Jeux Olympiques
Paris contre Pékin et Toronto
par Gérard Dreyfus
Article publié le 16/05/2001 Dernière mise à jour le 15/05/2001 à 22:00 TU
La commission d'évaluation du Comité International Olympique présidée par le Néerlandais Hein Verbruggen a rendu public son rapport sur les cinq villes candidates à l'organisation des Jeux Olympiques d'été de 2008. Si Paris, Pékin et Toronto ont été reçues avec la mention «excellente», Istanbul et Osaka ont été recalées, même si, officiellement, elles demeurent toujours en course.
A raison de cinq jours par ville, la commission d'évaluation s'est rendue successivement à Istanbul, Pékin, Osaka, Toronto et Paris dans le courant du mois de mars. Sa mission était de faire un rapport exhaustif sur chacune des cinq villes candidates, sur la base de dix-huit thèmes, allant des finances à l'environnement, en passant par la sécurité, la santé, l'hébergement, les transports et la communication. Une grande première dans l'histoire de l'attribution des Jeux, puisque jusqu'à la désignation d'Athènes pour l'édition de 2004, chaque membre du CIO était convié à se forger sa propre conviction, ce qui avait conduit aux affaires de corruption que l'on connaît et à l'éviction de quelques membres de la docte assemblée.
Le rapport de la commission Verbruggen, qui comporte quatre-vingt dix-huit pages, est destiné à servir de base à la réflexion des électeurs. Et, même si les visites des membres de la famille olympique aux villes candidates sont interdites par le CIO, un énorme travail de lobbying, en coulisses, est en marche. Avec en ligne de mire la date du 13 juillet, jour du vote à Moscou.
En réalité, le rapport très soigneusement élaboré n'apporte pas de révélation. Il relève quelques petits défauts dans les trois principales candidatures qui devraient pouvoir être gommés sans grande difficulté d'ici à 2008. La commission a rendu une copie très «politiquement correcte», ne cherchant surtout pas à établir une hiérarchie pour éviter toute accusation de parti-pris. Elle a simplement, dit-elle, évalué les risques qui pourraient survenir durant la période précédant les Jeux ainsi que pendant leur déroulement. Dans sa conclusion, elle se limite à un bref commentaire sur chaque ville. A chacun d'essayer de faire sa propre exégèse.
Trois villes classées «excellentes»
Toronto : «la compacité de l'organisation générale des sports, qui repose sur un site unique jouxtant le centre-ville, offrant de bonnes liaisons de transport et laissant un héritage pour le sport, rend la candidature très attrayante». Seule incertitude, le bon fonctionnement de l'alliance entre le secteur privé et le gouvernement.
Pékin : «la commission pense que les Jeux laisseraient un héritage unique à la Chine et au sport». Petits soucis avec les éventuelles difficultés posées par la croissance démographique et économique, et les problèmes d'environnement.
Paris : «l'utilisation d'installations existantes, situées principalement dans le centre d'une des villes les plus connues du monde, présente une option attrayante pour le mouvement olympique». La seule incertitude du dossier, c'est l'implantation du village olympique dans une zone urbaine «complexe».
On l'a compris, la commission d'évaluation n'a pas voulu û mais était-ce son rôle- choisir à la place des électeurs. On l'attendait sur le dossier des droits de l'Homme en Chine. Elle ne l'a pas totalement éludé dans l'introduction de son rapport : «la commission avait pour rôle d'effectuer une analyse technique, mais il est impossible d'ignorer le débat public autour de certaines questions politiques, telles que les droits de l'Homme, débat qui, dans le contexte actuel, est imposé au sport». La reconnaissance de l'existence de ce débat est une véritable avancée pour le CIO qui, jusqu'à présent, s'était toujours retranché derrière une totale neutralité politique. A chacun maintenant de voter en son âme et conscience. A moins de huit semaines du scrutin, Paris et Pékin semblent toujours tenir la corde dans ce duel à trois.
Les sites officiels des villes candidates
Paris : http://www.paris2008.fr/
Pékin : http://www.beijing-2008.org/
Istanbul : http://www.olympist.org/
Osaka : http://www.osaka-olym.or.jp/
Toronto : http://www.to-2008.com/
Le rapport de la commission Verbruggen, qui comporte quatre-vingt dix-huit pages, est destiné à servir de base à la réflexion des électeurs. Et, même si les visites des membres de la famille olympique aux villes candidates sont interdites par le CIO, un énorme travail de lobbying, en coulisses, est en marche. Avec en ligne de mire la date du 13 juillet, jour du vote à Moscou.
En réalité, le rapport très soigneusement élaboré n'apporte pas de révélation. Il relève quelques petits défauts dans les trois principales candidatures qui devraient pouvoir être gommés sans grande difficulté d'ici à 2008. La commission a rendu une copie très «politiquement correcte», ne cherchant surtout pas à établir une hiérarchie pour éviter toute accusation de parti-pris. Elle a simplement, dit-elle, évalué les risques qui pourraient survenir durant la période précédant les Jeux ainsi que pendant leur déroulement. Dans sa conclusion, elle se limite à un bref commentaire sur chaque ville. A chacun d'essayer de faire sa propre exégèse.
Trois villes classées «excellentes»
Toronto : «la compacité de l'organisation générale des sports, qui repose sur un site unique jouxtant le centre-ville, offrant de bonnes liaisons de transport et laissant un héritage pour le sport, rend la candidature très attrayante». Seule incertitude, le bon fonctionnement de l'alliance entre le secteur privé et le gouvernement.
Pékin : «la commission pense que les Jeux laisseraient un héritage unique à la Chine et au sport». Petits soucis avec les éventuelles difficultés posées par la croissance démographique et économique, et les problèmes d'environnement.
Paris : «l'utilisation d'installations existantes, situées principalement dans le centre d'une des villes les plus connues du monde, présente une option attrayante pour le mouvement olympique». La seule incertitude du dossier, c'est l'implantation du village olympique dans une zone urbaine «complexe».
On l'a compris, la commission d'évaluation n'a pas voulu û mais était-ce son rôle- choisir à la place des électeurs. On l'attendait sur le dossier des droits de l'Homme en Chine. Elle ne l'a pas totalement éludé dans l'introduction de son rapport : «la commission avait pour rôle d'effectuer une analyse technique, mais il est impossible d'ignorer le débat public autour de certaines questions politiques, telles que les droits de l'Homme, débat qui, dans le contexte actuel, est imposé au sport». La reconnaissance de l'existence de ce débat est une véritable avancée pour le CIO qui, jusqu'à présent, s'était toujours retranché derrière une totale neutralité politique. A chacun maintenant de voter en son âme et conscience. A moins de huit semaines du scrutin, Paris et Pékin semblent toujours tenir la corde dans ce duel à trois.
Les sites officiels des villes candidates
Paris : http://www.paris2008.fr/
Pékin : http://www.beijing-2008.org/
Istanbul : http://www.olympist.org/
Osaka : http://www.osaka-olym.or.jp/
Toronto : http://www.to-2008.com/
