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Sénégal-Uruguay

L'incroyable scenario



3.0 à la mi-temps. Ici le 3ème but, le 2ème de Pape Bouba Diop.
© AFP


  France   (L'équipe)
  Sénégal   (L'équipe)
  Uruguay   (L'équipe)
  Danemark   (L'équipe)


Le Sénégal en huitième de finale, en sortant invaincu du premier tour, une victoire contre la France et deux nuls avec le Danemark et l'Uruguay. Son dernier match a été à la fois invraisemblable et héroïque

Invraisemblable cette première période. Après seulement trente-huit minutes, les Sénégalais, qui avaient retrouvé leur capitaine Aliou Cissé, absent pour blessure face au Danemark, les Lions de la Teranga menaient par trois buts à zéro. Trois buts fruits de l'intelligence, du travail collectif, de la solidité d'une défense bien regroupée autour d'un Tony Sylva impérial dans sa cage, du talent d'un Khalilou Fadiga, merveilleux distributeur,et des jaillissements de Pape Bouba Diop auteur de deux buts. Tout avait commencé par un départ d'El Hadji Diouf dans la surface uruguayenne, alors que les coéquipiers de Paolo Montero avaient entamé la partie en multipliant les initiatives. Diouf jusque là peu visible, signalé hors jeu sur ses deux précédentes tentaives de départ, semait le doute dans la défense et Fabian Carini était obligé de commettre l'irréparable, après une passe en retrait pas suffisamment appuyée de son capitaine. Fadiga transformait le penalty. 1-0 pour le Sénégal, sur sa première véritable incursion dans le camp uruguayen alors que les Recoba, Dario Silva et Abreu avaient, à plusieurs reprises, pressé la défense sénégalaise.On jouait depuis à peine vingt minutes. Le jeu s'équilibrait lorsque sur une passe légèrement en retrait d'Henri Camara, Pape Bouba Diop trompait pour la deuxième fois l'infortuné Carini. Les Lions connaissaient la réussite maximum, et ce n'était pas terminé car, sur une nouvelle passe de Camara, Pape Bouba Diop, sur la même ligne que les défenseurs uruguayens, à l'entrée de la surface, reprenait du bout du pied un ballon qui, pour la troisième fois, venait mourir au fond des filets de Carini. Incroyable. Les Uruguayens étaient KO debout et se demandaient ce qui avait bien pu se passer. Personne à ce moment-là de la partie ne pouvait imaginer ce qui aller advenir après la pause. Le Sénégal, fort de ses trois buts d'avance, pouvait passer une seconde partie d'après-midi tranquille. Non personne ne savait qu'ils allaient devoir être héroïques.

De retour aux vestiaires, Victor Pua avait compris que le salut de son équipe ne pouvait passer que par une attaque à outrance. Après le deuxième but, il avait déjà remplacé un défenseur, Gonzalo Sorondo, par un attaquant,Mario Regueiro; au début de la deuxième période, il en faisait rentrer deux nouveaux. D'entrée, le grand Richard Morales, touchait son premier ballon, relâché par Tony Sylva sur une première tentative de Diego Forlan, pour l'envoyer au fond des filets: 3-1. Le compte à rebours était enclanché par les latino-Américains. Les offensives fusaient de partout. La pelouse étaient comme habitées par les hommes en bleu de la Céleste. Mais la défense sénagalaise qui subissait tout le poids du match, pliait sans rompre. Pourtant à la 69ème minute, un coup franc d'Alvaro Recoba était dégagé par Pape Malick Diop directement sur Forlan qui décrochait une reprise de volée de l'extérieur du pied gauche qui tournoyait avant d'aller terminer sa course en s'écrasant sur le filet. 3-2. Et ce n'était pas fini. Les canonniers uruguayens étaient déchaînés; les défenseurs sénégalais, au four et au moulin. Cette partie devenait interminable, insoutenable pour les supporteurs des Lions. Diouf, parti tout seul, à la 76ème minute, se retrouvait dans un face à face avec Carini qu'en d'autres circonstances il aurait peut-être pu troubler, mais le gardien paraissait avoir aimanté le ballon qui lui était servi dans les bras par l'attaquant sénégalais. Sur l'action suivante, c'est Forlan qui croisait trop son tir qui passait à cinquante centimètres au ras du montant droit des buts de Sylva. Encore dix minutes, puis cinq, les Uruguayens flêchaient leur proie. Une faute, pas évidente de Beye sur Morales dans la surface amenait l'arbitre néerlandais, Jan Wegereef, à sortir le onzième carton jaune de la rencontre et à siffler son deuxième penalty du jour. Qu'Alvaro Recoba, spécialiste des coups de pied arrêtés, transformait. 3-3. Il restait deux minutes dans le temps règlementaire, plus quatre minutes dans le temps additionnel. Un vrai calvaire pour des Lions qui sauront résister jusqu'au bout.

Oui, un invraisemblable match qui avait, une fois de plus, démontré que tout est possible sur un terrain de football. Même le scenario le plus invraisemblable, le plus insupportable pour les hommes des deux camps. Le Sénégal, deuxième du groupe A, derrière le Danemark, affrontera, dimanche à Oita, au Japon, le premier du groupe F, Angleterre, Argentine ou Suède. Pas facile naturellement, mais qui aurait imaginé que le Sénégal ferait le parcours qu'il a réalisé au premier tour...
Gérard DREYFUS
11/06/2002




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