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Maladie virale

Ebola : découverte d'une nouvelle lignée du virus

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 13/11/2007 Dernière mise à jour le 13/11/2007 à 10:08 TU

Découvert il y a 30 ans le virus Ebola a été impliqué à de nombreuses reprises dans des épidémies survenant principalement en Afrique centrale.(Photo : <a href="http://www.ird.fr/indigo" target="_blank">IRD</a>)

Découvert il y a 30 ans le virus Ebola a été impliqué à de nombreuses reprises dans des épidémies survenant principalement en Afrique centrale.
(Photo : IRD)

Les chercheurs français de l’Institut français de recherche pour le développement (IRD) et du Centre international de recherches médicales de Franceville au Gabon (CIRMF) ont trouvé une nouvelle lignée du virus résultant de la recombinaison génétique de différents virus de l'espèce Zaïre.

C’est grâce à des échantillons de matériel génétique viral prélevés chez des grands singes et à ceux collectés lors des épidémies humaines de fièvre hémorragique survenues depuis 2001, que les chercheurs « ont pu démontrer l'existence d'une nouvelle lignée génétique de l'espèce ».

Des phénomènes de recombinaison génétique (échanges de matériel génétique) entre des virus appartenant à deux lignées différentes de virus Ebola de l'espèce Zaïre (ZEBOV) se seraient produits entre 1996 et 2001, « donnant naissance aux virus responsables des épidémies apparues au Gabon et en République du Congo entre 2001 et 2003 », selon les chercheurs.

« Le processus est connu pour les virus semblables au VIH -responsable du sida-, mais le phénomène de recombinaison génétique n'avait jamais été décrit dans la famille des Filoviridae (Ebola, Marburg) », souligne l'IRD.

La lutte s’avère de plus en plus complexe

Cette capacité du virus Ebola à donner naissance à de nouvelles souches, via une recombinaison génétique, « ajoute un niveau de complexité » à la lutte contre l'émergence du Zebov, la plus virulente souche du virus Ebola, chez l'homme et  l'animal, soulignaient Eric Leroy et son équipe dans la revue scientifique américaine PNAS du 17 octobre 2007. « Si les recombinaisons génétiques font effectivement partie de l'arsenal du virus Ebola, il faut le prendre en compte pour l'élaboration de vaccins », souligne l'IRD.

En effet, inoculer au patient un virus vivant atténué risquerait d'entraîner l'apparition de nouvelles souches virales issues d'une recombinaison entre la souche vaccinale et des souches naturellement virulentes du virus.

Depuis 1976, le virus Ebola a été à l'origine d'une quinzaine d'épidémies en Afrique, qui ont fait autour de 1 900 malades et plus 1 300 morts, selon l’Organisation mondiale pour la santé.« A elle seule, l'espèce Zaïre est responsable de 88% des décès humains par fièvre hémorragique, répertoriés depuis la découverte en 1976 du virus Ebola », précise l'IRD. 

Jusqu'à 5 000 gorilles sauvages auraient été victimes du virus Ebola en République du Congo et au Gabon, entre 2001 et 2005, selon une étude parue fin 2006 dans la revue scientifique américaine Science.