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Rwanda - RD Congo (1-0)

Le Rwanda la tête haute, la RD Congo bredouille


Le but du gardien rwandais Nkunzingonia est resté inviolé mais cela n'a pas suffi pour que son équipe atteigne les quarts de finale.
(Photo AFP)


  Rwanda   (L'équipe)
  RD Congo   (L'équipe)

  Audio
  Pour sa première participation à une phase finale de la CAN, le Rwanda repart la tête haute. Le reportage de Frédéric Gassmann.
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Feuille(s) de Match
Rwanda - RD Congo 
Tunisie - Guinée 
Pendant environ un quart d'heure, le Rwanda a pensé avoir obtenu le droit de participer à un tirage au sort pour le départager avec la Guinée. Mais Titi Camara en égalisant pour la Guinée face à la Tunisie à la 84ème minute a annulé le rêve des Guêpes.

De notre envoyé spécial en Tunisie

Les données de cette rencontre de la dernière journée des matches de poules étaient claires: le Rwanda gagnait et il avait une chance de se qualifier en cas de défaite de la Guinée dans l'autre match du jour entre la Tunisie et la Guinée. Dans toute autre hypothèse, il lui faudrait plier bagages comme son adversaire du jour, la République démocratique du Congo. Ce match présentait l'intérêt supplémentaire d'une lutte entre voisins pour une sorte de suprématie régionale.

Et les Congolais qui avaient beaucoup à se faire pardonner entamaient la rencontre sur un rythme très soutenu, même si rapidement on devait se rendre à cette évidence que les deux équipes pratiquaient un jeu extrêment décousu. A peine l'une avait-elle atteint la surface de réparation adverse que le jeu repartait aussitôt dans l'autre direction. Les Simba, plus vifs, plus véloces que les Guêpes multipliaient les incursions dans la moitié de terrain rwandaise.

Il était patent que les Rwandais n'étaient pas là pour prendre le jeu à leur compte, mais tels des chasseurs à l'affût, imposer au moment le plus favorable un contre qui contraindrait Kidiaba Muteba à aller rechercher le ballon au fond des filets. Un peu comme ils l'avaient si bien réussi lors du match précédent contre la Guinée (ils avaient égalisé après trois minutes et quarante secondes dans le temps additionnel alors que l'arbitre avait déjà le sifflet à la bouche).

Les attaques congolaises étaient plus percutantes. Certaines auraient pu être décisives si les hommes de pointe avaient été un peu plus concentrés au moment du geste final. L'action la plus dangereuse intervenait après un quart d'heure de jeu lorsqu'une tête de Kabamba Musasa trouvait le montant droit de la cage défendue par Ramadhane Nkunzingoma. Un gardien un peu fébrile tout au long de la rencontre, sans doute en raison de ces aller-retour permanents. Pas question de souffler bien longtemps. Les camarades de Désiré Mbonacubya essayaient de freiner l'ardeur de leurs opposants, de casser leur rythme endiablé, sans vraiment y parvenir. Les Congolais refusaient de quitter la scène continentale sur une triple défaite.

La bonne nouvelle arrive sur le transistor de l'entraîneur

La deuxième période était la répétition de la première. les Congolais s'époumonaient dans tous les sens; les Rwandais faisaient barrage. Question rythme, on n'avait pas le temps de s'ennuyer. L'oreille collée au transistor, le banc rwandais savait ce qui se passait au stade de Radès, dans la banlieue sud-est de Tunis. Et lorsque Slim Benachour ouvrit la marque contre la Tunisie, ils pouvaient caresser l'espoir d'une qualification pour les quarts de finale. A la condition de marquer. Ce qui allait se produire à la 73ème minute, sur une énorme bévue de la défense congolaise. Une tête anonyme d'Henri Munyanesa. Kidiaba très avancé regarde ses deux défenseurs qui le regarent à leur tour, le ballon arrive dans les pieds de Makasi complètement libre de ses mouvements dans la surface. 1-0 pour le Rwanda. Qui, à ce moment-là de la dernière journée vient d'obtenir le droit de participer à un tirage au sort pour le déparatager de la Guinée. Même nombre de points, même nombre de buts et match nul entre les deux formations, comme avec l'Algérie et la Côte d'Ivoire à Maroc 88).

Les Congolais survoltés se battent comme des diables, Kabamba Musasa est à deux doigts d'égaliser mais sa frappe rebondit sur la barre transversale; les Rwandais laissent une fois de plus passer l'orage. Il est plus que certain que personne ne les a averti de l'exacte situation, ce qui aurait pu les déstabiliser. Et puis Titi Camara, onze minutes après le but de Benachour égalise pour la Guinée. Il reste une poignée de minutes à jouer à Bizerte, un peu plus à Tunis (la seconde mi-temps a démarré cinq minutes après celle de Bizerte). L'arbitre siffle la fin du match à Bizerte. Le Rwanda rejoint la République démocratique du Congo parmi les éliminés du premier tour. Pas dans les mêmes conditions.

Le football rwandais, invité pour la première fois au rendez-vous de l'élite, a prouvé qu'il n'avait pas usurpé son billet pour la CAN. Quatre points en trois matches, il n'y a vraiment pas de quoi rougir. Tout au contraire. Même si son jeu doit être plus offensif, moins inhibé qu'il ne l'a été en Tunisie. Désormais, le Rwanda a obtenu le respect de ses pairs africains. C'était, ici, sa mission. Quant à la République démocratique du Congo elle a payé l'inorganisation chronique de sa structure fédérale. Dans ce domaine, elle n'a pas progressé: préparation chaotique et inadaptée, arrivée d'un entraîneur totalement étranger au football africain à peine trois mois avant le coup d'envoi de la compétition. Les Lions congolais ne sont pas les Léopards de jadis.
Gérard Dreyfus
01/02/2004




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