France/ Archéologie
Bibracte, le plus grand centre européen de recherche
par Dominique Raizon
Article publié le 18/07/2008 Dernière mise à jour le 22/07/2008 à 10:26 TU
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)
L’oppidum gaulois de Bibracte, situé sur le mont Beuvray, dans le Morvan (Bourgogne, est), est un site où les fouilles sont organisées comme une oeuvre collective, attirant des archéologues de l’Europe entière. Bien que le projet soit réalisé sous le contrôle de l’établissement Bibracte dirigé par Vincent Guichard, une vingtaine d’universités européennes participent aux recherches scientifiques et participent à la valorisation culturelle pour promouvoir l’archéologie.
Vincent Guichard
Directeur de recherche et du site de Bibracte
« C’est un site parfaitement fossilisé, un site historique et le lieu où l’agglomération gauloise est la mieux connue. C’est le plus grand site archéologique européen organisé sur la durée. »
Doté de son propre conseil scientifique, le centre de Bibracte dirigé par Vincent Guichard fonctionne comme un laboratoire, où huit experts mutualisent leurs moyens pour établir un véritable programme de recherches. Que les équipes soient composées d’archéologues écossais, espagnols, belges, hongrois, suisses, italiens etc … chacune d’entre-elles doivent s’efforcer de communiquer en français.
La recherche s’organise en programme triennaux
Chercheurs en salle de travail au centre de recherches à Glux-en-Glenne (Nièvre).
(Photo : A. Maillier © Bibracte)
Directions de chantiers, de publications ou d’études spécifiques sur du mobilier mobilisent environ chaque année quelque deux douzaines de responsables d’opérations avec leurs étudiants et, chaque année, passent à Bibracte entre 200 et 300 étudiants, des débutants aux doctorants. « Depuis le redémarrage des fouilles à Bibracte en 1984, après un sommeil de quelque quatre-vingts ans, la recherche s’organise en programme triennaux, explique Vincent Guichard. La plupart des équipes s’engagent pour une longue durée, au moins deux ans : la connaissance de la ville gauloise et l’environnement de la ville, sujet jusqu’à présent peu traité et qui ouvre d’immenses horizons pour l’avenir. »
Vincent Guichard
« La redécouverte de Bibracte est liée à l'invention de l'archéologie en France qui est directement subordonnée à l'intérêt que Napoléon III avait pour Jules César. »
Une plate-forme logistique sans équivalent
Fouilles archéologiques sur le site de Bibracte (Nièvre et Saône-et-Loire).
(Photo : A. Maillier © Bibracte)
« A chaque programme, précise le directeur général du site, s’agrège une nouvelle équipe et, tous les ans, lors de la réunion d’automne du Conseil scientifique, les équipes sont tenues de présenter les résultats des fouilles de l’année et leurs projets pour l’année suivante. En outre, les équipes doivent se conformer à des règles très strictes concernant la documentation et les objets découverts. Toute cette documentation est mise en commun et reste physiquement au centre de recherche ».
Dégagement des restes de mosaïque d'une maison romaine à Bibracte (Nièvre et Saône-et-Loire).
(Photo : A. Maillier © Bibracte)
Ce lieu européen de référence pour la formation pratique des archéologues offre une plate-forme logistique sans équivalent, tant en moyens humains que techniques, qui permet aux universitaires de se pencher sur « la manière dont l’histoire est passée du monde celtique de l’Europe continentale à un monde profondément marqué par la culture méditerranéenne, conclut avec passion Vincent Guichard, qui poursuit : Bibracte est la plus belle vitrine de l’archéologie que la France puisse offrir à ses habitants et aux Européens, qu’ils soient spécialistes ou simples citoyens ».
Pour en savoir plus :
Consulter le site de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP)
Autour de Bibracte
