Cyclisme
Le cyclisme au confessionnal
par Gérard Dreyfus
Article publié le 27/10/2000 Dernière mise à jour le 26/10/2000 à 22:00 TU
Au quatrième jour du procès de Lille, les accusateurs sont devenus accusés, la défense mettant en cause les pratiques des dirigeants du cyclisme international.
Daniel Delegove, président du tribunal de Lille qui juge depuis le début de la semaine les neuf prévenus de l'affaire Festina, a obtenu en quelques jours ce que personne n'avait ontenu avant lui : des aveux complets sur les m£urs du cyclisme professionnel. Le dopage est un mal endémique, généralisé très vraisemblablement à l'ensemble du peloton ; au dire des coureurs non pas un mal nécessaire, mais une pratique courante. Dans le jargon professionnel, se doper, c'est «faire son métier».
Tout est allé très vite. Au bout de vingt-quatre heures, Richard Virenque, celui qui, par son obstination à nier l'évidence, avait donné à cette affaire tout son parfum de scandale, a avoué qu'il avait fait comme les autres. Parce que ce sont les habitudes du monde du vélo. Dans la foulée, son coéquipier chez Festina, Pascal Hervé, moins connu que son leader, a également reconnu les faits. Luc Leblanc, champion du monde en 1994, a confessé que, lui aussi, s'était dopé comme la grande majorité des coureurs. Mais, comme il y a prescription après cinq années, il ne risque pas de se voir a posteriori retirer le titre conquis il y a six ans. Et Laurent Brochard, un autre Français champion du monde, en 1997, est venu dire la même chose. A cette nuance près que le jour de sa victoire, seul un certificat médical antidaté l'avait sauvé d'une disqulification pour fait de dopage; et que s'il avait pu produire ce document, ce fut avec la complicité des instances dirigeantes de la Fédération Française de cyclisme et de l'Union Cycliste internationale. Un énorme pavé dans la mare qui fait dorénavant de ces dernières non plus des accusateurs mais des accusés.
Les accusateurs accusés
Ainsi donc, ceux qui ont pour mission de lutter contre le dopage dans ce sport se seraient transformés de gendarmes en complices. Des accusations très graves qui ne peuvent pas surprendre. La meilleure défense, c'est l'attaque reconnaissent les startèges militaires. Les prévenus, qui savent que le tribunal de Lille ne peut pas ne pas les condamner à l'issue du procès, ont choisi de passer à l'offensive afin de minimiser leurs propres erreurs. Ils n'ont fait, assurent-ils, que ce que font toutes les équipes, tous les coureurs. On l'a bien compris, les aveux rapides de Richard Virenque ont libéré la salle d'audience. Ce que le président du tribunal tente de faire depuis mardi dernier, c'est de comprendre le fonctionnement du système. Les dirigeants qui se sont portés partie civile, seront présents à Lille au début de la deuxième semaine du procès. D'accusateurs, ils vont inéluctablement se transformer en accusés. «Tous ces gens-là sont complices», a affirmé l'un des avocats des prévenus.
Le grand déballage est en marche. Le linge sale va être lavé, mais il ne le sera plus en famille. Les confessions, à la barre, risquent d'être cinglantes. Le tribunal de Lille va faire la vérité. Et il ne suffira plus cette fois de réciter quelques «Pater» et de trouver des boucs émissaires pour sortir absous du confessionnal. Le cyclisme professionnel n'avait rien à gagner au procès Festina. Après une petite semaine d'auditions, on a bien compris qu'il a beaucoup à perdre.
Tout est allé très vite. Au bout de vingt-quatre heures, Richard Virenque, celui qui, par son obstination à nier l'évidence, avait donné à cette affaire tout son parfum de scandale, a avoué qu'il avait fait comme les autres. Parce que ce sont les habitudes du monde du vélo. Dans la foulée, son coéquipier chez Festina, Pascal Hervé, moins connu que son leader, a également reconnu les faits. Luc Leblanc, champion du monde en 1994, a confessé que, lui aussi, s'était dopé comme la grande majorité des coureurs. Mais, comme il y a prescription après cinq années, il ne risque pas de se voir a posteriori retirer le titre conquis il y a six ans. Et Laurent Brochard, un autre Français champion du monde, en 1997, est venu dire la même chose. A cette nuance près que le jour de sa victoire, seul un certificat médical antidaté l'avait sauvé d'une disqulification pour fait de dopage; et que s'il avait pu produire ce document, ce fut avec la complicité des instances dirigeantes de la Fédération Française de cyclisme et de l'Union Cycliste internationale. Un énorme pavé dans la mare qui fait dorénavant de ces dernières non plus des accusateurs mais des accusés.
Les accusateurs accusés
Ainsi donc, ceux qui ont pour mission de lutter contre le dopage dans ce sport se seraient transformés de gendarmes en complices. Des accusations très graves qui ne peuvent pas surprendre. La meilleure défense, c'est l'attaque reconnaissent les startèges militaires. Les prévenus, qui savent que le tribunal de Lille ne peut pas ne pas les condamner à l'issue du procès, ont choisi de passer à l'offensive afin de minimiser leurs propres erreurs. Ils n'ont fait, assurent-ils, que ce que font toutes les équipes, tous les coureurs. On l'a bien compris, les aveux rapides de Richard Virenque ont libéré la salle d'audience. Ce que le président du tribunal tente de faire depuis mardi dernier, c'est de comprendre le fonctionnement du système. Les dirigeants qui se sont portés partie civile, seront présents à Lille au début de la deuxième semaine du procès. D'accusateurs, ils vont inéluctablement se transformer en accusés. «Tous ces gens-là sont complices», a affirmé l'un des avocats des prévenus.
Le grand déballage est en marche. Le linge sale va être lavé, mais il ne le sera plus en famille. Les confessions, à la barre, risquent d'être cinglantes. Le tribunal de Lille va faire la vérité. Et il ne suffira plus cette fois de réciter quelques «Pater» et de trouver des boucs émissaires pour sortir absous du confessionnal. Le cyclisme professionnel n'avait rien à gagner au procès Festina. Après une petite semaine d'auditions, on a bien compris qu'il a beaucoup à perdre.
