La flamme olympique, allumée le 24 mars à Olympie en Grèce sera remise au Comité d'organisation chinois sept jours plus tard. Si le trajet de la torche est actuellement un enjeu pour les défenseurs des droits humains en Chine, il faut quand même savoir que son intégration dans les cérémonies olympiques remonte aux JO de 1936 organisés par l’Allemagne nazie.
Allumée en Grèce le 24 mars, la flamme olympique arrivera en Chine le 31 mars pour entamer un vaste relais de 137 000 km qui traversera 20 pays et 134 villes des cinq continents. Ainsi, en France, la torche, arrivée de Londres, sera portée par 80 coureurs le 7 avril à Paris sur un trajet d’une vingtaine de kilomètres. Après son bref passage dans la capitale française, le flambeau volera vers San Francisco aux Etats-Unis. Une étape africaine importante se déroule à Dar es Salam, principal port de la Tanzanie. Une montée sur le plus haut sommet du monde, l'Everest, a également été prévue par les organisateurs.
Détails de la torche olympique 2008.
(Photos: BOCOG)
L’origine de la flamme remonte aux Jeux de l'antiquité en Grèce. Au sanctuaire d'Olympie, là où se déroulaient les Jeux de l'Antiquité, une flamme brûlait en permanence sur l'autel de la déesse Hestia, divinité du feu sacré et du foyer. La vasque était située dans le Prytanée, un bâtiment utilisé pour les grands banquets offerts aux athlètes à la fin des compétitions. Il faut attendre l’ère moderne pour voir ce puissant symbole réutilisé.
La flamme a été rallumée pour la première fois aux Jeux de 1928 à Amsterdam puis également pendant les Jeux de Los Angeles en 1932. Quatre ans plus tard, Carl Diem, le président du comité d'organisation des JO de Berlin en Allemagne, un pays alors dominé par le parti nazi, propose d'allumer la flamme à Olympie en Grèce puis de la transporter jusqu'à la capitale allemande via un relais organisé avec des porteurs se succédant régulièrement.
Périple médiatique et politique
Trajet du flambeau olympique 2008.
(Source: BOCOG)
Mise effectivement en œuvre pour les JO de l’été et de l’hiver 36 en Allemagne (Berlin et Garmisch-Partenkirchen), c’est une tradition qui se perpétue depuis lors. La flamme est allumée à l’aide des rayons du soleil dans l'antique stade olympique à Olympie situé dans la région grecque du Péloponnèse. Devant les caméras du monde entier, la grande prêtresse remet alors le flambeau au premier relayeur. Là, débute le grand périple médiatique et souvent très « politisé » de la flamme… En 2008, la Chine s'est ainsi promis de faire passer la flamme olympique par le Tibet en dépit des manifestations sanglantes qui s'y sont produites, mais pas par Taiwan, où les autorités n’ont pu donner à la Chine les garanties que le drapeau de l’île « dissidente » ne soit pas brandi devant les caméras…
Le flambeau olympique développé à l'occasion des JO de Pékin veut illustrer la culture traditionnelle chinoise et les capacités techniques de la Chine moderne. Haute de 72 cm et pesant près d'un kilo, la torche est en aluminium. Le système de combustion, qui utilise du propane permet de garder la flamme allumée dans des conditions extrêmes ainsi que sa visibilité sous les éclairages les plus puissants. La forme générale est inspirée par le rouleau de papier et la décoration par les lignes des nuages dits de « bon augure », motifs très ancien dans l'art chinois.
Allumage perturbé à Olympie. Frédéric Gassmann revient sur les incidents qui ont émaillé les cérémonies d'Olympie, le 24 mars.Trois militants de l'association Reporters sans frontières (RSF), dénonçant les atteintes aux droits de l'homme en Chine, ont tenté d'y interrompre le discours du président du comité d'organisation des JO de Pékin, Liu Qi.
Responsable du service des sports de RFI
«Depuis 2001, le monde sportif est resté discret sur la question des droits de l'homme en Chine.»