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Lutte antidopage

Un sommet contre la triche

par Marc Verney

Article publié le 19/10/2007 Dernière mise à jour le 19/10/2007 à 12:58 TU

Le Danois Michael Rasmussen a été exclu du Tour 2007 pour contrôles antidopage manqués et falsification d'informations.(Photo : AFP)

Le Danois Michael Rasmussen a été exclu du Tour 2007 pour contrôles antidopage manqués et falsification d'informations.
(Photo : AFP)

C’est à l’initiative de la France que la Rencontre internationale contre le dopage dans le cyclisme se tient à Paris, les 22 et 23 octobre au siège du Comité national olympique et sportif français (Cnosf). La réunion rassemblera des représentants des grands tours, de l’Union cycliste internationale, de l’Agence mondiale antidopage et de plusieurs fédérations nationales et d’agences spécialisées dans la lutte contre le dopage. Mais aussi des coureurs, des médias et des sponsors, invités à donner leur avis.

Ce n’est peut-être pas à l’occasion des quatre tables rondes qui vont rythmer la Rencontre internationale contre le dopage des 22 et 23 octobre prochain au Cnosf à Paris que l’on va mettre un terme à la triche dans l’univers du cyclisme. Mais l’initiative, imaginée par l’AMA au beau milieu de la Grande Boucle 2007 dévastée par les affaires, a le mérite de rassembler tous les acteurs de ce sport, gangrené depuis des années par les scandale de dopage. Les acteurs institutionnels en premier : outre l’AMA , l’Union cycliste internationale, six fédérations nationales (France, Italie, Espagne, Belgique, Autriche, Luxembourg) mais aussi les représentants des grands tours (Tour de France, Giro, Vuelta notamment)seront là, eux qui pourraient être soupçonnés d’être à « l’origine » des affaires en proposant des compétitions toujours plus dures ; ils feront face aux représentants d’équipes et à plusieurs sportifs, dont les Français Jérôme Pineau et Thomas Voeckler, mais aussi l’Ecossais David Millar, devenu le chef de file des antidopage après la fin de sa suspension pour… dopage, en juin 2006.

Cette rencontre, annoncée depuis plusieurs semaines par le ministère français de la Jeunesse et des Sports, se décompose donc en quatre réunions qui permettront peut-être de définir quelles pourraient être les nouvelles pistes à suivre en matière de lutte contre le dopage. Au programme, un état des lieux, plusieurs discussions autour des méthodes de détection des produits dopants et une ultime table ronde autour des projets à initier, regroupant notamment autour de la ministre française de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot-Narquin, Richard W. Pound, le président de l’Agence mondiale antidopage, Patrick McQuaid, le président de l’UCI, mais aussi un coureur connu pour son engagement contre la triche, Thomas Voeckler…

Il s’agira-là d’annoncer la mise en place de mesures expérimentales nouvelles, en œuvre dès 2008, en préambule de la conférence mondiale de Madrid, à la mi-novembre, qui doit adopter la nouvelle version du Code mondial antidopage. Sera-t-il question à Paris du « passeport sanguin », de suspensions de coureurs « à vie » pour les cas les plus extrêmes, d’avancées scientifiques permettant la détection de nouveaux produits ? Si les maux qui ravagent le cyclisme professionnel sont connus, il faudra désormais une sacré dose de volonté aux différents acteurs du domaine pour relancer l’intérêt des épreuves et stopper l’hémorragie des spectateurs, des sponsors (départ en 2007 de Discovery Channel, Unibet.com)…

Dopage et peloton

Un passeport sanguin ?
Le sommet antidopage qui se tient à Paris les 22 et 23 octobre pourrait accélérer la mise en place (dès le Tour de France 2008 ?) d’un suivi biologique complet du coureur, appelé « passeport sanguin ». Les responsables de l’Agence mondiale antidopage y voient d’ailleurs l’annonce principale de la rencontre de Paris. Le système consisterait à rassembler les valeurs sanguines d’un coureur et à définir ainsi sa valeur personnelle. Celle-ci servirait de base au delà de laquelle il y aura suspicion ou conviction d’infraction. Par exemple, si un sportif ayant un taux d’hématocrite de 40 se voit contrôler avec un niveau de 49, il pourra être suspecté de dopage.

Di Luca suspendu trois mois
Parce qu’il est en contact avec Carlo Santuccione, un médecin accusé de fournir des produits dopants aux sportifs, le dernier vainqueur du Giro, Danilo Di Luca a été suspendu trois mois pour infraction aux règles antidopage italiennes. L’annonce a été faite le 16 octobre par le Comité national olympique italien à la suite d’une audition du coureur dans les bureaux du Coni à Rome.

« La légende du Tour se nourrit de la difficulté »
C’est avec ces mots que Christian Prudhomme a réaffirmé son refus de voir la plus célèbre épreuve du cyclisme international proposer des étapes moins difficiles. Alors qu’il remettait le 15 octobre à Madrid le maillot de vainqueur du Tour 2006 à l’Espagnol Oscar Pereiro (déclassement de Floyd Landis pour dopage), le directeur de la Grande Boucle a déclaré « qu’on ne se dope pas parce que c’est dur, mais parce qu’on a envie de gagner, ou pour l’argent ». Le tracé du Tour 2008 doit être dévoilé le 25 octobre 2007.

(Avec AFP)