Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Aux frontières de l'information

Lubomir Faltan, secrétaire scientifique de l’Académie des sciences de Slovaquie

Article publié le 12/08/2008 Dernière mise à jour le 13/08/2008 à 21:26 TU

Agé aujourd'hui de 61 ans, Lubomir Faltan a obtenu son doctorat de sociologie à l'Université de Varsovie (Pologne) en 1974. Directeur de l'Institut de sociologie de l'Académie des Sciences pendant 15 ans, il est secrétaire scientifique de l'Académie depuis 2005. Très tôt, Lubomir Faltan s'est impliqué dans le processus de construction de l'administration slovaque et de l'intégration de son pays à l'Union européenne. Il est à la tête du comité national slovaque de l'Unesco. Nombre de ses ouvrages traitent des problèmes des frontières et des identités nationales.

 

 « Le changement a entraîné tout un ensemble de comportements, qui s’observent en général, dans toute la sphère de la consommation. Avec les médias c'est encore plus évident, et les journalistes le savent fort bien. Ils savent que les gens préfèrent qu’on leur propose des informations sous forme d’histoires racontées, dans un genre qu’on appellera léger. Tout ceci a voir avec les émotions, avec le sensationnalisme qui domine dans la presse populaire, ce qu’on nomme la presse « boulevard ». Vous avez ce phénomène caractéristique à la campagne,  dans les villages où une bonne partie de l’information est diffusée par la voie des rumeurs. La presse « boulevard » propose la même chose, sous une forme plus professionnelle, plus sophistiquée - et les journalistes ici adorent ça ! Et voilà comment le système d´information des médias, ces médias qui forment l´opinion, a changé. Tout est fait pour attirer l´intérêt du lecteur : le titre est sensationnel, et souvent plus spectaculaire que les nouvelles  contenues dans l´article même. Et tout est finalement lié au commerce. Ce qui compte, ce n´est plus l´information, mais c'est la nécessité de vendre le plus possible

 

«Le problème que je discerne est celui d’un manque de culture de la communication en Slovaquie. Les quotidiens se contentent d’apporter des informations rapides, faciles à consommer. Il manque une pratique, une culture du commentaire et de la réflexion. Les hebdomadaires pour leur part s’efforcent, de temps à autre, de faire un peu mieux. Mais quand on regarde tout  le spectre des médias slovaques, toujours il y a ce défaut de  l’analyse et du  commentaire, dans le cadre d’un  débat démocratique  libre, destiné à résoudre les problèmes. Lorsqu’il y a des commentaires ici,  c’est plutôt d’un point de vue politique, cela reste dans le champ de la lutte politique, de l’affrontement entre les idéologies. C’est réellement un problème de culture.»

Traduction : Sonia  Podleiszekova

L'émission

Aux frontières de l'information

Des médias qui nous éclairent sur l'état de la société européenne.

La médiatrice

la médiatrice