Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Monde/ Santé

Pathologies chroniques et accidents, 1ères causes de décès

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 21/05/2008 Dernière mise à jour le 21/05/2008 à 14:58 TU

Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les maladies infectieuses et parasitaires ne sont plus les pires menaces pour les habitants du globe. D'ici un quart de siècle les populations risqueront davantage de mourir d'un cancer, d'une maladie cardiovasculaire ou d'un accident de la route. Une tendance liée notamment au vieillissement des populations, selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les accidents de la route font chaque année 1,2 million de morts.(Photo : OMS)

Les accidents de la route font chaque année 1,2 million de morts.
(Photo : OMS)

 Cancer, maladie cardiovasculaire ou accident de la route : ces trois fléaux seront à eux seuls la cause de 30% des décès dans le monde en 2030, selon une étude de l'OMS. En revanche, les maladies infectieuses tuent de moins en moins et ne représenteront plus à la même date qu'un quart des causes de décès, selon les estimations des Statistiques sanitaires mondiales 2008 publiées à l'occasion de l'assemblée annuelle de l'OMS qui se tient cette semaine à Genève.

« Globalement, les morts par cancer vont augmenter de 7,4 millions en 2004 à 11,8 millions en 2030 (+59,46%), et le nombre des décès par maladies cardiovasculaires va passer durant la même période de 17,1 millions à 23,4 millions" (+36,84%) », détaille l'étude.

Le nombre de morts dans des accidents de la route va presque doubler, passant de 1,3 million à 2,4 millions entre 2004 et 2030 « principalement à cause de l'augmentation du nombre de propriétaires de véhicules à moteur et de l'utilisation de ceux-ci à la faveur de la croissance économique dans les pays à faible et moyen revenu », prédit l'OMS. Les accidents de la route passeront ainsi du neuvième au cinquième rang des principales causes de mortalité.

Les décès liés à des maladies associées au tabac augmentera de +53,7%

En 2030, les trois premières causes de décès seront les maladies cardiaques, les accidents cérébro-vasculaires et les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) : « la plus grande part de l'augmentation des MPOC est associée à l'augmentation prévue de la consommation de tabac », selon l'étude. L'ensemble des maladies associées au tabac ont causé la mort de 5,4 millions de personnes en 2004 et, un quart de siècle plus tard en tueront 8,3 millions (+53,7%), dont 80% dans les pays en voie de développement, selon l'OMS : en moyenne, un fumeur perd 15 années de vie rappelle l'organisation, en déplorant que les mesures de prévention du tabagisme ne touchent pas plus de 5% de la population mondiale.

L'augmentation de la mortalité due aux maladies non-transmissibles et aux accidents de la route sera accompagnée d'une « baisse importante du nombre de décès causés par les principales maladies infectieuses ou parasitaires, y compris le sida, la tuberculose et la malaria », précise l'étude. Grâce aux progrès de la prévention et des traitements, la tuberculose tombera ainsi en 2030 du 7ème au 20ème rang des causes de décès, et les maladies diarrhéiques du 5ème au 23ème rang.

La la communauté scientifique a réagi aujourd’hui en rappelant qu’il ne fallait pas négliger l’impact difficilement mesurable des maladies infectieuses. Le nombre de morts par le sida va cependant continuer à augmenter pour arriver à un pic de 2,4 millions en 2012 avant de baisser jusqu'à 1,2 million en 2030, passant du 6ème au 10ème rang des causes de décès dans le monde.

Pr Arnaud Fontanet

Epidémiologiste à l’Institut Pasteur.

« Les maladies infectieuses sont imprévisibles et peuvent resurgir à tout moment, causant une mortalité considérable. »

écouter 01 min 08 sec

21/05/2008 par Mounia Ben Aïssa

Pour en savoir plus :

Site de l’OMS