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Cyclisme

L’avenir du Tour du Faso « rediscuté »

par Marc Verney

Article publié le 29/02/2008 Dernière mise à jour le 29/02/2008 à 16:49 TU

Sur le Tour du Faso...(Photo:  ASO)

Sur le Tour du Faso...
(Photo: ASO)

C’est une course cycliste qui a vingt-deux ans d’existence. C’est l’une des plus anciennes d’Afrique... C’est le Tour du Faso, organisé en commun par le ministère burkinabé des Sports, la Fédération nationale de cyclisme du Burkina et Amaury sport organisation (*) depuis 2001. L’édition 2008, longue de 1 245,5 km, comptera comme à l’accoutumée une dizaine d’étapes et verra une quinzaine d’équipes s’affronter sur les routes du pays. Directeur de l'épreuve pour ASO, l’ancien coureur Laurent Bezault revient sur les difficultés et les joies qu’il y a à organiser un tel type d’épreuve…

RFI : Comment l’organisateur du Tour de France est-il devenu le promoteur du Tour du Faso ?
Laurent Bezault : En 2000, Jean-Marie Leblanc, alors directeur du Tour de France à Amaury sport organisation, est invité sur le Tour du Faso. La course cycliste, qui entame sa quinzième édition est organisée depuis 1987 par un ancien coureur et organisateur du Tour de Corse cycliste, Francis Ducreux. Dès lors, la décision a été prise de prendre la gestion de ce tour, en difficultés financières. C’est une organisation tripartite, avec le ministère des Sports du Burkina, la fédération cycliste du pays et ASO.

Affiche du Tour 2007.(Source: ASO)

Affiche du Tour 2007.
(Source: ASO)

RFI : Comment prépare-t-on une épreuve comme le Tour du Faso ?
LB : Cette année, la préparation s’est notamment faite avec l’aide du coureur burkinabé Saïdou Rouamba. Au départ, on sait que l’on a dix étapes. Premier critère : on reste sur une moyenne journalière qui ne dépasse pas trop les 100 km parce qu’il faut tenir compte de problèmes bien spécifiques, comme la chaleur et donc le fait qu’il est nécessaire de partir très tôt le matin… A partir de là on construit le Tour en essayant d’aller dans tous les coins du pays pour visiter un maximum de villes.
L’hébergement est un autre critère. Il faut savoir que la compétition rassemble environ 350 personnes. Et il n’y a pas de grandes capacités hôtelières dans tous les endroits où l’on va. Nous avons donc mis en place un système de bivouac où l’on est amené à dormir sous la tente. Il y a de deux à quatre bivouacs de ce type sur l’ensemble de la course et l’on essaye de faire en sorte que les coureurs ne dorment pas deux fois de suite sous la tente.

RFI : Le réseau routier burkinabé joue un rôle essentiel dans la course…
LB : Oui, l’aspect lié aux routes est aussi important car il nous arrive parfois de rouler sur des secteurs non goudronnés. Et c’est ce qui fait un peu la particularité de l’épreuve. Le Burkina Faso étant un pays pratiquement plat on ne peut y avoir un classement de la montagne… et ces secteurs peuvent « faire » la différence…
En 2008, nous n’aurons qu’un seul secteur non revêtu de onze kilomètres. Il y en avait de trente à quarante km l’an passé. On essaye donc d’en mettre un peu chaque année mais le fait d’emprunter des secteurs non goudronnés fait qu’il y a des chutes et des crevaisons. D’abord il ne faut pas que cela fausse la course et pour certaines équipes africaines, il est difficile de remplacer le matériel abimé.

RFI : Combien de coureurs en 2008 ?
LB : Il y aura quinze équipes de six coureurs, deux équipes françaises, des Belges, des Allemands, des Danois… En ce qui concerne les équipes françaises, on a des équipes régionales, comme celle de la région Centre, où il y a déjà des jumelages avec le Burkina Faso. Car nous menons en parallèle des opérations humanitaires. Cette année, nous demanderons aux équipes européennes d’amener du matériel afin d’aider les écoles locales de cyclisme à avoir des vélos en bon état.

RFI : Quel est l’avenir de ce genre de compétition ?
LB : Il y a vraiment une culture cycliste qui s’implante en Afrique. Ce sont des pays qui vont évoluer très vite. On peut penser que demain des coureurs africains se retrouveront engagés sur des épreuves importantes en Europe…
ASO perd parfois beaucoup d’argent sur le Tour du Faso, comme en 2006. Cependant, notre groupe est engagé au Burkina Faso jusqu’à l’édition 2008 avec cette année un budget de 350 millions de francs CFA. En vue de l’édition 2009, nous allons rediscuter de l’avenir du Tour avec nos partenaires. Le but pour ASO n’est pas uniquement de gagner de l’argent. Si demain, on était amené à faire des bénéfices, ceux-ci iraient en priorité au cyclisme burkinabé. Nous voulons apporter un savoir-faire à ce Tour.
Ce que je garde en mémoire, c’est la passion de la population sur les routes du Tour du Faso. Les Burkinabés aiment le cyclisme. Leurs champions sont reconnus. C’est une vraie fête quand on arrive dans les villages à chaque étape.

Plus d’informations

Le Tour du Faso 2008
Jeudi 30 octobre : cérémonie d’ouverture
Vendredi 31 octobre (première étape) Kokologo-Boromo (136 km)
Samedi 1er novembre (deuxième étape) Borom-Diebougou (133 km)
Dimanche 2 novembre (troisième étape) Bobo-Dioulasso (121 km sur circuit, 12x10,1 km)
Lundi 3 novembre (quatrième étape) Bobo-Dioulasso-Banfora (83,5 km)
Mardi 4 novembre (cinquième étape) Bobo-Dioulasso-Hounde (96,5 km)
Mercredi 5 novembre (sixième étape) Laye-Ouahigouya (152 km)
Jeudi 6 novembre (septième étape) Yako-Ziniare (150 km dont 11 km de piste)
Vendredi 7 novembre (huitième étape) Koulbila-Tenkodogo (149 km)
Samedi 8 novembre (neuvième étape) Tenkodogo-Fada NGourma (139,5 km)
Dimanche 9 novembre (dixième étape) Kombissiri-Ouagadougou (85 km, en partie sur circuit : 10 x 4,5 km)
Total : 1245,5 km

(*) ASO, c’est quoi ?
Amaury Sport Organisation (ASO) appartient au groupe de presse français EPA (Editions Philippe Amaury), également propriétaire des titres l’Equipe, France Football, l’Equipe Magazine, Vélo Magazine, Le Parisien et Aujourd’hui en France. La société, créée en septembre 1992, s’est spécialisée dans l’organisation d’événements sportifs de renom, tels que le Tour de France, le Dakar et le marathon de Paris. Depuis quelques années, ASO intensifie ses activités dans le cyclisme (Paris-Nice, Tour du Qatar, Tour du Faso…) et aborde de nouvelles disciplines, comme le golf (Open de France, le plus ancien tournoi d’Europe continentale) et les sports équestres… (Source : ASO)

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