Algérie, 11 % au Maroc et 14 % en Tunisie).


L’investissement direct étranger est jugé essentiel

Selon les dernières perspectives du FMI (septembre 2005), le produit intérieur brut de la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (Mena) aura progressé de 4,8 % en 2005, contre 4,9 % en 2004. Pour les exportateurs de pétrole de la zone, on note toutefois une accélération de la croissance, de 5 % à 5,4 %. La faiblesse de la demande en Europe et les pertes de parts de marché liées à la suppression des quotas sur les textiles ont freiné la croissance des exportations de l’Égypte, du Liban et du Maroc (où la croissance a en outre subi les effets d’une grave sécheresse), soulignent les experts du Fonds. Ils estiment que des pays comme la Jordanie et la Tunisie semblent cependant avoir amélioré leurs parts de marché à la suite du démantèlement des contingents. En Algérie, les vastes projets gaziers devraient engendrer un fort accroissement des approvisionnements en 2006 et 2007.
L’investissement direct étranger est jugé essentiel pour le développement économique des pays Mena, qui sont aidés depuis 2004 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Des réunions à Istanbul et à Amman en Jordanie, en octobre et novembre 2005, ont examiné les moyens d’attirer les investisseurs tels la transparence, les incitations fiscales et l’accélération des réformes y compris dans les entreprises.


Une « politique européenne de voisinage » tournée vers la Méditerranée

Pour sa part, l’Union européenne cherche à renforcer ses relations d’association avec les pays d’Afrique du Nord, aussi bien au sein du partenariat euro﷓méditerranéen (processus de Lisbonne, qui fête ses dix ans) que de la nouvelle politique européenne de voisinage (PEV). Cette dernière est destinée à faire bénéficier les pays voisins du Sud, de l’Est et du Nord-Est, de l’élargissement de l’UE, et à accroître la stabilité, la sécurité et la prospérité tant de l’Union européenne que de ses voisins, tout en appuyant les réformes menées par les partenaires. Un sommet euro-méditerranéen devait consacrer fin novembre 2005 cette dimension nouvelle du partenariat de Barcelone qui s’étend de l’Algérie et du Maroc jusqu’à la Jordanie, Israël, l’Autorité palestinienne et la Turquie en passant par l’Egypte et le Liban.
La France, qui la première avait plaidé pour un partenariat étroit entre l’Union européenne et les pays d’Afrique du Nord, entretient avec le Maroc, l’Algérie et la Tunisie une relation privilégiée. L’aide publique au développement qu’elle consacre aux Etats du Maghreb représente plus de 330 millions d’euros par an. Premier partenaire commercial, elle est également le premier investisseur étranger en flux et en stock en Tunisie et au Maroc, et le deuxième investisseur en Algérie, si l’on compte le secteur des hydrocarbures. Pour Paris, l’UMA qui rassemble le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, créée en 1989, est une institution à fort potentiel malgré les contentieux qui entravent pour l’instant son développement, tel le problème du Sahara occidental, d’autant que le retour de la Libye au sein de la communauté internationale a supprimé un autre facteur de tension.

Marie Joannidis

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