par Dominique Raizon
Article publié le 13/01/2009 Dernière mise à jour le 13/01/2009 à 13:00 TU
La Britannique Louise Brown, née en 1978 en Angleterre, fut le premier bébé conçu par FIV. La première française fut Amandine, en 1982. Depuis leur naissance, la proportion de celles obtenues par la technique de la FIV « n'a cessé de progresser au cours des vingt dernières années » en France. Les chiffres sont passés de 0,52% en 1988 à 1,74% en 2006, selon les chiffres publiés dans le dernier numéro de Population et Société, une progression due à la fois à un recours plus fréquent à la fécondation en éprouvette et à un meilleur taux de succès (actuellement 20 à 25% des tentatives mènent à la naissance d'au moins un enfant vivant).
Ni don de sperme, ni don d'ovules
Selon le dernier bilan publié pour l'Europe (2004), l'Allemagne et le Royaume-Uni ont une proportion de naissances obtenues par FIV similaire à celle de la France. Elle est plus élevée en Belgique (2,4%) et dans les pays nordiques (2,8 à 2,9% et même 4,2% au Danemark). Selon la chercheuse de l’Ined-Inserm, Elise de La Rochebrochard, il y a actuellement dans les maternelles françaises, « 1 à 2 enfants en moyenne par classe dont la conception a été aidée médicalement ».
En 2003, une naissance sur 20 en France (5%) a en effet été obtenue à l'issue d'un traitement ou d'une technique médicale. Dans la moitié des cas (2,4%), il s'agissait de simples stimulations ovariennes (traitement hormonal), et dans l'autre, d'insémination artificielle (0,8%) ou de FIV (1,7%). Elise de La Rochebrochard note enfin que pour 97% des enfants conçus par FIV en France, il n'y a ni don de sperme, ni don d'ovules, les deux parents « sociaux » étant alors également les « parents génétiques ».
L'assistance médicale à la procréation devrait être en 2009 un des thèmes de réflexion des Etats généraux de la bioéthique. A ce jour, et selon les dernières lois bio- éthiques de 1994 déjà révisées en 2004, l'assistance médicale à la procréation est autorisée dans trois cas : une infertilité médicalement constatée, un risque de transmission d'une maladie grave à l'enfant ou à l'un des parents. Les dons de spermatozoïdes, d'ovules ou d'embryons, qui ne concernent que 3 % des naissances par FIV ou insémination artificielle, sont fondés sur la gratuité, le volontariat et l'anonymat. La fécondation avec double don (de spermatozoïdes et d'ovules) est interdite, de même que la pratique des mères porteuses, qu'il s'agisse de gestation pour autrui ou de procréation pour autrui.
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