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Un goût amer Pour la troisième fois les Lions Indomptables du Cameroun ont battu en finale de la CAN les Super Eagles du Nigeria. Victorieux en 1984 à Abidjan par trois buts à un, encore vainqueurs en 1988 à Casablanca mais cette fois par un but à zéro, les camarades de Rigobert Song ont pris le meilleur hier sur les partenaires de Sunday Oliseh à la faveur des tirs au but (4-3) après avoir terminé à égalité à l'issue du temps réglementaire et des prolongations (2-2).
Les deux équipes ont fait jeu égal tout au long de la rencontre, même si les Camerounais sur leur première action ont trompé le malheureux Ike Shorunmu avant de doubler la mise quelques minutes plus tard. Les Nigérians ont trouvé les ressources morales pour revenir dans le match, en inscrivant deux buts en trois minutes; le premier à la toute fin de la première mi-temps et le second au tout début de la deuxième. Mais,
pour tout le monde, cette victoire obtenue à l'arraché gardera
un goût amer. Car le quatrième tir au but tenté par
Victor Ikpeba avait bien franchi la ligne de but. Sans que ni l'arbitre,
ni son assistant l'aient vu. La télévision ne laisse aucune
équivoque sur la validité de ce tir au but, qui aurait remis
les deux équipes à égalité avant les tentatives
des deux capitaines, Sunday Oliseh et Rigobert Song. Après coup
quand ils auront revu l'action sur le petit écran, les Nigérians
auront le sentiment d'avoir été volé. Quant aux Camerounais,
ils auront le sentiment d'avoir bénéficié d'un vol.
Un joueur de ce niveau ne peut pas se réjouir d'une victoire qu'il
aurait pu remporter autrement que sur une faute monumentale et impardonnable
des arbitres. Cela porte inévitablement préjudice aux deux
équipes, au vaincu qui ne l'était pas, comme au vainqueur.
Cela porte tout autant préjudice au football africain. On aura
tôt fait d'oublier la qualité d'ensemble des seize équipes
présentes cette année au Ghana et au Nigeria. On se souviendra
des conditions scandaleuses de l'issue fatale. Et si même on accepte
l'idée que tout le monde peut se tromper, le sport a été
une nouvelle fois victime de l'arbitraire. Il devient urgent de faire
appel désormais à la télévision pour contrôler
l'épreuve des tirs au but. Vraiment un très sale coup porté
à la 22ème CAN dont personne ne peut tirer fierté. GERARD DREYFUS
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