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Environnement

Le Canada et les Etats-Unis « feront équipe pour réaliser un relevé du plateau continental de l'ouest de l'Arctique cet automne », a indiqué, début août, le ministre canadien des Ressources naturelles Gary Lunn, une démarche visant à soutenir leurs revendications sur cette zone potentiellement riche en pétrole ...

par Dominique Raizon

Article publié le 18/08/2008 Dernière mise à jour le 18/08/2008 à 13:51 TU

Il s'agit « d'une autre étape importante pour la cartographie du plateau continental polaire », selon les déclarations de Gary Lunn, faisant référence à une étude récente réalisée avec le Danemark qui étayait les revendications du Canada sur une portion de l'Arctique équivalant à 1,75 million de kilomètres carrés –soit une superficie équivalente à trois fois grande comme la France.

Alors que, de son côté, le garde-côte américain Healy a quitté Barrow, en Alaska, le 14 août dernier, le brise-glace canadien Louis S. Saint-Laurent devrait, pour sa part, quitter  Kugluktuk, au Nunavut, le 21 août 2008 pour collecter des données sismiques dans la mer de Beaufort.

L'enjeu n'est pas purement scientifique

Vers le 8 septembre prochain, les deux navires se rencontreront et les deux pays poursuivront ensemble leurs recherches pendant trois semaines, une collaboration visant à « favoriser une collecte de données efficace qui aidera les deux pays à délimiter le plateau continental dans l'océan Arctique », a précisé le ministère des Ressources naturelles. Selon Gary Lunn, des données recueillies par des scientifiques canadiens et danois ont démontré que la dorsale de Lomonossov, une chaîne de montagne sous-marine, « se rattache aux plaques continentales de l'Amérique du Nord et du Groenland ».

La Russie considère, de son côté, que la dorsale est un prolongement de son propre plateau continental. L'enjeu n'est pas purement scientifique. La convention des Nations unies sur le droit de la mer permet en effet aux pays ayant une façade maritime sur l'océan Arctique d'étendre leurs droits pour l'exploitation des ressources au-delà des 200 miles marins à la condition qu'ils apportent la preuve scientifique que cette zone est « la prolongation naturelle du plateau continental ». Or, l'Arctique renferme des réserves inexplorées de quelque 90 milliards de barils de pétrole, selon les services géologiques américains, une manne qui attire la convoitise des pays riverains.

Gary Lunn, dont le gouvernement a fait du Nord une « priorité », a noté qu'en collaborant avec les Etats-Unis, le Canada optimise ses « ressources scientifiques et financières » dans la préparation du dossier qu'il doit soumettre à l'ONU d'ici 2013 pour appuyer ses revendications dans l'océan Arctique.