Espace

Un Français passera 3 mois et demi dans un «module d’habitation»

par Dominique Raizon

Article publié le 30/01/2009 Dernière mise à jour le 30/01/2009 à 16:02 TU

(Photo : Pierre Verdy/ AFP)

Arc'Hanmael Gaillard, jeune ingénieur rennais qui vient de terminer sa thèse de microélectronique a été sélectionné pour une simulation de voyage vers la planète rouge. Il restera confiné dans un caisson d’habitation circulaire hermétiquement clos et lambrissé pendant trois mois et demi en compagnie d'un autre Européen et de quatre Russes. À l'issue de cet entraînement, seuls deux Européens rentreront dans les modules pour une durée équivalente au temps nécessaire pour se rendre sur Mars et pour en revenir ! 520 jours correspond au temps requis pour atteindre la planète rouge (250 jours), celui nécessaire pour en revenir (240 jours) après avoir séjourné un mois sur place.

Sur quelque 5 600 candidatures, quatre ‘cobayes’ volontaires ont été sélectionnés, après « un entretien psychologique, et, pour les derniers, un examen médical très poussé, à Moscou, avec des choses pas très agréables », a confié Arc'Hanmael Gaillard au quotidien Ouest France.

A trente-deux ans, équipé de quelques habits de rechange, de clefs informatiques chargées de photos, de films et de livres pour tout divertissement, Arc'Hanmael Gaillard s’apprête donc à subir un long enfermement à la Cité des étoiles, près de Moscou, à titre expérimental.

Les candidats à la simulation de voyage vers les étoiles vont devoir se contenter de « tourner en rond » dans trois modules d’habitation : « En fait, c'est assez vaste, environ 200 m². Mais il n'y a pas de fenêtre extérieure. De la nourriture rationnée. Pas de douche mais un sauna, pour économiser l'eau... A priori, on devrait avoir des contacts téléphoniques et Internet au début, puis de moins en mois souvent, pour simuler l'éloignement. »

« Je serai trop vieux pour les premiers vrais voyages vers Mars.»

« Pour mes recherches en électronique, j'ai beaucoup travaillé dans des atmosphères confinées, en salle blanche. Ça a peut-être joué. Sinon, je suis en forme, je fais du jogging et du squash. Je n'ai pas peur de l'isolement et je suis plutôt diplomate », a expliqué Arc'Hanmael Gaillard.

Pas assez « doué en maths » pour envisager d’être astronome comme il en rêvait enfant, cet ingénieur en microélectronique n'a jamais travaillé dans le spatial mais il espère, à son retour, se faire embaucher par une agence spatiale, à terre ou dans l'espace. « Dans tous les cas, je serai trop vieux pour les premiers vrais voyages vers Mars. Les Américains parlent de 2037... »

Mais, avant d’être fin prêt pour un vol habité, le président du Centre national d'études spatiales (Cnes), Yannick d'Escatha, a annoncé que la mission européenne ExoMars d’exploration de la surface martienne, prévue initialement en 2016 devra « être revue complètement » pour des questions de financement ...

Pour en savoir plus :

Contacter le site Science du gouvernement et celui de l'Agenrce spatiale européenne (ESA)