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Santé

Ne point trop somnoler de jour !

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 06/05/2009 Dernière mise à jour le 08/05/2009 à 10:58 TU

(Photo : Patrice Herbiet/ GNU license Wikimedia)

(Photo : Patrice Herbiet/ GNU license Wikimedia)

L'Inserm a réalisé une étude sur le sommeil des personnes âgées, dans le cadre du premier programme gouvernemental d’action sur le sommeil. Près de la moitié des personnes interrogées se plaignent de mal dormir et compensent par une somnolence diurne parfois excessive. Siestes à répétition réparatrices ? Pas sûr ! Au contraire, elles peuvent être le marqueur de différentes pathologies et de problèmes cardio-vasculaires, d'où la nécessité d'un dépistage «systématique» en raison de risque accru de mortalité subite chez les plus de 65 ans, explique Jean-Philippe Empana (Unité Inserm 909 ), qui s’est penché sur les liens existants entre ces troubles sévères et les pathologies associées.

Les scientifiques ont réalisé leur étude entre 1999 et 2001, à partir d'un échantillon de population de plus de 9 000 volontaires de 65 ans et plus, recrutés dans 3 grandes villes françaises : Bordeaux, Dijon et Montpellier. Après évaluation de la fréquence de leurs troubles, la mortalité des sujets a ensuite été surveillée pendant 6 ans. L'étude a révélé une somnolence excessive régulière ou fréquente chez près d’une personne sur cinq.

Les médecins rapportent que : « Environ 40 % des sujets de plus de 75 ans se plaignent de leur sommeil ». Quelque 20 % des personnes âgées interrogées ont déclaré avoir recours à un médicament pour mieux dormir. « Les deux pathologies les plus prévalentes sont l’insomnie avec mésusage d’hypnotiques et le syndrome d’apnées du sommeil avec son cortège de complications cardiovasculaires, neurovasculaires et cognitives. » indiquent les médecins dans leur rapport.

Eviter des « morts subites »

Les troubles du sommeil augmentent avec l’âge et leurs effets néfastes sur la santé sont reconnus. Le sommeil profond diminue, remplacé par le sommeil léger, plus propice aux réveils fréquents et la somnolence compensatrice excessive en journée peut concerner jusqu’à 30 % des sujets de plus de 65 ans.

Sous diagnostiqués et rarement traités, ces troubles peuvent pourtant être le marqueur de dérégulations physiologiques et d'apnées du sommeil (32 à 47% des sujets de plus de 70 ans en souffrent), qu'il conviendrait de mieux diagnostiquer pour éviter des « morts subites ».

Les personnes âgées sujettes aux épisodes de somnolence excessive durant la journée présentent un risque de mortalité de + de 33 % par rapport à celles qui ne sont pas sujettes. Cette surmortalité est encore accentuée dans le cas de décès par accidents cardio-vasculaires.

Pour en savoir plus :

Consulter les sites

- du ministère de la Santé / plan santé sommeil du gouvernement

- de l'Inserm et La régulation du sommeil se programme dès les 1ères années de la vie