par RFI
Article publié le 09/09/2008 Dernière mise à jour le 10/09/2008 à 16:18 TU
L'anophéle est le vecteur du paludisme. Un nouveau spécimen, anopheles ovengensis, a été identifié dans le sud du Cameroun.
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« Les fonds apportés donnent des résultats tout à fait spectaculaires », souligne Michel Kazatchkine, président du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
C'est, en Afrique subsaharienne, la première cause de mortalité des enfants de moins de 5 ans : « Il [lui] en coûte 12 milliards de dollars par an, avec une cascade de conséquences : arrêts maladie, dépenses individuelles qui peuvent représenter plus de la moitié du budget des familles, poids jusqu'à 60% dans les dépenses de santé d'un pays impaludé », a souligné Michèle Barzach.
Présidente du Comité consultatif mondial et ancienne ministre de la Santé du Bénin.
« Il faut mobiliser davantage de ressources pour appuyer les pays du Sud. »
Beaucoup d'espoir dans le recul de la maladie
Néanmoins, les avancées dans la lutte sont notoires : ainsi, le Vietnam a divisé par 100 le nombre de cas de paludisme entre 1992 et 2006. La mortalité des enfants de moins de 5 ans a diminué de 51% en Ethiopie. Au Brésil, le nombre de décès dû au paludisme a chuté de 60% entre 1989 et 1996.
Selon la nouvelle carte mondiale du paludisme, si 2,37 milliards de personnes risquent de contracter la maladie, près d'un milliard d'entre elles vivent dans des régions où ce risque est devenu très faible
« Il faut donner un dernier coup de rein »
Jadis traitée à base de chloroquine, à laquelle le parasite est devenu résistant, la maladie est aujourd'hui soignée à base d'artemisinine (ACT) mais les traitements sont plus de dix fois plus chers. Un projet du Fonds mondial pourrait permettre d'en réduire considérablement le coût. Par ailleurs les moustiquaires imprégnées de répulsif sont efficaces, mais leur distribution reste insuffisante et leur durée de vie n'est que de cinq ans.
En dix ans, les dépenses internationales sont passées de quelque 60 millions de dollars à plus d'1 milliard aujourd'hui, dont les deux tiers par le biais du Fonds mondial. Mais c'est encore insuffisant, note le Dr Awa Marie Coll-Seck, directrice exécutive du partenariat RBM (Roll back malaria, « Faire reculer le paludisme »), pour qui « on a besoin de trois fois plus ». « Il faut donner un dernier coup de rein », selon Michèle Barzach.
Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.
« Le Fonds va co-financer l'achat de médicaments efficaces. »
Le plan Ban Ki-moon
Le président français Nicolas Sarkozy doit, quant à lui, inaugurer une exposition de photos, tandis que des réunions d'experts, de députés, responsables de coalitions nationales et un débat avec le secteur privé sont prévus. « On a suscité cette réunion à ce moment-là du fait de la présidence européenne de la France, pays-clé dans la lutte contre les pandémies », note MichèleBarzach.
Ministre française de la Santé.
« Avec 20% des crédits mondiaux apportés dans la corbeille, la France est le 2ème pays contributeur à la lutte contre le paludisme. »
L'homme d'affaires américain Ray Chambers, nommé émissaire spécial de l'ONU pour la lutte contre le paludisme par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, sera à Paris. Ban Ki-moon a aussi lancé, à l’horizon du mois d’avril prochain, un plan visant à mettre fin à l'hécatombe en Afrique en moins de 1000 jours.
Autour du paludisme
Directeur exécutif du Fond mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
J'attends de la France une réaffirmation de son rôle de leader mondial dans l'engagement en faveur de la santé et du développement.
09/09/2008 par Frédéric Rivière
06/06/2008 à 09:38 TU