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Angleterre-Brésil
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Le Brésil logiquement
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Goooollllll....!!! Le gardien anglais David Seaman échoue dans sa tentative d'interception du tir de Ronaldinho. Le Brésil est en demi-finales de cette Coupe 2002. © AFP
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Annoncé comme une équipe en perte de vitesse avant la compétition, le Brésil a signé en quart de finale sa cinquième victoire en cinq matches, portant son total de buts à quinze.
Présenté, probablement un peu arbitrairement, comme une finale avant la lettre, on attendait beaucoup de ce quart de finale entre l'Angleterre et le Brésil. Confrontés à trois reprises, par le passé, en phase finale, il semblait que les Anglais qui n'avaient jamais battu les Brésiliens (un nul et deux défaites) étaient, cette fois, en mesure de renverser la tendance. Les Brésiliens avaient connu une phase éliminatoire pleine d'incertitudes, leur défense laissait à désirer, leur milieu de terrain avait du mal à s'imposer et leurs vedettes n'étaient plus que des ombres fuyantes. Mais, les hommes de Luiz Felipe Scolari allaient mettre à profit le premier tour pour présenter une copie plus conforme au standing d'un football quatre fois consacré: trois victoires contre la Turquie, la Chine puis le Costa Rica avant le succès, en huitième de finale contre la Belgique. Ce premier quart de finale paraissait d'autant plus alléchant que le Brésil, meilleure attaque, défiait l'Angleterre, meilleure défense (un but encaissé en quatre rencontres).
Finale avant la lettre, sur le papier; hélas pas sur le terrain. Le premier quart d'heure était carrément insipide, les Anglais laissant délibérément l'initiative du jeu aux Brésiliens, de leur côté pas très chauds pour faire tout le travail au risque de tomber dans le piège des protégés du Suédois Sven-Goran Eriksson, le contre. C'est d'ailleurs sur une action lancée de loin par Emile Heskey que Michael Owen ouvrait le score. Un long centre de la droite pour Heskey, dans l'axe, aux prises avec Lucio. le ballon était malencontreusement dévié par le tibia du défenseur brésilien. Owen d'une balle piquée trompait le gardien Marcos. Les Anglais respectaient leur plan de bataille. Un but d'avance. Après vingt-trois minutes de jeu, les Anglais étaient en droit de rêver, d'autant que les individualités brésiliennes, à l'exception de Ronaldinho, ne se montraient pas sous leur meilleur jour, à l'image d'un Ronaldo, jamais décisif. Les Anglais dormaient sur leur avance, pas vraiment menacés sur leur base. Jusqu'au temps additionnel de la première période. Parti du milieu de terrain, Ronaldinho, le joueur du Paris Saint Germain, slalomait dans une forêt de jambes british, servait un Rivaldo totalement démarqué lègèrement à droite dans la surface, il ouvrait son pied gauche et envoyait d'un tir croisé le ballon au fond des filets. Les Brésiliens revenaient à la hauteur de leurs rivaux.
Un but marqué juste avant le repos; un but marqué juste après. En deux minutes le Brésil s'entrouvrait les chemins du bonheur. C'est Ronaldinho qui, après avoir fait la passe décisive sur le premier but, marquait le deuxième sur un coup de pied arrêté. De 35 mètres alors que tout le monde s'attendait à un centre dans la surface, il ajustait d'un maître tir en cloche un David Seaman légèrement avancé. 2-1. Le score ne devait pas changer, malgré l'expulsion de Ronaldinho à la cinquante-septième minute pour une semelle sur Danny Mills. Les Anglais, même en supériorité numérique, se révélaient incapables de porter le danger devant la cage de Marocs, visiblement tétanisés par le fait d'être rejoints puis dépassés à la période charnière de la partie. Usés, sans ligne directrice, avec un Beckham très en deça de sa réputation, ils avaient abdiqué très tôt.
La couleur bleue néfaste aux Japonais et aux Italiens lors des huitièmes de finale a cette fois porté bonheur aux Brésiliens qui avaient troqué leur tenue habituelle pour un ensemble bleu-blanc-bleu, maillot bleu, culotte blanche, bas bleus. Rivaldo a inscrit son cinquième but, un à chaque sortie. Et le Brésil s'apprête à jouer la dixième demi-finale de son histoire, mercredi 26 juin à Saitama (Japon) contre le vainqueur de Sénégal-Turquie.
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Gérard DREYFUS 21/06/2002
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