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Sida

Les progrès n’avancent pas assez vite

par  RFI

Article publié le 19/05/2008 Dernière mise à jour le 20/05/2008 à 10:20 TU

(Photo : Frédéric Farine)

(Photo : Frédéric Farine)

Du 19 au 21 mai 2008, un colloque se tient à Paris (France), pour faire le point sur l’état des recherches dans la lutte contre le VIH-sida, un virus qui, en 25 ans, a déjà tué 25 millions d’individus. Les professeurs Luc Montagnier et Robert Gallo qui, à quelques jours d’écart, sont à l'origine de la découverte du virus du Sida, déplorent « la lenteur des progrès face à l'épidémie », depuis l’identification du virus. A l’ouverture du colloque, la ministre française de la Santé Roselyne Bachelot a, pour sa part, regretté qu'« aujourd'hui, le discours stigmatisant subsiste encore ».

Pr Luc Montagnier

Ancien directeur de l'Unité d'Oncologie virale à l'Institut Pasteur.

« Vers septembre 83, nous étions une dizaine, les seuls au monde à savoir, à être à peu près sûrs, que le virus découvert était la cause du sida. »

écouter 00 min 58 sec

20/05/2008 par Michèle Diaz

Cet anniversaire n'est « pas une célébration », mais « une commémoration », car « le virus est toujours là », a regretté le professeur français Luc Montagnier, à l'origine de la découverte en 1983. « J'aurais souhaité fêter avec vous la fin du Sida, plutôt que le 25e anniversaire de la découverte du virus », a-t-il déclaré devant plusieurs centaines de spécialistes réunis à l'Institut Pasteur.

Il a regretté devant la presse « que les choses n'aillent pas plus vite » et que les chercheurs ne soient pas « plus novateurs ». « Nous ne sommes pas satisfaits », a-t-il ajouté, espérant la découverte, à moyen terme, d'un vaccin thérapeutique, qui restaure le système immunitaire et qui sera « peut-être un jour préventif ».

« Priorité majeure » du ministère, assure Roselyne Bachelot

Le professeur américain Robert Gallo, qui avait confirmé l'isolation du virus en 1984, a regretté quant à lui les essais à grande échelle du vaccin. « Il y a eu de gros progrès, mais aussi de grandes erreurs, et il y a encore beaucoup à faire », a-t-il souligné. Robert Gallo a regretté aussi que les tri-thérapies entraînent « moins d'implication politique ».

Tous deux ont souligné aussi que les tensions de jadis, et les disputes autour de la paternité de la découverte du virus, étaient loin derrière. « Nous sommes collègues et amis », a assuré le docteur  Gallo, estimant que « la compétition entraîne la créativité ».

Pr Françoise Barré-Sinoussi

Chargée de recherche, membre de l'équipe à avoir identifié le virus en 1983.

« C'était la course contre la montre. »

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20/05/2008 par Michèle Diaz

Pr Jean-Claude Chermann

Ancien responsable du Laboratoire de Biologie des rétrovirus, rattaché à l'Unité du Pr Montagnier.

« Faute d'avoir été crus, nous avons dû travailler en parallèle, et nous, Français, avons souffert d'un déficit de communication par rapport à l'équipe américaine de Gallo. »

écouter 01 min 01 sec

20/05/2008 par Michèle Diaz

La ministre française de la Santé, Roselyne Bachelot, estime que la recherche sur le Sida, est  « porteuse de grands espoirs », reste « la priorité majeure » de son ministère. Elle a noté aussi qu'il fallait « se mobiliser pour accompagner les malades », et défendre leurs droits.

Pour en savoir plus :

Site officiel du ministère de la Santé sur le sida