Sports mécaniques
Bourdais, un Français en Formule un
par Marc Verney
Article publié le 13/08/2007 Dernière mise à jour le 30/05/2008 à 11:18 TU
Sébastien Bourdais, le 21 octobre 2006, sur le circuit ChampCar de Surfers Paradise, en Australie.
(Photo: AFP)
La France aura de nouveau, dès la saison 2008, un représentant en Formule un, la catégorie reine des sports mécaniques. L’écurie Toro Rosso a en effet annoncé le 10 août 2007 que le Français Sébastien Bourdais sera bien l’un de ses deux pilotes officiels l’année prochaine. Le triple champion du ChampCar prend la place de l’Italien Vitantonio Liuzzi, décevant sur les circuits de F1.
Depuis la retraite d’Olivier Panis en 2004, il n’y avait plus de Français totalement engagé en championnat du monde de Formule un. Sébastien Bourdais, 28 ans et triple champion de la catégorie américaine ChampCar rejoint, pour la saison 2008, la modeste écurie Toro Rosso, (ex-Minardi), motorisée par Ferrari et présidée par Gerhard Berger.
L’action décisive a été menée par Nicolas Todt, agent de Bourdais et fils du patron de la Scuderia Ferrari. Celui-ci a ainsi réussi à convaincre l’ancien coureur autrichien devenu patron de Toro Rosso d'offrir l’opportunité au pilote hexagonal d’effectuer des tests sur la voiture de son team fin 2006 et début 2007.
En compétition, le jeune natif du Mans (Sarthe) retrouvera l’Allemand Sebastian Vettel dans les sièges-baquet des voitures Toro Rosso, l’écurie sœur du team Red Bull. « Cela a pris plus de temps que prévu, il m’a fallu beaucoup de saisons ChampCar pour montrer ce que je sais faire. C’est le début d’une nouvelle aventure qui, je l’espère, sera longue », a déclaré Sébastien Bourdais à l’Agence France Presse, le 10 août 2007. Reste que le challenge est d’importance : l’écurie Toro Rosso, qui a effectué ses début en compétition à l’occasion du Grand Prix de Bahreïn en 2006 n’a, jusqu’à présent marqué qu’un seul point en compétition lors du GP des Etats-Unis, la même année.
La monoplace STR02 de l'équipe Toro Rosso, lors des essais du Grand Prix de France de F1, le 29 juin 2007 à Magny-Cours.
(Photo: AFP)
(Photo: AFP)
Le virus de la course automobile
Le sport automobile est une tradition chez les Bourdais. Le père, Patrick, a participé cinq fois en tant que coureur de 1993 à 1997 à la célèbre course d’endurance des 24 heures du Mans. Ce qui plonge très tôt Sébastien dans le grand bain de la compétition automobile. Et c’est naturellement le karting (comme pour Alain Prost) qui voit ses débuts en sports mécaniques. Les titres s’accumulent : champion de ligne Maine-Bretagne en 1991, champion de ligue cadets en 1993…
Plus tard, il s’impose en monoplace. Vice-champion de Formule Renault en 1997, il arrache le titre de champion de France de F3 en 1998, puis obtient le titre mondial dans la catégorie F3000 en 2002 au volant d’une Super Nova. Il arrive cette année-là aux portes de la Formule 1. Mais l’engagement au sein de l’écurie Arrows tourne court, l’équipe fait faillite et ne peut participer au championnat. Même manque de chance auprès de l’écurie Renault, qui lui préfère son compatriote Franck Montagny comme pilote essayeur.
Sébastien Bourdais va prendre son envol international aux Etats-Unis. Il est recruté en 2003 par le team Newman-Haas Racing, codirigé par Carl Haas et l’acteur Paul Newman, engagé dans le nouveau championnat ChampCar (Championship Car). L’originalité de cette compétition réside dans le fait que toutes les écuries disposent à la base du même matériel et donc favorise le bon pilotage. A l’issue d’une première saison prometteuse (trois victoires), il empoche le titre honorifique de meilleur débutant de l’année (Rookie of the year 2003). Puis remporte les trois championnats suivant (2004, 2005, 2006), ce qu’aucun coureur n’avait jamais fait avant lui…
La F1 aujourd’hui ? « On peut parler de rêve de gamin » lance Bourdais à l’AFP, qui n’oublie pas ses engagements actuels : il a gagné sa cinquième course de la saison, en ChampCar, ce dimanche 12 août à Elkhart Lake (Wisconsin).
Renaud de la Borderie
Auteur du «Livre d'or de la Formule un»
«Sébastien Bourdais n'a jamais perdu l'espoir d'intégrer la F1.»
13/08/2007
