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Tuberculose

La vaccination contre la tuberculose ne sera plus obligatoire

par Dominique Raizon

Article publié le 10/07/2007 Dernière mise à jour le 10/07/2007 à 17:10 TU

La tuberculose concerne 10 cas pour 100 000 habitants en France.DR

La tuberculose concerne 10 cas pour 100 000 habitants en France.
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Obligatoire depuis les années 1960, le vaccin BCG contre la tuberculose était de plus en plus critiqué par le milieu médical. La France restait l’un des derniers pays européens à rendre le BCG obligatoire pour les enfants de la naissance à six ans. Le ministère français de la Santé décide de suspendre son obligation tout en continuant à le recommander aux populations «à risque». Une décision qui pourrait faire économiser 115 millions d’euros à la sécurité sociale.

Théoriquement « obligatoire », en France, depuis plusieurs décennies, mais de « moins en moins » exigé par les directrices de crèche, selon un rapport parlementaire, le vaccin contre la tuberculose ne va peut-être plus être imposé à toute la population. Une orientation que choisit la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, à l’occasion de la publication du calendrier vaccinal 2007. Une décision qui s’appuie sur quatre constats : la maladie ne touche que dix personnes sur 100 000 en France, le vaccin n’est pas considéré comme fiable à 100%, la vaccination entraîne parfois quelques petits effets secondaires comme la formation de petits ganglions ou bien encore de petites plaies suintantes et la vaccination systématique coûte chaque année 115 millions d’euros à la sécurité sociale.

Il y a deux ans déjà, en octobre 2005, l'Académie de médecine préconisait d'envisager une modification de la politique vaccinale en réservant le vaccin aux quelque cent mille nourrissons à « très haut risque » ayant besoin d'une telle protection, au lieu de vacciner sept cent cinquante mille enfants par an.

Dans un rapport de la Société française de santé publique (SFSP) remis au ministère, le Pr Jean-Louis San Marco (hôpital de la Timone, Marseille) préconisait, à l’époque, de renoncer au BCG obligatoire, sauf en Guyane. Il  recommandait toutefois de « protéger dès la naissance » les nourrissons côtoyant des adultes susceptibles de les contaminer comme, par exemple, des soignants, policiers, migrants ou expatriés ayant séjourné dans un pays à forte endémie. Aujourd’hui, cette vigilance particulière est élargie aux enfants du personnel pénitentiaire.

La tuberculose est une maladie contagieuse qui se propage par voie aérienne. Avec 5 374 cas  déclarés en 2005, selon l'Institut de veille sanitaire, elle touche encore près de dix personnes sur 100 000 en France et elle provoque environ 900 décès par an à l’échelle nationale. Les taux de déclaration les plus élevés concernent l'Ile-de-France, qui représente 40% des cas déclarés en métropole, et la Guyane. La maladie touche principalement les sujets âgés, les populations en situation de précarité et de promiscuité, les migrants provenant de régions pauvres, comme l'Afrique subsaharienne, à fréquences élevées de tuberculose et d’infection à VIH (virus du sida).

Seules les personnes, dont les poumons sont atteints, peuvent transmettre l’infection

Seules les personnes dont les poumons sont atteints peuvent transmettre l’infection et, rappelle l’OMS, en l’absence de traitement, une personne atteinte de tuberculose évolutive peut infecter en moyenne 10 à 15 autres personnes en l’espace d’une année. Lorsqu’ils toussent, éternuent, parlent ou crachent, les malades projettent dans l’air les germes de la maladie, appelés bacilles tuberculeux. Il suffit d’en inhaler quelques-uns pour être infecté. Le vaccin antituberculeux appelé bacille de Calmette et Guérin (BCG), du nom de ceux qui l’ont mis au point, est un dérivé d'un bacille tuberculeux bovin vivant atténué.

En 2006, l’OMS a lancé la nouvelle stratégie Halte à la tuberculose, qui repose essentiellement sur le DOTS, une méthode de lutte contre la tuberculose mise en place par l’OMS depuis 1995. Depuis cette date, plus de 22 millions de malades ont été traités par les services utilisant la stratégie DOTS. La nouvelle stratégie en six points capitalise sur ce succès tout en reconnaissant les difficultés essentielles que pose la co-infection tuberculose-VIH et la tuberculose multirésistante.