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France
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La pression monte
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L'absence de Zinedine Zidane pour la rencontre contre le Sénégal inquiète les Français. © AFP
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A la veille du match d’ouverture du Mondial 2002, la France n’a plus d’yeux et d’oreilles que pour les dernières nouvelles venues de Corée. Les Bleus vont-ils réussir à renouveler leur exploit de 1998 et à ramener une nouvelle fois la coupe des champions du monde dans leur valise ? Quelle forme vont-ils afficher face à l’équipe du Sénégal alors que le pire est arrivé : le meneur-idole de l'équipe, Zidane lui-même, est blessé ?
Après un titre de champion du monde acquis à domicile en 1998 et un titre de champion d'Europe deux ans plus tard, les Français ont pris goût à la victoire. Les Bleus ont été invaincus pendant si longtemps que la France a fini par croire son équipe de football invincible ad vitam aeternam. Dur retour à la réalité, les derniers matchs des Français ont fait naître l’angoisse. Battus par les Belges dans leur enceinte fétiche, le stade de France où ils avaient été sacrés il y a quatre ans, malmenés par les Coréens lors de leur dernier match amical en terre asiatique, les Bleus ne seraient-ils plus ce qu’ils ont été ?
Petite forme, fatigue, manque de concentration, de motivation, mauvais choix tactiques… toutes les explications ont été envisagées pour expliquer le manque d’enthousiasme et de réussite dont les footballeurs français ont fait preuve dernièrement. Car il n’est plus question que de cela ou presque. En France, la pression monte et les Bleus sont partout. A la télé, dans les journaux, sur les radios, les affiches et même en poster géant sur l’une des tours de la Défense à Paris. Les Bleus sont loin mais on pense à eux. Et on s’inquiète aussi.
Les Bleus sont partout
Surtout depuis que la plus dramatique des nouvelles est tombée. Zizou s’est blessé pendant la rencontre contre la Corée. Les jours qui ont suivi le match ont été lourds d’incertitude sur la gravité de la blessure de ce joueur que toutes les équipes envient et surtout redoutent. Tout à coup, le sort des champions du monde s’est mis à dépendre des caprices d’un quadriceps douloureux, un muscle discret mais semble-t-il indispensable lorsqu’il s’agit de taper dans un ballon. Finalement les médecins ont tranché : Zidane est indisponible pour la rencontre contre le Sénégal qui doit ouvrir le Mondial. Et peut-être même ne sera-t-il pas là non plus pour la suivante contre l’Uruguay. Les Bleus sans Zidane ne sont plus tout à fait les Bleus. D’ailleurs, la dernière fois qu’il n’était pas là, lors du match contre la Belgique, la France a été battue. Et ce Mondial ne s’annonce plus aussi bien qu’on l’espérait.
Face à l’intérêt grandissant teinté d’impatience et d’inquiétude des Français alors que l’heure de vérité ne va pas tarder à sonner, les Bleus veulent rester sereins. Ils continuent leur programme où les entraînements et les interviews se succèdent, ont même eu droit à quelques moments de détente familiale aux côtés de leurs compagnes arrivées de France, et se préparent à entrer dans la compétition sans leur leader naturel. Même s’ils sont conscients, comme Youri Djorkaeff, que Zidane «est irremplaçable», ils affirment qu’ils sont prêts à jouer et qu’ils ont un potentiel qui devrait leur permettre de se passer de lui le temps qu’il se rétablisse. L'entraîneur des Français, Roger Lemerre, largement critiqué sur son choix d’aligner Zizou contre la Corée au péril de son quadriceps, estime pour sa part que l'optimisme est de rigueur. «Les onze joueurs vont être plus attentifs, plus concentrés sur leur mission parce qu'ils savent que leur équipe en l'absence de Zidane, se trouvera par moments en difficulté.» A charge pour lui d’aligner l’équipe la plus performante et de motiver ses troupes pour affronter les Lions du Sénégal qui auront certainement faim de victoire et surtout rien à perdre.
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Valérie GAS 30/05/2002
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