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Lutte antidopage

La « gagne » sans tricher avec le passeport sanguin ?

par Marc Verney

Article publié le 23/10/2007 Dernière mise à jour le 23/10/2007 à 18:05 TU

« Le cyclisme sort d’un désastre de deux ans », affirme Dick Pound le président de l’Agence mondiale antidopage, à l’occasion du lancement du passeport sanguin, ce 23 octobre à Paris, durant la Rencontre internationale contre le dopage qui s’est tenue au Comité national olympique et sportif français. Et, de fait, l’initiative française est un joli coup, puisque, pour la première fois depuis l’affaire Festina en 1997, les instances du cyclisme et de la lutte antidopage travaillent ensemble à l’élaboration d’un projet regroupant coureurs, équipes, sponsors et organisateurs de courses.

La conférence de presse du sommet contre le dopage dans le cyclisme.(Photo: MV/RFI)

La conférence de presse du sommet contre le dopage dans le cyclisme.
(Photo: MV/RFI)

Le passeport biologique est un document qui sera exigé de tous les coureurs qui seront amenés à prendre le départ du Tour de France en juillet 2008. La création de ce passeport sanguin est -comme prévu- la principale annonce des Rencontres internationales contre le dopage, qui réunissait, les 22 et 23 octobre à Paris, sous l’égide du ministère français de la Santé et des Sports, la fine fleur du monde cycliste et de la lutte anti triche.
Ce passeport sera établi pour chaque coureur professionnel. Il sera basé sur le suivi des paramètres sanguins et urinaires de chacun d’entre eux. Six prélèvements sanguins établiront un taux de base moyen propre à chaque individu. Toute variation par rapport à cette valeur de base sera considérée comme suspecte et pourra être sanctionnée. La gamme des sanctions ira d’une interdiction ponctuelle à la suspension du coureur. Seule incertitude : les financements, qui doivent être assurés par l'ensemble des participants au projet.

Roselyne Bachelot

Ministre française de la Santé, de la Jeunesse et des Sports

«C'est une avancée considérable».

écouter 00 min 50 sec

23/10/2007 par Christophe Carmarans

Le président de l’Union cycliste internationale s’est dit réjoui de la création de ce nouveau mode de suivi des coureurs cyclistes professionnels : « Il s’agit d’une étape historique de la lutte antidopage. Un groupe de réflexion doit être mis en place rapidement et nous serons prêts à lancer ce projet à partir du 1er janvier », a poursuivi Pat Mc Quaid lors de la réunion de Paris. De son côté, l’initiatrice de ces rencontres, Roselyne Bachelot, la ministre française de la Santé, de la Jeunesse et des Sports a estimé que « de 500 à 700 passeports seront complets au 1er juillet 2008 »… un nombre suffisant pour que le Tour de France puisse se courir avec des sportifs ayant joué le jeu. « Je ne peux pas imaginer, qu’en 2008, il y ait des coureurs sans passeport au départ du Tour de France », a d’ailleurs lancé Patrice Clerc, le président de la société organisatrice de la Grande Boucle.

Une Grande Boucle 2008 plus sereine ?

La volonté des uns et des autres d’accentuer la protection antidopage autour du Tour de France, l’épreuve phare du calendrier est patente. Il s’agit d’éviter de nouvelles affaires, telle celle de Michael Rasmussen, exclu du Tour par son équipe Rabobank pour avoir menti sur son programme d'entraînement. « Un logiciel sera désormais utilisé pour faciliter la localisation des coureurs devant subir des contrôles inopinés », indique ainsi Dick Pound, de l’AMA. De leur côté, les équipes semblent aussi vouloir jouer le jeu, à l’image de Christophe Blanchard-Dignac, président de la Française des Jeux : « La Française des Jeux est depuis longtemps un sponsor engagé contre le dopage et il était temps d’agir. Bientôt, a-t-il également dit avec un zeste d’ironie, il pourrait ne plus y avoir de sponsors, ou plutôt le cyclisme aura les sponsors qu’il mérite »…

Marc Madiot

Ancien coureur, directeur sportif de l'équipe de la Française des Jeux

«Le plus important est de veiller à ce que ce passeport soit bien mis en oeuvre.

écouter 01 min 05 sec

23/10/2007 par Christophe Carmarans

Par ailleurs, L'Union cycliste internationale (UCI) a annoncé le 22 octobre qu'elle allait augmenter de plus de 50% le nombre de contrôles antidopage la saison prochaine. Près de 8 000 contrôles en course seront effectués en 2008 et seront complétés par une batterie de 7 000 tests inopinés, a précisé la manager du service antidopage de l'UCI, Anne Gripper. Du coup, la présentation du parcours du Tour de France 2008, ce 25 octobre au Palais des Congrès de Paris devrait se passer dans une ambiance nettement plus sereine… Tout cela est-il trop beau pour être suffisant ?