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Formule un

Espionnage dans les stands

par Marc Verney

Article publié le 14/09/2007 Dernière mise à jour le 14/09/2007 à 10:46 TU

La McLaren de Fernando Alonso dans les stands du GP de Belgique à Spa-Francorchamps.(Photo: Reuters)

La McLaren de Fernando Alonso dans les stands du GP de Belgique à Spa-Francorchamps.
(Photo: Reuters)

A quelques encablures du Grand Prix de Belgique de Formule un qui aura lieu dimanche 16 septembre à Spa-Francorchamps, le sport automobile vit des moments inédits où l’on voit l’équipe McLaren se faire condamner par les plus hautes instances de la F1 pour espionnage…

Le championnat 2007 de Formule un ne ressemble à aucun autre. Les compétitions sont quasi oubliées au profit d’une spectaculaire affaire d’espionnage qui touche deux écuries vedettes du grand cirque de la F1. L’écurie Mclaren, dirigée par Ron Dennis est condamnée à perdre tous ses points au championnat constructeurs 2007 pour avoir volé les secrets de la F1 de Ferrari (la F2007) à l’aide d’une « taupe » à la Scuderia. Ironiquement, la confirmation de cet affaire d’espionnage vient du double champion du monde, Fernando Alonso, qui, entendu par la Fédération internationale de l’automobile, a reconnu avoir eu connaissance des réglages de la Ferrari de Kimi Räikkönen et de Felipe Massa. Au total, ce sont pas moins de 780 pages de documents techniques et confidentiels concernant la Ferrari qui ont été détournés au profit de l’écurie anglo-allemande.

L’affaire explose le 26 juillet 2007 lors d’un conseil mondial extraordinaire de la FIA. Mais la réunion accouche d’une souris : si le Conseil conclut que Mclaren a bien eu connaissance de petits secrets de fabrication de la F2007, il est décidé de ne pas sanctionner l’équipe de Ron Dennis. La FIA explique alors qu’elle ne dispose pas de preuves démontrant que le team avait pu tirer profit de ces informations. N’empêche : le chef mécanicien à l’origine de la fuite est licencié de l’équipe Ferrari et l’ingénieur de Mclaren qui disposait des infos est suspendu. Du côté de la Scuderia, on est furieux.

Suspense conservé chez les pilotes

Or, depuis les révélations de Felipe Alonso, début septembre, la défense de Mclaren ne tient plus : les informations sur la F2007 ont bien été distribuées à l’intérieur de l’écurie de Ron Dennis. En conséquence, la punition tombe à l’occasion d’un conseil mondial extraordinaire de la FIA le 13 septembre, et elle est lourde : 100 millions de dollars d’amende et l’exclusion du championnat du monde des constructeurs 2007 avec la perte des points acquis jusque-là.

Toute l’équipe est « choquée » a annoncé Norbert Haug, le représentant de McLaren, à l’issue du conseil extraordinaire. Du côté de la presse italienne, on évoque dans les colonnes du quotidien sportif Gazzetta dello Sport un jugement « à la Ponce Pilate », puisque « Alonso et Hamilton restent en tête du championnat du monde des pilotes », une compétition « qui a le plus de prise sur le public ».

L’écurie McLaren terminera en effet la saison car ses pilotes Lewis Hamilton et Fernando Alonso restent en course, gardant leurs points collectés au volant des MP4/22. Cette pirouette sauve la fin de la saison de Formule un : outre le GP de Belgique ce 16 septembre, les monoplaces de F1 sont au Japon le 30 septembre, puis en Chine le 7 octobre et au Brésil le 21 octobre. Dans cette affaire, c’est le directeur actuel de McLaren qui a le plus a perdre. Ron Dennis, qui s’oppose régulièrement au président de la FIA, Max Mosley, pourrait être poussé vers la porte de son team, l’équipe la plus titrée de la F1 après Ferrari...

McLaren, un des piliers de la F1

Le team McLaren, fondé par le Néo-Zélandais Bruce McLaren en 1996 a obtenu huit titres de champion du monde des constructeurs, contre quatorze pour Ferrari et neuf pour Williams. La première des victoires de l’écurie a été remportée le 9 juin 1968 au Grand Prix de Belgique à Spa-Francorchamps.
Au total, Mclaren compte 155 victoires sur 627 GP courus (Ferrari : 199 victoires sur 755 GP). L’équipe de Ron Dennis est actuellement détenue à 40% par DaimlerChrysler (Mercedes), 30% par une société installée dans le royaume de Bahreïn, 15% par TAG SA et 15% par Dennis lui-même.