par RFI
Article publié le 26/11/2007 Dernière mise à jour le 26/11/2007 à 16:01 TU
Ligne de grain en train d'avancer.
(Photo : IRD)
AMMA signifie Analyse Multispectrale de la Mousson Africaine. Lancé en 2001, ce programme qui rassemble les chercheurs de plus de 140 laboratoires européens, africains et européens, vise donc à pouvoir modéliser les phénomènes climatiques de l’Afrique tropicale, et plus particulièrement cette fameuse mousson africaine qui est la clé de la production agricole: on plante quand il pleut.
Mais pour peu que les premières pluies soient suivies d’une nouvelle vague de sécheresse, les plantes dépérissent et il y a risque de famine pour les populations dans les mois qui vont suivre. Il s’agit donc de savoir quand la mousson va réellement débuter pour pouvoir planter à coup sûr.
Affûter les modèles de prévisions climatiques
Pour cela, il s’agit de rassembler le plus d’informations possibles, non seulement sur le terrain, mais aussi au plan continental régional, voire même mondial. Ce qui explique la mise en œuvre de plus de 600 chercheurs sur le terrain, des réseaux de capteurs au sol, trois navires dédiés au climat, six avions de recherches, des ballons-sondes et de nombreux satellites.
Plus de 300 scientifiques dont près de 200 africains sont venus à Karlsruhe présenter les résultats de leurs observations intensives, sur terre, sur mer ou dans les airs, de la mousson africaine. Grâce à leurs observations, les chercheurs ont ainsi mis en évidence le rôle primordial de l’océan atlantique dans le démarrage et l’intensité de la mousson, ce qui devrait permettre de mieux prévoir l’ampleur du phénomène.
Après 5 années de recueils d’informations, les responsables du programme -parmi lesquels l’Institut français de recherches pour le développement, Météofrance et le Centre national de la recherche scientifique- vont donc établir un premier bilan qui devrait permettre d’affûter davantage encore les modèles de prévisions climatiques indispensables à une lutte efficace contre la famine et même les épidémies en Afrique tropicale. Affiner, par exemple, les modèles de prévisions de variabilité des pluies, indispensables dans la région du Sahel où les pluies peuvent varier du simple au double à une distance d’à peine 11 kilomètres.
D’autres résultats clés en matière de prévision des épidémies, liées elles aussi au cycle de la mousson, devraient émerger de cette conférence qui marque aussi, et c’est une première, l’établissement d’une véritable communauté de recherche en réseau en Afrique de l’Ouest : 22 institutions africaines avec quelques 200 chercheurs sur place continuent au jour le jour à observer et à analyser toutes les données météorologiques, mises en place grâce ce programme international d’étude de la mousson africaine, afin de mieux prévoir la saison prochaine.
Pour en savoir plus :
le site de l'Amma (cliquez ici)
La calebasse et le pluviomètre (CNRS Images, Ifremer, CSI, Météo-France, 2007)
Climatologue et chercheur à l’IRD.
« Plus que partout ailleurs, en Afrique on a besoin de prévoir. »
28/11/2007 par Caroline Lachowsky
Chercheur au CNRS et à Météo France, l’un des initiateurs du programme de recherche Amma.
« La communauté scientifique et les services opérationnels africains sont complètement partie prenante et même moteur du projet. »
27/11/2007 par Caroline Lachowsky