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14/10/2003
La chronique de Gérard Dreyfus :
Football : 2004 en pensant à 2006


MFI) Dans trois mois, à quelques jours près, sera donné à Tunis le coup d’envoi de la 24ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Elle ne s’est pas encore déroulée que déjà l’édition suivante commence. Avec ce risque : 2006 va-t-elle faire de l’ombre à 2004 ? C’est bien possible. En tout cas la question mérite d’être posée.

Le calendrier international

A la mi-novembre, on connaîtra, à l’issue d’un tour préliminaire couperet, les vingt équipes qui devront continuer à vivre la Coupe d’Afrique des Nations par procuration, écartées de la course à la qualification pour la CAN 2006 et aussi pour la Coupe du monde puisque, désormais, les phases éliminatoires des deux épreuves sont fondues en une seule. Certains petits pays (le terme n’est pas péjoratif mais toute hiérarchie suppose des forts, des moyens, des médiocres et des faibles) ont déjà tiré la sonnette d’alarme, prétextant qu’en cas d’élimination dès le premier tour de qualification, ils passeraient plus de deux années et demi sans la moindre perspective pour leur équipe nationale, à l’exception, au mieux, de quelques tournois zonaux.
Dès lors, il sera difficile de sensibiliser le public et les joueurs plus que jamais tentés d’aller voir ailleurs. Argumentation pertinente qui soulève deux problèmes : d’abord celui d’un calendrier qui était jusque là surchargé et qui ne répondait plus à celui de la Fifa, ni, bien évidemment, à celui des joueurs professionnels ce qui leur créait d’énormes difficultés dans leurs clubs ; ensuite, plus pointu, celui du développement du football africain. La CAF a toujours fait en sorte que l’avancée du football africain puisse se réaliser en ne lésant personne, sans pénaliser les moins bons élèves, faisant en sorte que chacun puisse suivre, à son rythme, le mouvement.
Aujourd’hui cette stratégie n’a plus cours. Difficile en effet de passer son temps à tirer les plus faibles dont le retard finit, à un moment ou à un autre, par peser sur le décollage des plus valeureux, et l’épanouissement des élites. On ne peut pas indéfiniment attendre ceux qui, régulièrement, choisissent de se désister après s’être engagés… ils se reconnaîtront. Mieux vaut faire des efforts pour un pays comme la Somalie qui honore tous ses engagements, même lorsque, pour des raisons de sécurité, elle ne peut pas évoluer à domicile. Au début de ce siècle, la tendance de toute façon est très claire : le rayonnement du football africain passe par l’amélioration de son élite, comme l’a si bien démontré le Sénégal à la dernière Coupe du monde.


La CAN tous les quatre ans

Le chevauchement des deux CAN, imposé par le calendrier international, pose à très court terme le problème de la périodicité de l’épreuve. Les Tunisiens auront beau déployer tout leur savoir-faire, ils ne nous empêcheront pas de penser très fort à 2006. La CAN qui s’annonce sera une épreuve de transition comme le seront, à l’avenir, toutes les éditions qui se dérouleront l’année sans Coupe du monde. Avec un gros point d’interrogation : quelle sera la motivation des joueurs professionnels qui représentent environ soixante pour cent des effectifs d’une phase finale, sans doute plus soucieux de leur situation dans leur club que de celle de la sélection nationale. En année de Coupe du monde, il s’agit aussi de gagner sa place pour la compétition suprême, donc d’être efficace, collectif et de briller. Il conviendra à un moment ou à un autre de réfléchir sur les éditions-sans afin de redonner une place peut-être plus importante aux joueurs locaux. A moins de franchir le pas et de décréter que la CAN n’aura désormais lieu que tous les quatre ans. Comme l’Euro, par exemple. L’idée serait séduisante si elle ne se heurtait à deux oppositions essentielles : d’une part la CAN permet au pays organisateur de renforcer ses infrastructures collectives et pas seulement dans le domaine sportif ; d’autre part, la CAN contribue largement au financement et donc au fonctionnement de la CAF. Tant que les ressources extra-sportives demeureront faibles, il sera difficile de passer à un rendez-vous quadriennal pourtant bien séduisant et qui permettrait de dissocier à nouveau éliminatoires de la CAN et du Mondial.

2004 : édition bilan de santé

Nous voilà donc plongés dans 2006 avant d’avoir vécu 2004. Cela ressemble fort à une partie de football-anticipation qui aurait tendance à nous faire perdre le cours des compétitions, même si les situations sont assez solidement établies. Les prétendants à la qualification aux différentes épreuves sont toujours à peu près les mêmes, quand bien même Tunis 2004 marquera l’avènement sur la scène continentale du Bénin, du Rwanda et du Zimbabwe. Ces trois pays seront pour beaucoup dans l’intérêt que suscitera le rendez-vous le plus immédiat. Pour les autres on cherchera surtout à savoir leur état de forme avant qu’ils n’entrent dans la bataille de 2006. C’est bien cela : 2004 édition bilan de santé ; 2006 bataille pour la suprématie.

Gérard Dreyfus

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